Frédéric II Roi de Prusse (1740-1786)

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Frédéric II de Hohenzollern, roi de Prusse est un des plus grands souverains Européens du XVIIIème siècle, c'est lui qui a transformé le royaume de Prusse en un état puissant.
 
A partir de son règne la Prusse s'est imposée en Allemagne et a compté sur l'échiquier politique Européen au même titre que l'Autriche, la France, l'Angleterre et la Russie.
 
En même temps il a établi les bases de ce que l'on a appelé le militarisme Prussien qui a eu un fort impact sur la vie politique Européenne des XIXème et XXème siècles.

La biographie de Frédéric II est découpée en cinq parties :

Présentation: l'Allemagne et la Prusse au début du XVIIIème siècle

Frédéric II, un prince du Siècle des Lumières

Frédéric II et le Despotisme éclairé

L'homme de Guerre

L'oeuvre de Frédéric II et son héritage
 
 
Frédéric II de Hohenzollern
Frédéric II de Hohenzollern, roi de Prusse

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Présentation: l'Allemagne et la Prusse au début du XVIIIème siècle

Conséquence de la Guerre de Trente Ans et des Traités de Westphalie (1648), le Saint Empire Romain-Germanique n'a pas d'unité, il est composé d'une mosaique d'états quasiment autonomes et l'autorité de l'Empereur (de la famille des Habsbourgs) est faible, la dignité impériale est devenue quasi honorifique. Les Habsbourgs règnent en Autriche et ce royaume est l'état le plus puissant de l'Empire. La vie et la perspective des Allemands se situent au niveau de chacun de leurs états: la Prusse, la Bavière, la Saxe, le Wurtemberg, ...
Depuis 1701 un nouveau Royaume est apparu dans le nord de l'Allemagne: le Royaume de Prusse possèdé par la famille des Hohenzollerns. Il comprend une partie intègrée dans l'Empire (l'Electorat de Brandebourg, des petits duchés à l'ouest et la Poméranie) et une partie extérieure à cet Empire: la Prusse orientale. Le Roi Frédéric-Guillaume I est surnommé le Roi-Sergent à cause de l'intérêt qu'il porte à son armée, il meurt en 1740. Son fils Frédéric II lui succède.

Frédéric II a une grande ambition: présenter une alternative au peuple allemand face aux Habsbourgs d'Autriche et transformer son état en une grande puissance Européenne aux côtés de l'Autriche, de la France, de l'Angleterre et de la Russie. Il va consacrer tout son règne et ses forces à réaliser ces objectifs.

Frédéric II a toute sa vie été passionné par les lettres et la philosophie des Lumières. Quand il devient roi, il adapte le régime politique de son pays et devient le modèle du despote éclairé de la fin du XVIIIème siècle. Mais c'est sur le plan militaire qu'il se rend célèbre, il s'avère être un grand chef de guerre et réalise de grandes conquêtes territoriales qui lui permettent d'agrandir le Royaume de Prusse et de l'imposer sur l'échiquier politique de l'Europe.



Frédéric II, un prince du Siècle des Lumières

Frédéric a eu une adolescence difficile car il ne correspondait pas à l'idée que le Roi-Sergent se faisait de son successeur. En effet Frédéric est par nature un homme de culture, en fait il a une double personnalité le portant d'une part vers la réflexion théorique, d'autre part vers l'action politique pratique.

La jeunesse de Frédéric
Frédéric est né à Berlin en 1712. Par la volonté de son père Frédéric-Guillaume I, son éducation est rigoureuse. Il parvient néanmoins à s'intéresser à la littérature française, à la philosophie anglaise et même à la musique et à la poësie. En 1730, à 18 ans il est en conflit avec son père qui le place en résidence surveillée. Ce n'est qu'aprés son mariage forçé avec Elizabeth de Brunswick qu'il revient progressivement en grâce. Il vit alors dans son château de Rheinberg où il se consacre à la philosophie, à l'histoire, correspond avec Voltaire. Il se montre dans la lignée de l'esprit des Lumières, s'opposant à la royauté de droit divin il préconise une royauté reposant sur un contrat entre le souverain et son peuple.

Frédéric II homme de Culture et de Lettres
Son intérêt pour la culture, les arts et les sciences se manifeste pendant tout son règne. Il reçoit de nombreux hommes de lettres dans son château de Sans-Souci à Postdam. Il achète des tableaux de Lancret et Watteau. En 1750, Voltaire répond à son invitation et se rend à Berlin. Frédéric s'exprime essentiellement en français car à l'époque c'est la langue d'accès à la culture, il s'efforce de donner beaucoup de poids à sa réputation de prince philosophe, il reconstitue l'Académie de Berlin qui devient l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres dont Maupertuis, un Français, devient le président.
Frédéric écrit de nombreux ouvrages, en 1740 l'Anti-Machiavel et Considérations sur l'état présent du corps politique de l'Europe, en 1746, l'Histoire de mon temps. En 1748, à l'issue des guerres de Silésie, il publie les Principes généraux de la guerre où il expose ses manoeuvres d'enveloppement, il étudie et applique l'art militaire plus qu'aucun homme de son temps. En 1752 c'est le tour du Testament politique, en 1780, De la littérature allemande et enfin en 1781 l'Essai sur les formes de gouvernement et sur les devoirs des souverains.


Frédéric II reçoit des hommes de lettres dans son chateau de Sans-Souci, près de Berlin.
Le Roi est de face, en vert foncé, Voltaire est le 2° sur sa droite, en rose.




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Frédéric II et le Despotisme éclairé

L'objectif de Frédéric est de construire un état efficace, productif et riche, lui fournissant les ressources nécessaires à la constitution et à l'entretien d'une armée nombreuse et efficace. Son principe de gouvernement repose sur trois axes principaux: l'administration de la justice, l'économie et les finances, le maintien d'une armée puissante où s'exerce une stricte discipline militaire.
Adepte de la philosophie des Lumières, Frédéric n'hésite pourtant pas à s'en éloigner dans l'exercice de son pouvoir. La morale et la justice le préoccupent dans ses écrits, quand il est sur le terrain c'est l'efficacité qui compte. En 1742 Voltaire écrit à l'un de ses correspondants: Vous apprendrez la nouvelle de la victoire de mon bon ami le roi de Prusse, qui écrivait si bien contre Machiavel et a aussitôt agi comme les héros de Machiavel.
Il ne se considère pas comme un roi de droit divin, mais plutôt comme un souverain qui a un contrat avec le peuple. Dans ses Mémoires, il écrit: L'intérêt de l'état doit servir de règle aux souverains [...] Le premier devoir du souverain est d'assurer le bonheur de ses peuples. En pratique il subordonne tout au progrès de l'état prussien. Le roi réfléchit et décide pour tous, les ministres sont des commis sans initiative, le peuple doit se contenter d'obéir et d'exécuter les directives. Il est en fait un monarque absolu qui applique certaines idées des Lumières, c'est le prototype du Despote éclairé.
Dans son Testament Politique Frédéric II résume ainsi la philosophie de son règne : Le premier devoir d'un souverain est de servir son pays. C'est une obligation que j'ai essayé de remplir dans toutes les conditions diverses de mon existence.

Les réformes de l'Etat
Son père Frédéric-Guillaume I (1713-1740) a mis en place une administration centralisée qui s'avère efficace et lui a permis d'avoir de confortables ressources financières. Frédéric II ne remet pas en cause cette organisation, il accentue même cette centralisation.
Influencé par les Lumières il établit la liberté religieuse, il accueille même les Jésuites expulsés des pays Catholiques. Il réforme et centralise la Justice qu'il rend plus efficace et juste, il abolit la torture dans tous ses états en 1742. Il développe l'instruction publique en créant de nombreuses écoles. L'école primaire devient obligatoire et les Gymnases assurent l'enseignement secondaire. Il abolit le servage dans le domaine royal et le libéralise en 1772 dans les territoires polonais qu'il vient de conquérir. Pourtant il ne touche pas à la situation, proche du servage, des paysans qui dépendent des grands propriétaires terriens (les Junkers), en effet il a besoin de la collaboration de ceux-ci pour encadrer et diriger son armée.

L'économie
Frédéric II s'attache à développer l'économie de ses états pour avoir les ressources lui permettant d'entretenir une armée de plus en plus nombreuse.
Son règne voit la poursuite de la croissance démographique de la Prusse. Autour de 1785 Berlin dépasse les 100000 habitants et l'ensemble du royaume atteint les 6 millions d'habitants.
A l'issue de la Guerre de Sept Ans le pays est ruiné. Frédéric se consacre au rétablissement économique de son royaume. Il pratique une dirigisme étatique pour relancer l'activité économique, il favorise la venue des colons allemands et hollandais pour le repeupler.
Il applique les idées des Physiocrates dans l'agriculture, et favorise la mise en culture de vastes territoires inexploités. Il promeut de nouveaux produits (houblon, pomme de terre) et de nouvelles méthodes: assèchement des marais, prairies artificielles. Il développe l'industrie textile (manufactures de draps, soieries, laine, toile), la métallurgie par exemple à Spandau prés de Berlin, les raffineries de sucre et les industries du luxe (porcelaine, faïence,soierie). Les mines de Silésie sont exploitées de façon intensive. La construction de routes et de canaux favorise le commerce.
Il crée une régie royale pour les impôts indirects (sel, boissons) et des monopoles d'état (poste, tabac, café) . Il facilite le commerce intérieur en supprimant les octrois à l'entrée des villes, mais aussi la plupart des douanes intérieures et des péages. En sens inverse il établit un impôt sur la consommation (l'accise). Il protège son industrie par des droits de douane protectionistes vis à vis de l'étranger. Il arrive quasiment à doubler ses recettes fiscales entre 1740 et 1780. A la fin de son règne la Prusse a comblé une partie de son retard économique sur les pays de l'Europe du nord-ouest.

L'Armée Prussienne
Frédéric-Guillaume I a laissé à son fils une armée bien entrainée qui est composée de soldats recrutés parmi les paysans, chaque canton doit fournir un contingent d'hommes et le nourrir. Frédéric II la développe encore plus, dans la deuxième partie de son règne elle atteint 160000 hommes, ce qui est disproportionné par rapport à la population. Les mots d'ordre dans l'armée sont obéissance et discipline, les châtiments sont trés durs. Avec elle, Frédéric a les moyens d'une politique belliqueuse.
Sur l'ensemble du règne les dépenses militaires représentent environ 80% du budget de l'état prussien. Mirabeau a écrit en 1786, à la mort de Frédéric II : La Prusse n'est pas un état qui possède une armée, mais une armée qui occupe un état. Le militarisme Prussien est alors en place.



Frédéric le Grand
- de  Jean-Paul Bled - - -   ISBN : 2213620865

Dans l'esprit d'un Français, Frédéric II est associé à la figure de Voltaire. Si tumultueuse que leur relation ait été, il lui apparaît d'abord sous les traits du roi-philosophe ami des Lumières. Probablement lui évoque-t-il encore le nom de Rossbach et le lamentable désastre du maréchal de Soubise, que l'on vit longtemps comme le signe du déclin de la monarchie française. Roi-philosophe, roi-capitaine, ces deux titres suffisent à lui valoir le qualificatif de " grand ". De fait, Frédéric II domine de sa stature le XVIIIe siècle allemand. Kant ne l'appelle-t-il pas déjà " le siècle de Frédéric " ? Mais la gloire de Frédéric II ne s'arrête pas aux limites de l'Allemagne. Dans la hiérarchie des souverains du temps, il prend place aux côtés de Marie-Thérèse, sa grande rivale, et de Catherine II de Russie. La tradition reconnaît Frédéric II comme le modèle du " despote éclairé ". S'identifiant à l'État, il s'en regarde comme le premier serviteur. Mais la réalité s'accorde-t-elle avec l'image ? Prétendant décider de tout, Frédéric pousse l'absolutisme jusqu'à sa pointe extrême et reste dans la mémoire collective comme un roi réformateur. Quand il met le principe de tolérance en pratique, son action se porte sur des domaines privilégiés par les Lumières. L'autre grande affaire du règne, le rang de la Prusse en Allemagne, pose le problème du rapport des forces au sein du corps germanique. Avec la conséquence que l'affaire prend aussitôt une dimension européenne. Elle ne peut laisser indifférente aucune des grandes puissances, la France garante des traités de Westphalie, l'Angleterre et la Russie qui apparaît alors sur la scène européenne.





Frédéric II homme de guerre

La politique extérieure de Frédéric II
Au début de son règne le souci de Frédéric II est de s'affirmer sur la scène européenne et d'agrandir le territoire du royaume de Prusse. La jeune Marie-Thérèse de Habsbourg a des difficultés pour succéder à son père Charles VI d'Autriche. Frédéric II en profite pour envahir et s'emparer de la Silésie Autrichienne, une province riche et peuplée. Marie-Thérèse réagit, ce sont les guerres de Silésie, mais elle échoue à reprendre cette province .
Les deux adversaires se retrouvent face à face quelques années plus tard lors de la guerre de Sept Ans. La Prusse en sort intacte mais épuisée.
L'entente de Frédéric II avec la Russie lui permet de participer, comme l'Autriche, au premier partage de la Pologne, en 1772, ce qui donne au territoire prussien homogènéité et cohérence.
A la fin de son règne il intervient dans la Succession de Bavière et s'oppose à nouveau aux tentatives autrichiennes de reprise en main du Saint Empire. Frédéric constitue une Ligue des princes allemands contre l'Autriche.


Guerres de Silésie (1740-1745)
Les guerres de Silésie sont une composante continentale d'une guerre plus vaste appelée la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). Elles ont opposé la Prusse à l'Autriche.
En 1740, l'Empereur et Roi d'Autriche Charles VI décède, son héritère en Autriche est sa fille Marie-Thérèse et pour l'Empire le candidat est le mari de celle-ci, François de Lorraine. La France pense que le moment est venu de briser la puissance des Habsbourgs d'Autriche, pour celà elle compte sur l'appui de princes allemands, en particulier sur celui de Bavière qui est candidat à l'Empire.
Le 31 mai 1740 Frédéric II devient roi de Prusse, il sent qu'il peut exploiter la situation favorablement. Dès le 16 décembre, sans déclaration de guerre, il envahit la Silésie Autrichienne. Il gagne difficilement la bataille de Mollwitz en avril 1741. La France s'allie à la Prusse en juin 1741et son armée pénètre en Allemagne. Pour diviser ses adversaires et isoler les Français, Marie-Thérèse passe un accord secret avec Frédéric II, elle lui cède la Silésie et en contrepartie celui-ci se retire de la guerre, c'est la paix de Breslau de juin 1742 confirmée par le traité de Berlin en juillet. C'est la fin de la première guerre de Silésie.
Les français prennent Prague en novembre 1742, mais ils doivent se replier en décembre. Marie-Thérèse concentre alors ses forces et bénéficie de l'alliance de l'Angleterre, son armée repousse les français jusqu'en Alsace et vainc les princes allemands ennemis. Son mari François de Lorraine, devient Empereur. Frédéric II, inquiet des succés autrichiens, renoue avec la France, il envahit la Bohème et vainc les autrichiens à Hohenfriedberg, à Soor et enfin à Kesseldorf (décembre 1745). Les conditions sont réunies pour que, à la fin de 1745, Frédéric et Marie-Thérèse concluent le traité de Dresde, Frédéric conserve la Silésie et reconnait François de Lorraine comme Empereur. C'est la fin de la deuxième guerre de Silésie.
La guerre se poursuit entre la France et l'Angleterre, la France remporte la bataille de Fontenoy en mai 1745 puis d'autres batailles, elle semble en position de force. Pourtant le traité d'Aix la Chapelle est mal négocié par les français. Frédéric II se fait confirmer par les puissances européennes la possession de la Silésie, d'où l'impression que les Français ont travaillé pour le roi de Prusse.

Bataille de Hohenfriedberg (4 juin 1745). Victoire de Frédéric II sur les Autrichiens.
Charge de la cavalerie Prussienne.




Guerre de Sept Ans (1756-1763)
La période de la guerre de Sept Ans est la plus critique du règne de Frédéric II, celle où il est arrivé à douter de lui et de la légitimité de ses actes. En même temps c'est cette guerre qui a contribué à établir son prestige et son génie militaire. En effet sa science de la stratégie et de la tactique militaire lui a permis de remporter des batailles dans des conditions difficiles et avec des effectifs bien inférieurs à ceux de ses adversaires.
En 1756, l'Angleterre veut affaiblir la France afin de poursuivre son expansion coloniale. Par le traité de Westminster, en janvier 1756, elle s'allie avec la Prusse. Ceci provoque un renversement des alliances, la France, qui se sent trahie, se rapproche de l'Autriche déjà alliée à la Russie, à la Suède, à la Saxe et à de nombreux états allemands. L'objectif autrichien est simple: récupérer la Silésie et affaiblir la position de la Prusse dans l'Empire. Frédéric II songe sans doute à un agrandissement de son royaume aux dépens de la Saxe.
La Prusse doit donc faire face à une formidable coalition. Frédéric choisit de mener une attaque préventive, en aout 1756, sans déclaration de guerre, il envahit la Saxe et vainc les Saxons à Pirna. Puis il attaque la Bohême et prend Prague en mai 1757 mais peu aprés les autrichiens lui infligent une défaite à Kollin, il doit évacuer la Bohême et ses ennemis se déployent en Silésie. Pendant ce temps les français se sont avancés dans l'ouest de l'Allemagne, les russes ont pénètré en Prusse orientale (victoire de Jaegerndorf). Frédéric se retrouve dans une situation périlleuse, mais ses adversaires ne se coordonnent pas.
Frédéric Il parvient à se rétablir en remportant d'abord la bataille de Rossbach sur les français le 5 novembre 1757, puis avec celles de Leuthen et de Luna sur les autrichiens en décembre, il reprend la Silésie. Mais les russes atteignent l'Oder en juin 1758 et les autrichiens battent les prussiens à Hochkirch (octobre 1759) et surtout à Kunersdorf (août 1760), ils occupent la Saxe. Frédéric se rétablit avec les victoires de Leignitz et Torgau sur les autrichiens. En septembre 1760 les russes occupent même temporairement Berlin. Frédéric est sauvé, en janvier 1762, par la mort d'Elizabeth de Russie, car son successeur, Pierre III, est un de ses admirateurs. Il signent la paix en mai 1762 et les russes évacuent la Prusse. En regroupant ses forces contre l'Autriche, Frédéric reprend la Silésie et oblige Marie-Thérèse à signer la paix d'Hubertsbourg, le 15 février 1763. La Prusse conserve à nouveau la Silésie et maintient sa position en Allemagne, néanmoins le pays sort de cette guerre dévasté et ruiné, Frédéric est obligé de temporiser vis à vis de l'Autriche.
Pourtant Frédéric sort grandi de cette guerre et gagne un grand prestige dans l'ensemble des Allemagnes. Ce combat tenace et parfois désespéré de la Prusse apparait comme l'émergence d'une nouvelle Allemagne libérée de l'influence francaise. L'Allemagne du nord, protestante et éclairée, conduite par la Prusse, prend ses distances par rapport à l'Allemagne du sud, traditionnelle et catholique et qui se sent mieux dans le Saint Empire et avec l'Autriche.

Prise de Berlin par les Russes du général Hadik les 9 et 10 octobre 1760.


Premier partage de la Pologne (1772)
En 1764, la tsarine Catherine II de Russie fait élire son candidat, Stanislas Poniatowski, comme roi de Pologne. Ce pays devient quasiment un protectorat russe. Frédéric II s'en inquiète car la Prusse occidentale (polonaise) sépare ses états. Par la diplomatie il convainc Catherine II et Marie-Thérèse d'Autriche de partager avec lui une partie de la Pologne, ce qui est fait en 1772. Frédéric obtient la Prusse occidentale (sauf Dantzig), les provinces les plus importantes du royaume de Prusse (Brandebourg, Silésie, Poméranie, Prusse orientale et occidentale) constituent alors un bloc d'un seul tenant. On peut se déplacer de Magdebourg à Koenigsberg ou de Stettin à Breslau sans franchir de frontière.


La Succession de Bavière (1778-1779)
Ce conflit oppose une fois de plus la Prusse à l'Autriche en juillet 1778. L'Empereur Joseph II de Habsbourg veut alors profiter du règlement de la succession du dernier Wittelsbach pour intègrer une partie de la Bavière à l'Autriche. Frédéric II, soutenu par la plupart des princes allemands, s'y oppose et envoie une armée en Bohême. Une médiation franco-russe conduit à la paix de Teschen, en mai 1779. Frédéric y gagne la reconnaissance de ses droits sur les principautés d'Ansbach en Souabe et de Bayreuth en Bavière.


La Ligue des princes allemands (1785)
Dans les années 1780 l'Empereur Joseph II de Habsbourg cherche toujours à obtenir la Bavière et à reprendre en main le Saint Empire. Frédéric II s'y oppose et pour maintenir le statu quo dans l'Empire, il met sur pied, à partir de 1783, la Ligue des princes allemands (Furstenbund) avec les électeurs de Saxe, de Hanovre, de Mayence, le prince de Weimar, ....
Cette Ligue illustre le fait que désormais en Allemagne deux acteurs jouent à armes égales: l'Autriche et la Prusse.






L'oeuvre de Frédéric II et son héritage

Frédéric II est mort le 17 août 1786 dans son château de Sans-Souci. Au terme de sa vie Frédéric II a atteint l'essentiel de son objectif, la Prusse est incontournable en Allemagne. Il a accru notablement le territoire du royaume de Prusse avec en particulier la Silésie et la Prusse occidentale, le royaume est passé d'une surface de 120000 à 200000 km2. Il est le leader de l'Allemagne du nord Protestante face à l'Autriche qui tente de féderer les états de l'Allemagne du sud, plutôt Catholiques.
Son règne est la charnière du destin de la Prusse et au delà de celui de l'Allemagne. La Prusse va désormais défier en permanence l'Autriche jusqu'à l'éclatement de la vieille Allemagne en 1866.
La Prusse est aussi devenue une des grandes puissances Européennes, les affaires du centre de l'Europe ne peuvent plus se traiter sans elle.
Corrélativement à cette réalisation Frédéric II laisse aussi une armée puissante qui a un esprit et des caractéristiques spécifiques, c'est ce que l'on appelle le Militarisme Prussien. Celui-ci sera pérenne dans le temps et un facteur déterminant dans les conflits Européens du XIXème et même du début du XXème siècle (Première Guerre Mondiale).

Le Royaume de Prusse à la fin du règne de Frédéric II.




Les Hohenzollern : La dynastie qui a fait l'Allemagne (1061-1918)
- de  Henry Bogdan - - -   ISBN : 2262028516

Du Moyen Age au xxe siècle, l'histoire riche en rebondissements d'une famille à l'origine de la Prusse, puis de l'Allemagne moderne, jusqu'à sa chute dans la catastrophe de 1918.
Rien ne prédisposait à un tel destin les Hohenzollern, modeste famille de propriétaires terriens implantée en Souabe au XIe siècle. Après une lente ascension au cours du Moyen Age, l'acquisition du duché de Prusse en 1603 marque une étape décisive. Les règnes du Grand Electeur et de son petit-fils Frédéric-Guillaume Ier, le Roi-Sergent, font entrer la Prusse dans l'ère moderne.
Frédéric II, l'ami de Voltaire, porte leur oeuvre au plus haut, tandis qu'en luttant inlassablement contre l'Autriche, il donne à son pays une stature internationale que plus personne ne contestera. A sa mort en 1786, il ne restera plus à la Prusse qu'à s'affirmer comme une puissance européenne majeure. C'est chose faite avec Guillaume ler qui, aidé de Bismarck, défait l'Autriche puis la France pour fonder le Deuxième Reich. Le nouvel Empire atteint son apogée avec son petit-fils Guillaume II, avant de disparaître au terme de la Première Guerre mondiale. Dans ce livre clair et fouillé, retraçant tant l'histoire d'une famille que d'un pays, les Hohenzollern sont restitués loin des clichés habituels. Chefs de guerre peut-être, surtout souverains tolérants, soucieux du bien-être de leur peuple, à l'avant-garde de transformations économiques, sociales et artistiques, ayant toujours eu pour but d'assurer la grandeur de leur pays.


Histoire de la Prusse
- de  Jean-Paul Bled - - -   ISBN : 2213626782

La Prusse serait-elle un objet historique difficile à identifier ? Sa singularité tient d'abord à ce que son identité change au cours de son histoire. Son nom commence par s'appliquer au territoire conquis, dans la première moitié du XIIIe siècle, par les chevaliers Teutoniques entre la Vistule et le Niémen, puis au duché dont l'érection suit la conversion du grand-maître de l'Ordre au protestantisme.Scellée en 1618 sous l'égide des Hohenzollern, l'union de la Prusse et du Brandebourg n'est d'abord que personnelle. La véritable rupture intervient en 1701, quand le prince électeur de Brandebourg, Frédéric III, ceint la couronne royale de Prusse à Königsberg ; le roi de Prusse ne tarde pas à se substituer au margrave de Brandebourg.Rien ne disposait donc cet agrégat de territoires disparates à devenir le berceau d'un Etat capable de jouer les premiers rôles en Allemagne, a fortiori en Europe. Construction d'abord politique, la Prusse est l'oeuvre d'une dynastie au service de l'Etat appuyé sur deux piliers : une administration et une armée. Après que trois souverains eurent posé le socle, il revient à Frédéric II d'exploiter cet acquis et de fonder la grandeur de la Prusse, et à Bismarck de réaliser l'unité de l'Allemagne.Depuis des décennies, on s'interroge : son histoire la prédestinait-elle à devenir une matrice du national-socialisme ? Il est certes aisé de trouver une inspiration conservatrice à maints aspects de la politique prussienne, mais ceux-ci ne la résument pas et ils cohabitent avec des tendances résolument progressistes, qu'illustre particulièrement le règne de Frédéric II, souverain éclairé, ami de Voltaire. Il ne suffit pas que les nazis aient proclamé cette filiation pour qu'elle soit une réalité ; la ligne conduisant de la Prusse à l'hitlérisme est bien une ligne brisée. Aujourd'hui, l'Allemagne entretient avec l'héritage prussien une relation apaisée : en 2002, le Bundestag a voté, sur la base d'une souscription nationale, la reconstrucion in situ du château royal de Berlin.Le temps où la vérité de l'histoire se lisait en noir et blanc est clos et Jean-Paul Bled, dans cette belle synthèse, restitue à la Prusse les couleurs de son riche passé.



Histoire de l'Allemagne des origines à nos jours
- de  Joseph Rovan - - -   ISBN : 2020351366




Histoire de l'Allemagne   - de   Henry Bogdan - - -   ISBN : 2262021066
Nombreux sont les ouvrages qui font commencer l'histoire de l'Allemagne en 1871, date de l'unité. Elargissant cette vision, Henry Bogdan propose une synthèse qui embrasse le passé allemand depuis l'entrée des Germains dans le monde occidental jusqu'à la réunification de 1990. Il analyse le Moyen Age riche en événements et contradictions (notamment la fondation au Xe siècle du Saint Empire romain germanique), le règne des Habsbourg, l'apparition de la Prusse de Frédéric II, l'essor économique au XIXe siècle, l'émergence de Bismarck et l'unification d'un pays longtemps éclaté. Cette histoire générale du monde germanique est indispensable pour comprendre celle des peuples européens et bien des aspects de l'Allemagne contemporaine.




Le Saint Empire romain germanique : D'Otton le Grand à Charles Quint
- de  Francis Rapp - - -   ISBN : 2020555271

476 : l'Empire romain d'Occident n'est plus. Pourtant l'idée d'un ordre universel va survivre, et avec Charlemagne un nouvel empire se constitue. Après sa dislocation, c'est au Xe siècle qu'Otton Ier le Grand reprend à son compte le projet carolingien et fonde le Saint Empire romain germanique.
Mosaïque de peuples et de principautés, allant de l'Italie du Nord aux frontières de la Hongrie, l'empire donna naissance à de grandes figures : Frédéric Barberousse, Frédéric II de Hohenstaufen et Charles-Quint. Mais il sera également le théâtre de l'affrontement entre les deux couronnes de la chrétienté, celle du pape et celle de l'empereur, et de la concurrence entre les monarques pour le trône impérial.
Ces conflits auront peu à peu raison d'un modèle européen dont Napoléon en 1806 prononça l'acte de décès. L'actuel débat sur la constitution dont doit se doter l'Europe redonne toute son actualité à ce complexe objet d'histoire.





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