Cette page traite des Empereurs Romains à partir des Antonins et Sévères (de 96 jusqu'en 235), ce qui déborde un peu de la période que l'on appelle le Haut-Empire (deux premiers siècles après J-C).
Quand Domitien est assassiné en 96 aprés J-C, l'Empire passe pour un siècle aux mains des Antonins avec en particulier Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux et Marc-Aurèle. Les Empereurs prennent soin d'organiser leur succession qui s'effectuent sans troubles significatifs. Cette époque s'achève avec Commode qui est un Empereur désaxé, il est assassiné en 192.
Arc de Septime-Sévere dans le Forum Romain
C'est la période où l'Empire est à son apogée avec à sa tête des Empereurs capables, intelligents, cultivés et se considérant comme les dépositaires du pouvoir civil et non comme des dictateurs.
A partir d'Hadrien la stratégie militaire n'est plus à la réalisation de nouvelles conquêtes mais bien plutôt à la consolidation des territoires acquis, objectif que Marc-Aurèle a bien des difficultés à tenir.
Durant cinq siècles de nombreux Empereurs se sont succédés à la tête de l'Empire Romain. Celui-ci connait son extension maximum dans les trois premiers siècles aprés J-C.
Carte de l'Empire Romain
La République Romaine avait étendu au loin les limites des possessions de la ville de Rome et l'essentiel des possessions de l'Empire Romain était déjà acquis à la fin de la République.
César avait conquis la Gaule. L'Egypte, l'Espagne sont définitivement gagnées par Auguste, puis l'Empire s'étend en Germanie, en Dacie et incorpore la Bretagne (Angleterre) et la Palestine.
L'apogée de l'Empire Romain est atteint sous les Antonins pendant le IIème siècle aprés J-C.
Dans la seconde partie du IIIème siècle la situation se renverse, d'attaquants les Romains sont maintenant obligés de se défendre. A la fin du IIIème siècle, l'Empereur Dioclétien instaure la Tétrarchie (division de l'Empire en quatre) afin de mieux s'opposer aux Barbares.
Peu aprés l'Empereur Constantin réunifie l'Empire et en déplace la capitale à Constantinople en 330. En 337 puis en 395, l'Empire est à nouveau divisé en deux: l'Empire d'Orient (Byzance) subsistera jusqu'en 1453, l'Empire d'Occident s'effondre sous les coups des Barbares Germaniques à la fin du Vème siècle.
Dès 410 le roi Wisigoth Alaric saccage Rome pendant trois jours et en 476 le roi des Hérules, Odoacre, dépose le dernier Empereur d'Occident, Romulus Augustule.
Ouvrage présenté en trois parties: l'Occident et la formation de l'unité méditerranéenne; les civilisations de l'unité romaine; l'Asie orientale, du début l'ère chrétienne à la fin du 4e siècle.
L'oeuvre impériale de Rome, qui unifie tout le bassin méditerranéen et y annexe même de grands morceaux de l'Europe occidentale. Partout, quatre à cinq siècles durant, sinon la même langue, du moins le même État et, avec de simples nuances régionales, la même société, les mêmes formes extérieures de la vie, les mêmes croyances, les mêmes préoccupations intellectuelles relativement simple à établir puisqu'il y suffit de la force, l'unité politique et militaire se trouve étayée par le progrès de l'unité économique et morale dont elle a permis l'apparition.
Or, si les mondes asiatiques, déjà constitués auparavant, n'ont pas alors à suivre ce processus d'unification, l'un d'eux au moins, le monde chinois à défaut du monde indien troublé par l'intrusion des hommes des steppes dans ses régions du Nord-Ouest, offre un spectacle d'analogue majesté.
L'Armée Romaine pendant le Haut-Empire
La stratégie militaire
Pendant le Ier siècle et jusqu'à Trajan, les guerres de conquêtes restent à l'ordre du jour, le territoire de l'Empire continue à croître.
A partir d'Hadrien la donne change, le monde extérieur à l'Empire résiste aux volontés d'expansion de celui-ci qui choisit de renoncer à s'agrandir.
L'armée a de plus en plus une mission et une action de défense des territoires acquis et le positionnement des Légions s'adapte à ce nouvel objectif, elles sont implantées sur les frontières et même sur le limes.
En outre l'effort doit être déployé sur deux secteurs géographiques très éloignés, la Mésopotamie et la frontière du Rhin et du Danube, ce qui complique l'organisation de la défense, les transferts de Légions nécessitant de la durée et vulnérabilisant certaines frontières à un moment donné.
Jusque-là l'Empire maitrisait et choisissait sa stratégie militaire. Ceci change pendant le règne de Marc-Aurèle qui doit adapter sa politique aux moyens militaires dont il dispose pour faire face à la pression des Barbares. L'Empereur n'a pas le choix, il est obligé de faire la guerre, il devient de plus en plus un chef militaire. Cet Empereur est à la base un pacifique, mais la nécessité oblige à être présent auprès de ses armées pendant l'essentiel de la durée de son règne.
En pratique les Barbares sont contenus temporairement mais le problème va ressurgir avec beaucoup plus de gravité au début du IIIème siècle.
Corrélativement les dépenses militaires s'accroissent, ce qui génére une fiscalité plus lourde et des réactions dans les populations qui s'estiment surtaxées.
Le positionnement des Légions
A l'époque d'Hadrien, en commençant par la partie occidentale de l'Empire, trois Légions surveillent les tribus de la Bretagne (Angleterre), quatre Légions sont positionnées le long du Rhin, mais surtout les régions du Danube sont particulièrement bien dotées: quatre Légions sont en Panonnie, six Légions sont dans la Mésie et la Dacie.
Une Légion est stationnée au Nord-Ouest de l'Espagne à Leon. En Afrique une Légion positionnée à Lambèse protège les terres à blé du Nord-Est de l'Afrique du Nord, une autre en Egypte qui surveille le port d'Alexandrie.
Côté oriental, huit Légions surveillent la frontière qui va de la Cappadoce au désert d'Arabie et la Syrie dispose de trois Légions,
En ajoutant la Légion de la garnison de Rome, on aboutit à un total de 32 Légions. Ce chiffre a varié en fonction des Empereurs, il est parti d'une trentaine sous Auguste et Hadrien pour atteindre le chiffre indiqué sous les Sévères.
Les Légions
Les Légionnaires sont des citoyens Romains engagés dans l'armée pour vingt ans.
Chaque Légion comporte dix cohortes de six centuries chacune, auxquels il faut ajouter au moins 120 cavaliers, soit un total d'environ 5000 hommes.
Le nombre total de Légionnaires en service est donc de l'ordre de 150000 hommes.
Les Légionnaires sont de plus en plus issus des classes rurales et vivent en marge de la société civile. Ils manifestent une animosité certaine à l'égard des villes comme le montre les répressions brutales à Antioche en 194, à Byzance en 196 puis à Lugdunum (Lyon) en 197.
Les Auxiliaires
Ce sont des unités plus légères comptant de 500 à 1000 hommes qui accompagnent les Légions.
Les Auxiliaires sont recrutés parmi les Pérégrins de l'Empire, ils deviennent Citoyens Romains à l'issue de 25 ans de service.
Les Autres soldats (Numeri, etc)
Ils sont issus des peuples situés aux frontières de l'Empire, ils se battent avec leur tenue et leur armement d'origine: on peut citer les archers Syriens, les cavaliers Maures, etc.
L'armée romaine a été l'armée la plus efficace non seulement de l'Antiquité mais encore de toute l'histoire.
En cinq siècles elle a conquis un empire immense ; elle a su le garder pendant cinq autres siècles ; et, après sa disparition, elle n'a laissé que des regrets. Pourquoi et comment, les réponses se trouvent dans ce livre. Sait-on que Rome, qui a tant fait la guerre, ne rêvait que de paix ? Les Romains avaient mis en place de nombreux garde-fous religieux et juridiques pour éviter la confrontation armée : la littérature actuellement disponible l'ignore.
Mais, une fois engagée sur le chemin de la guerre, Rome ne concevait pas de s'arrêter sinon sur une victoire claire et nette. Sait-on aussi que les Romains ont inventé la logistique, le génie militaire, la médecine militaire et le " deuxième plus vieux métier du monde ", le renseignement ? Ils ont pratiqué toutes les formes de combat, la bataille en rase campagne, le siège, et aussi la gesticulation, le combat en milieu urbain et en montagne, la bataille de nuit et la contre-guérilla (sur un modèle ressuscité vingt siècles plus tard par David Galula) ; et n'oublions pas le combat naval.
Ils ont même inventé la guerre biologique et chimique. Et ils ont eu une stratégie ; une "petite stratégie ", certes, mais une vraie stratégie.
Les Antonins
Le premier Empereur de cette dynastie est Nerva qui règne peu de temps et laisse l'Empire à son fils adoptif Trajan. Les Empereurs qui vont se succéder se nomment Hadrien, Antonin le Pieux, Marc-Aurèle. C'est l'age d'or et l'apogée de l'Empire Romain. La dynastie se termine avec un triste personnage, Commode.
Nerva
Il faisait partie des conjurés qui ont commandité l'assassinat de Domitien par lequel il avait été disgracié.
Il est choisi par le Sénat et il a 70 ans lors de son accession à l'Empire ce qui signifie bien son rôle de transition. Il s'attache à résoudre une crise financière tout en diminuant le poids de la fiscalité.
Les Prétoriens l'obligent à châtier les meurtriers de Domitien. Il doit aussi faire face à l'agitation des Légions de Panonnie.
Dans une période difficile il parvient à organiser sans remous sa succession en choisissant Trajan, le chef de la plus puissante armée Romaine, celle de Germanie.
Trajan est né en 53 aprés J-C en Espagne prés de Séville, il est issu d'une famille Italienne installée à Italica. Son père était un Gouverneur de Province pour le compte de Vespasien, il était également Sénateur.
Trajan a probablement passé une partie de sa jeunesse à Rome et dans des quartiers militaires avec son père.
Il rentre jeune dans la Légion et sert pendant une dizaine d'années en particulier en Syrie dont son père est Gouverneur autour des années 75.
En 89 il est le chef d'une Légion en Espagne qui est chargée de se rendre sur le Rhin afin d'aider à soumettre le Gouverneur de la Germanie Supérieure qui s'est révolté contre Domitien.
C'est un Général de grande valeur aussi en 91, avec le soutien de Domitien, il devient Consul.
En 96 Domitien est assassiné et remplacé comme Empereur par Nerva. Trajan rétablit l'ordre dans les régions du Rhin et du Danube qui sont agitées par des mutineries de militaires parfois appuyées par des Barbares. Il consolide et renforce le limes pour mieux protéger la frontière des incursions des tribus Germaniques.
En 97, sa réputation et sa capacité militaire font qu'il est adopté par Nerva qui le désigne ainsi comme son successeur à la tête de l'Empire.
Nerva meurt peu aprés, à la fin de Janvier 98, et Trajan devient Empereur avec le double assentiment de l'armée et du Sénat. Il est alors à la tête des armées du Rhin et du Danube pour organiser les futures campagnes contre les Germains et les Daces. Il ne rentre pas immédiatement à Rome, il poursuit son activité militaire en fortifiant la frontière du Rhin jusqu'en 99.
Trajan arrive à Rome en 99 et par son affabilité se concilie le Sénat. Il se montre également généreux avec les habitants de la ville de Rome. Il diminue les impots et crée un service d'assistance pour les enfants pauvres des cités Italiennes.
Il engage de nombreux travaux publics (ports, routes, aqueducs, ponts, ...), il en reste de nombreux édifices dans l'Empire Romain en particulier en Italie (Civitavecchia), en Espagne et en Afrique du Nord (Timgad).
En 101 Trajan reprend la guerre contre les Daces, celle-ci avait été abandonnée par Domitien. En deux campagnes (101-102 puis 105-106) il soumet le pays et prend sa capitale, la ville actuelle de Varhély au nord des Portes de Fer dans l'Ouest de la Roumanie. Le roi des Daces Decebalus est contraint de se suicider pour ne pas être capturé. Trajan créée en Dacie une nouvelle Province de l'Empire Romain, il y met en place des défenses contre les nomades des steppes de la Russie du Sud.
A son retour à Rome il est honoré par un Triomphe et les fêtes qui y sont associées durent plusieurs mois. C'est aussi suite à cette victoire qu'est édifiée la Colonne Trajanne (cf photo ci-contre).
Colonne Trajane sur le Forum Romain
De 113 à 116 Trajan mène la guerre contre les Parthes à l'Est de l'Empire. Dès 105-106 des Généraux Romains s'étaient avancés au Sud et à l'Est de la Judée vers la péninsule Arabique. En 110 les Parthes déposent le roi d'Arménie qui était favorable à Rome.
Trajan engage la guerre pour le rétablir. En 115 il annexe la Mésopotamie Supérieure, descend le Tigre et prend la capitale des Parthes, Ctesiphon (proche de Bagdad). Par la suite il atteint le Golfe Persique et annexe l'Arabie.
A la fin de l'année 115 Trajan est à Antioche où il échappe à la mort lors d'un violent tremblement de terre. En 116 les Parthes et les communautés Juives d'Orient se révoltent, il les réprime en 117.
Malade il rentre vers Rome mais il meurt le 10 août 117, en route, à Selinonte, en Cilicie, sur la cote Sud de l'Asie Mineure (Turquie actuelle), à l'age de 64 ans. Ses cendres sont envoyées à Rome et déposées dans la bas de la Colonne Trajanne.
C'est pendant son règne que l'Empire Romain atteint sa plus grande extension.
Peu avant sa mort il avait adopté Hadrien, le mari de Sabine, sa nièce préférée.
Hadrien a 41 ans quand il accède au pouvoir, il est né en 76 aprés J-C à Italica en Espagne mais sa famille est bien Romaine, il était cousin avec Trajan.
Dans sa jeunesse il combat aux côtés de cet Empereur et il est auprès de lui lors de la première guerre contre les Daces. Il devient Tribun de la plèbe en 105 et Préteur en 106. Il participe en tant que légat d'une Légion, toujours auprès de Trajan, à la seconde guerre contre les Daces. En 107 il devient Gouverneur de la Pannonie Inférieure et en 108 il devient même Consul.
La mort de son protecteur Licinius Sura le fait rentrer dans l'ombre et pendant quelques années il s'éloigne de la haute politique et s'adonne aux arts et à la littérature dans son pays de prédilection, la Grèce.
Mais il est protégé par Plotine, la femme de Trajan et parvient à conquérir la sympathie de celui-ci, qui le désigne comme successeur en en faisant son fils adoptif.
L'Empereur Romain Hadrien
A la mort de Trajan en aout 117, l'armée proclame Hadrien Empereur. Des dignitaires de l'ancien Empereur forment une conjuration contre lui, il la déjoue et les fait tous exécuter. Hadrien remplace alors la plupart des conseillers de Trajan et met ses fidèles aux positions clés: ainsi il met à l'écart le Préfet du Prétoire Attianus qui est remplacé par Marcius Turbo.
Il consolide sa position quand il arrive à Rome, en 118, en organisant de grands jeux du cirque et en annulant la dette de ceux qui devaient de l'argent à l'Etat.
Il réorganise le fonctionnement du Conseil Impérial et de l'administration de l'Empire en particulier en matière législative où le droit Romain est unifié et son évolution maitrisée, il introduit des Juristes dans son Conseil.
Il a développé une vision décentralisée de l'Empire en s'éloignant du modèle colonial centré principalement sur la ville de Rome et ses habitants (les Citoyens Romains). Les élites Grecques sont mieux représentées au Sénat et dans la vie politique de l'Etat. Contre l'avis du Sénat il organise la Provincialisation de l'Italie.
En 121 il s'engage dans une grande expédition qui lui fait faire le tour de l'Empire et lui permet d'apprécier la situation sur le terrain par lui-même.
Il commence par la Bretagne (Angleterre) où il décide la construction d'un important mur défensif, le Mur d'Hadrien, dont de nombreuses parties restent visibles de nos jours. La construction s'est étalée de 122 à 130.
Il revient à Rome en 124. Il repart en 128 pour une nouvelle grande expédition: Afrique du Nord, Grèce, Asie Mineure, Syrie , Arabie puis Egypte où il remonte le cours du Nil (c'est à cette occasion qu'Antinoüs est mort). Il fait embellir Athènes.
Il est à nouveau à Rome avant 134 mais depuis 132 les Juifs de Judée se sont révoltés et Hadrien part en 134 pour réprimer ce soulèvement, ce sera chose faite en 135.
Sur le plan militaire Hadrien cherche avant tout à établir la paix et à défendre les Provinces qui sont déjà bien intégrées dans l'Empire, aussi il abandonne une partie des gains de Trajan en Mésopotamie et en Arménie et arrête la politique de conquêtes.
Il prend des dispositions plutot défensives (renforcement du limes Germanique, Mur d'Hadrien en Bretagne/Angleterre) et il établit les armées dans des postes permanents. Ceux-ci sont souvent devenus des points de rassemblement pour les populations et sont à l'origine de nombreuses villes de l'Europe Occidentale, par exemple Heidelberg en Allemagne.
Il est amateur de voyages et a parcouru toute l'étendue de l'Empire.
En 138 son intention est d'avoir Marc-Aurèle comme successeur, mais celui-ci est trop jeune. Hadrien prefère donc choisir d'abord un homme expérimenté comme successeur: Antonin à charge pour celui-ci d'adopter Marc-Aurèle et de lui transmettre ensuite l'Empire.
Hadrien est mort en juillet 138 prés de Naples.
Ci-contre Statue d'Hadrien (sans tête) retrouvée à Césarée en Judée. Elle est en porphyre rouge et installée dans le Musée du Marché Trajan à Rome
Hadrien est un Empereur qui s'est toujours montré humain, ainsi il interdit aux maitres de tuer leurs esclaves, il s'est aussi préoccupé du sort des femmes.
Trés intelligent, il admire la Civilation Grecque et favorise la littérature et les arts et fait construire et restaurer de nombreux monuments.
Il fait également construire un Temple à Trajan divinisé au Nord du Forum de Trajan, mais il n'en reste rien. Il a fait édifier la Villa Adriana à Tivoli.
Hadrien et Antinoüs C'est à l'occasion d'un voyage en Asie Mineure que Hadrien rencontre un jeune homme d'une grande beauté, Antinoüs. Hadrien est emerveillé et transformé. La mort de son favori, qui s'est sans doute suicidé en se jetant dans le Nil, provoque un drame dans la vie de l'Empereur.
A partir de là Hadrien honore la mémoire du jeune homme d'un culte fervent (de nombreuses statues d'Antinoüs ont été retrouvées dans tout l'Empire) et lui dédie une ville en Egypte.
La sculpture ci-contre représente Antinoüs, elle est au Musée de Delphes en Grèce.
Un ouvrage célèbre, les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar a remis sa vie et son époque en valeur.
Hadrien de Joël Schmidt -- Perrin -- ISBN : 226203933X
Fils adoptif de Trajan, Hadrien, né en 76, est légat en Syrie lorsque, à la demande de l’armée, il succède à ce dernier en 117. Il rompt avec l’impérialisme de son prédécesseur en adoptant une politique défensive sur toutes les frontières de l’empire : il abandonne les conquêtes de Trajan au-delà de l’Euphrate pour ne conserver que l’Arabie et la Dacie, il renforce le limes germanique et fait construire en Grande-Bretagne le mur d’Hadrien.
A l’intérieur, son œuvre est essentielle et durable : il réorganise l’administration en profondeur, partage le pays en quatre districts confiés à quatre consulaires, ce qui est un moyen de marginaliser le Sénat, codifie le droit en édit perpétuel.
Grand voyageur, Hadrien inspecta toutes les provinces de l’empire (de 121 à 125 puis de 128 à 134). Cet empereur pacifique et organisateur a laissé le souvenir d’un homme épris de littérature, de science, d’art et de philosophie. Les ruines de la villa portant son nom, à Tivoli, constituent l’un des témoignages le plus émouvant de l’art romain.
A sa mort en 138, Hadrien, troisième empereur de la dynastie des Antonins, laisse un empire prospère et en paix. Il aura porté au plus haut l’un des principes de cette dynastie : ne pas régner par l’hérédité mais par la loi du meilleur.
Utilisant toutes les données de l’épigraphie, retraçant précisément les voyages d’Hadrien, Joël Schmidt s’emploie avec bonheur à restituer le vrai visage de ce souverain essentiel de l’Antiquité romaine.
(25 novembre 1977) de Marguerite Yourcenar - Broché - 350 pages -- ISBN : 2070298701
"J'ai formé le projet de te raconter ma vie." Sur son lit de mort, l'empereur romain Hadrien (117-138) adresse une lettre au jeune Marc Aurèle dans laquelle il commence par donner "audience à ses souvenirs". Très vite, le vagabondage d'esprit se structure, se met à suivre une chronologie, ainsi qu'une rigueur de pensée propre au grand personnage. Derrière l'esthète cultivé et fin stratège qu'était Hadrien, Marguerite Yourcenar aborde les thèmes qui lui sont chers : la mort, la dualité déroutante du corps et de l'esprit, le sacré, l'amour, l'art et le temps. À l'image de ce dernier, ce "grand sculpteur", elle taille, façonne, affine avec volupté chacun des traits intérieurs du grand homme à qui elle fait dire : "Je compte sur cet examen des faits pour me définir, me juger peut-être ou tout au moins pour me mieux connaître avant de mourir."
Ce sont les Mémoires d'Hadrien, troisième ouvrage publié par l'auteur, qui lui vaut une réputation mondiale. Cette future académicienne (élue en 1980) signe là un roman historique, mais également poétique et philosophique.
(14 août 1996) de Marguerite Yourcenar - Broché - ISBN : 209180794X
Une merveille absolue de la littérature. Un livre à lire et relire. Yourcenar est une grande dame de l'écrit. On est emporté par son histoire dans les temps anciens. Un délice romain!
Antonin le Pieux (138-161)
Né en 86 dans le Latium près de Rome, il a 52 ans lors de son accession à l'Empire. Il est d'origine Gauloise, sa famille venait de Nemausus (Nimes). Il possédait de grands domaines dans le Centre de l'Italie et en Campanie.
Il est Consul en 120 et membre du Conseil Impérial d'Hadrien. De 134 à 136 il est Proconsul d'Asie. Il est adopté par Hadrien à qui il succède, il épouse Faustine.
Il gouverne dans la continuité de son prédécesseur, en veillant au bon fonctionnement des institutions municipales et de la vie des Provinces.
Il s'est toujours montré soucieux du bien des populations.
Pour autant il réside principalement à Rome et séjourne peu dans les Provinces de l'Empire.
Sa gestion des finances publiques fait qu'à sa mort il laisse un Trésor Public bien garni.
Sur le plan militaire, il fait renforcer et modifier le tracé du limes Germanique et celui de la Rhétie. En Bretagne est construit le Mur d'Antonin une centaine de kilomètres au Nord du Mur d'Hadrien, mais les révoltes des années 160 ramènent la frontière au Mur d'Hadrien.
Magré ces actions, Antonin ne se préoccupe pas suffisamment des questions militaires et de l'aggravation la situation aux frontières de l'Empire. Il n'a pas préparé son successeur Marc-Aurèle à affronter les situations difficiles à venir.
Son règne marque l'apogée de l'Empire Romain et symbolise la Pax Romana qui a garanti la prospérité et la tranquillité à la majeure partie des populations de l'Empire pendant les deux premiers siècles de notre ère.
Entre Hadrien et Marc Aurèle, figures emblématiques du monde romain, Antonin le Pieux mérite une place de choix dans la galerie des empereurs.
Issu d'une famille de riches propriétaires fonciers de la région de Nîmes, administrateur reconnu, il siégea fréquemment au conseil d'Hadrien qui appréciait sa modestie et ses capacités et qui le désigna pour lui succéder, même si il devait être un empereur en transition.
Monté sur le trône à cinquante et un ans, ce bel homme séduisant, amoureux de la nature, héritait d'un empire prospère et en paix avec ses voisins. Grand seigneur humaniste, il faisait confiance aux hommes et, devenu empereur, a continué à vivre modestement. Il a pourtant dirigé d'une main ferme le monde romain pendant prés d'un quart de siècle, en accentuant assez nettement l'orientation monarchique du régime. Il avait un grand souci des finances de l'État qu'il administra avec rigueur, mais il prit garde à ne pas augmenter les revenus de la république aux dépens du patrimoine des particuliers.
Il veilla scrupuleusement au bon fonctionnement de l'administration municipale sur laquelle reposait la prospérité. Considérable, son oeuvre juridique fut très novatrice sur bien des points. Antonin, dont on donna le nom à la dynastie qui régna pendant tout le IIe siècle - le " siècle d'or " de l'Empire - n'a pas démérité, loin de là !
Jouissant d'un prestige considérable parmi les habitants du monde romain et parmi les rois-clients qui vivaient au-delà des frontières, loué par tous de son vivant, encore rangé dans l'Antiquité tardive parmi les " bons empereurs ".
Marc-Aurèle (161-180)
Il est né en 121, il a 40 ans quand il accède à l'Empire. Il a des liens de parenté avec les Empereurs précédents, en particulier il est le petit-fils du beau-frère d'Hadrien, celui-ci fait adopter avant sa mort Marc-Aurèle par Antonin le Pieux dont il épouse la fille, Faustine, en 145. Il en a un fils qui lui succèdera, Commode.
Marc-Aurèle est un philosophe et gouverne selon cette perspective et dans cet état d'esprit. Il a écrit des ouvrages de philosophie. Dans sa jeunesse il devient un adepte du stoicisme et le pratique. En sens inverse il est peu sensible aux spectacles du cirque ce que les habitants de Rome lui reprochent.
Il n'a pas été suffisamment préparé aux responsabilités militaires, il n'a pas gouverné de Province et n'a jamais quitté l'Italie.
Dès son arrivée au pouvoir, il y associe son frère Lucius Verus qui n'était pas sérieux et appliqué aux affaires. Marc-Aurèle s'entoure de personnes compétentes dont deux deviennent ses gendres: Claudius Severus et Claudius Pompeianus, qui conduit l'essentiel des guerres contre les Marcomans.
Marc-Aurèle consulte le Sénat sur les questions importantes concernant l'Empire. Pour la gestion des Provinces il prend le contrepied de la politique d'Hadrien en recentralisant les pouvoirs entre les mains de l'administration située à Rome.
En dépit de son caractère Marc-Aurèle est conduit à guerroyer fréquemment et il s'entoure de d'hommes compétents militairement: Avidius Cassius responsable de l'Orient, Helvius Pertinax qui sera empereur plus tard, Claudius Pompeianus, etc.
En Orient, le roi des Parthes Vologèse III essaie de profiter de l'arrivée d'un nouvel Empereur pour s'emparer de l'Arménie en 161. Une campagne du Légat de Cappadoce, Priscus, permet de reprendre le contrôle de ce royaume. En 163, Avidius Cassius lance une attaque contre le royaume des Parthes, il franchit l'Euphrate et remporte une importante victoire à Dura-Europos (qui va rester un siècle dans l'Empire), il s'empare des deux capitales du royaume, Séleucie du Tigre et Ctésiphon en 164 et 165.
En Occident, dès le début de son règne, Marc-Aurèle est confronté aux assauts des peuples de l'autre côté du Rhin et du Danube. En effet l'Europe centrale est déstablisée par des migrations de peuples Germaniques eux-mêmes poussés par celle des Goths. Certaines tribus Germaniques, en particulier les Marcomans et les Quades, cherchent à se réfugier dans des territoires de l'Empire Romain.
Au début des années 160, sur le Rhin les Chattes sont repoussés par les troupes d'Aufidius Victorinus. Quelques années plus tard les armées commandées par Didius Julianus repoussent les Chattes qui avaient pénétré en Germanie Supérieure près de la Province de Belgique.
De 166 à 180 Marc-Aurèle mène une lutte quasi permanente contre les Germains qui font des incursions dans l'Empire.
En 167, les Marcomans franchissent le limes de Norique, ils s'approchent du Nord de l'Italie. Les armées Romaines les repoussent en 168. Mais en 169, les Marcomans et les Quades recommencent leurs attaques, certain peuples jusque-là fidèles à Rome se joignent à eux, ils sont vaincus par Claudius Pompeianus.
En 171, Marc-Aurèle mène lui-même les combats contre les Marcomans et les Quades et envahit leurs territoires, quand la paix est signée certains Barbares sont installés comme colons en Italie et dans les Provinces de Germanie. A partir de 174 une opération similaire est conduite avec succès contre les Sarmates Yazyges au Nord du Danube.
En 175, le Consul Avidius Cassius, chef des armées d'Orient et de l'Egypte, se révolte et se fait proclamer Empereur. Avidius est vaincu et exécuté.
La guerre contre les Marcomans et les Quades reprend en 177, le Préfet du Prétoire M Bassaeus Rufus est tué en combattant. Les combats doivent être recommencés chaque année. En 179 le Préfet du Prétoire, Tarrutenius Paternus, remporte un victoire significative sur ces deux peuples.
A la même époque, en de nombreux endroits, les Provinces des Gaules sont agitées par des troupes de brigands, les Bagaudes.
C'est dans ce contexte Marc-Aurèle décède sur le Danube à Vindobona (Vienne en Autriche) en 180.
Marc-Aurèle de Pierre Grimal -- Fayard -- ISBN 2213027633
Marc-Aurèle a 40 ans quand il accède à l'Empire, il est parentdes Empereurs précédents. Hadrien le fait adopter avant sa mort par Antonin le Pieux dont il épouse la fille, Faustine. Il en a un fils qui lui succèdera: Commode.
Marc-Aurèle est un philosophe et gouverne selon cette perspective et dans cet état d'esprit. Il a écrit des ouvrages de philosophie. Dans sa jeunesse il devient un adepte du stoicisme et le pratique. En sens inverse il est peu sensible aux spectacles du cirque ce que les habitants de Rome lui reprochent.
Commode (180-192)
Fils de Marc-Aurèle (qui a songé à l'écarter du trone), il est né en 161 et accède donc au pouvoir à 19 ans. Il succède à son père sans difficulté en raison du soutien de Tiberius Claudius Pompeianus, le principal Général et Conseiller de Marc-Aurèle.
Son caractère est à l'opposé de celui de son père. Peu intellectuel il est un adepte des exercices physiques et des combats du cirque, il se prend pour Hercule. Il aime à participer lui-même à des combats de gladiateurs dans lesquels il tue des bêtes mais aussi des hommes.
Il est proclamé César dès l'année 166, à l'age de 5 ans. Une fois Empereur il laisse les Préfets du Prétoire gouverner l'Empire à sa place. Le poste est d'abord occupé par Tarrutenius Paternus jusqu'en 182, puis Tigidius Perennis, par le Phrygien Cléandre à partir de 185 jusqu'en 189, et enfin par Marcus Aemilius Laetus.
Dès le début de son règne il modifie la politique militaire de son père et fait la paix avec les Marcomans et les Quades.
Il fait relever les fortifications en Panonnie sur les frontières de l'Empire, en abandonne d'autres en se repliant sur la Danube. Ses Légats portent la guerre sur le territoire des tribus Germaniques les plus belliqueuses (les Carpes et les Yaziges).
Entre 180 et 187, des Chattes et des Hermondures pénètrent dans la Province de Belgique et les Champs Décumates, ils sont vaincus par les armées de Clodius Albinus. Les garnisons di limes sont renforcées ce qui permet de conserver la situation sous contrôle meme si les Bagaudes sévissent de plus en plus.
En Bretagne les armées Romaines sont commandées par Pertinax et Clodius Albinus, elles parviennent difficilement à contenir les incursions des Brigantes, tant et si bien que vers 183 le Mur d'Antonin est abandonné et que les forces Romaines se replient derrière le Mur d'Hadrien.
Commode est confronté à plusieurs complots. En 192 le Préfet du Prétoire Marcus Aemilius Laetus et le chambellan Eclectus décident d'assassiner Commode, ils obtiennent la complicité de Marcia la concubine de l'Empereur et Commode meurt empoisonné et étranglé le 31 décembre 192. La rupture dynastique crée une situation difficile à cause de l'incertitude sur le comportement des armées.
Histoire générale de l'Empire romain a été publié en 1974. C'est, en langue française, la plus récente synthèse sur l'Empire romain. Ce gros volume de près de 8oo pages est repris intégralement dans " Points Histoire ", en trois volumes : 1. Le Haut-Empire (27 av. J.-C. -161 ap. J.-C.) 2. La Crise de l'Empire (des derniers Antonins à Dioclétien. 16l-284) 3. Le Bas-Empire (284-395) La bibliographie de la version originale a été remise à jour.
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Pertinax est un chef militaire qui avait assisté Marc-Aurèle pendant les guerres contre les Germains. Il devient Empereur en 193 à la suite de Commode, avec l'accord du Sénat et celui plus difficile à obtenir de la Garde Prétorienne qui appréciait Caracalla. Celle-ci a été convaincue grace à Marcus Aemilius Laetus qui reste Préfet du Prétoire.
Pertinax rappelle les bannis et tente de remettre de l'ordre dans les finances, mais il ne reste au pouvoir que trois mois. Il est assassiné à la fin de mars 193, victime d'un complot des Prétoriens parce qu'il tarde à leur verser leurs primes.
Didius Julianus
Les Prétoriens choisissent alors Didius Julianus comme Empereur, il a en effet fait de la surenchère sur les primes à leur verser. Mais en même temps les principales armées des Provinces manifestent leurs desiderata, l'armée du Danube désigne son chef Septime-Sévère et celle d'Orient, Pescennius Niger qui est le Légat de Syrie.
Septime-Sévère avance avec son armée vers l'Italie du Nord et prend Emona, Aquilée et Ravene puis se dirige vers Rome dont il s'empare le 9 juin 193. Il fait désarmer la Garde Prétorienne qui'il remplace par des soldats de ses Légions. Il est reconnu Empereur par le Sénat qui a condamné à mort Didius Julianus.
Pour calmer les ambitions du Légat de Bretagne, Clodius Albinus, Septime-Sévère lui accorde le titre de César.
La tentative de Pescennius Niger
En Orient Pescennius Niger s'est établi à Byzance avec le soutien de plusieurs Provinces d'Asie. Septime-Sévère part avec son armée en Orient où il fait le siège de Byzance et vainc Pescennius Niger fin mars 194 à Issos (là où Alexandre le Grand avait vaincu Darius), Pescennius Niger s'enfuit puis est fait prisonnier et executé. Byzance capitule en 195. Septime-Sévère reste seul Empereur, il chatie les Cités qui ont soutenu son adversaire, par exemple Antioche et Nicée.
La tentative de Clodius Albinus
Il est alors contesté en Occident par Clodius Albinus qui a l'appui de nombreux Sénateurs Romains. Septime-Sévère est obligé de revenir précipitamment à Rome. Les armées des deux adversaires se rencontrent au Nord de Lugdunum (Lyon) en février 197, Clodius Albinus est vaincu et se suicide. Septime-Sévère chatie Lugdunum (Lyon) et reprend le contrôle des Provinces Occidentales en y nommant ses fidèles. En juin 197 il est de retour à Rome, il fait une purge parmi les Sénateurs pour consolider son pouvoir, il confisque les biens des proscrits pour alimenter le Trésor Impérial.
Il est né en 146 à Leptis Magna dans la Lybie actuelle dans une famille comptant de nombreux Sénateurs. Il vient à Rome où il devient d'abord Sénateur et préteur en 178. En 180, il commande une Légion en Syrie, il y épouse Julia Domna, fille du Grand Prêtre d'Emèse dont il a deux fils: Caracalla et Géta.
En 188 il devient Gouverneur de la Province de Lyonnaise. En 190 il est désigné Consul puis ensuite Gouverneur de la Pannonie Supérieure.
En 193, il est Empereur par ses Légions. Il s'impose à ses compétiteurs Didius Julianus et Pescennius Niger puis à son ancien allié Clodius Albinus.
A Rome il suit une politique de rigueur vis à vis de ses ennemis et opposants, il proscrit de nombreux Sénateurs qui avaient choisi le parti de ses adversaires lors des Guerres Civiles du début du règne.
Il installe autour de lui un groupe de proche issus souvent de sa famille, un de ses parents Plautianus devient Préfet du Prétoire et est un personnage clé de l'état (il marie sa fille Plautilla à Caracalla en janvier 201) avant d'être supprimé, en janvier 205, à la demande de Caracalla qui le considérait comme dangereux. Il a associé tôt Caracalla au gouvernement de l'Empire et également son fils cadet Géta à la fin de son règne.
Arc de Septime-Sévere dans le Forum Romain
Les quelques Sénateurs et Chevaliers qui l'ont soutenu pendant les guerres internes sont récompensés et promus.
Il gouverne d'une main ferme avec des qualités d'administrateur et de juriste. Il appuie son pouvoir sur l'armée avec cette devise : Enrichissez les soldats et moquez-vous du reste. Il reste favorable aux Provinces et se méfie des Sénateurs et du Peuple de Rome.
Dès 197 Septime-Sévère est sollicité par une attaque des Parthes, il rejoint le Mésopotamie et à la tête de son armée remporte plusieurs victoires sur les Parthes (il prend leur capitale Ctésiphon) et étend l'Empire sur l'Euphrate. De 198 à 201 il remet en ordre l'administration des Provinces Orientales, il créée la Province de Mésopotamie en 198.
En 200 il est en Egypte et il est de retour à Rome en 202.
Plus tard, en Afrique du Nord il modifie la configuration des Provinces de Maurétanie (Césarienne et Tingitane) et créée la Province de Numidie en 208.
Il reprend le controle de la situation vis à vis des envahisseurs Germains et stabilise les frontières de l'Empire.
En 202 et 204 il organise de grands jeux et fêtes à Rome et Leptis Magna pour mieux asseoir sa dynastie, c'est à cette époque qu'est décidée la construction de l'Arc qui porte son nom à Rome (cf photo ci-dessus) et glorifie son oeuvre. Entre temps en 203 il se rend à Leptis Magna, sa ville natale.
De 208 à 211 il est en Bretagne (Angleterre) pour réduire les tribus révoltées, celles-ci avaient profité du désengagement de Légions au moment de la tentative de Clodius Albinus pour devenir Empereur.
Septime-Sévère dirige l'empire à partir d'Eburacum (York) dans le nord de l'Angleterre et il y est mort en février 211 alors qu'il s'appretait à lancer une campagne d'extermination contre les tribus du Nord du pays.
Rien ne prédisposait Septime Sévère (145-211 ap. J.C.), natif d'une colonie romaine d'Afrique du Nord, à devenir empereur. Cet ambitieux gouverneur de province saura profiter d'une grave crise du régime, qui met fin à l'âge d'or incarné par les Antonins. pour accéder à l'Empire par un coup d'État en 193 ap. J.C., porté en triomphe par ses troupes.
Prince cruel et autoritaire, chef de guerre agressif accusé d'absolutisme, l'empereur africain" jouit longtemps d'une réputation exécrable auprès des historiens. Cette première biographie française prouve que, loin d'avoir étatisé et militarisé le régime il s'est au contraire inscrit dans la continuité historique. Démolissant chacune des idées reçues sur le personnage, l'auteur met en lumière les aspects positifs de son règne.
Restaurateur de la fonction impériale, il sait redonner à Rome sa grandeur par une politique offensive d'extension des frontières, une revalorisation habile de l'armée, des réformes nécessaires en faveur des provinces et un programme architectural d'envergure. Commencé dans un bain de sang, son règne se terminera comme une tragédie grecque l'aîné de ses fils, Caracalla, qui lui succède, assassinera son jeune frère Géta, avant d'être occis à son tour par un rival.
Historienne de l'Antiquité romaine, spécialiste d'administration de l'Empire sous les Sévères (IIe–IIIe siècle ap. J.C.), Anne Daguet-Gagey enseigne actuellement à l'Université de Paris VIII-Saint-Denis et à l'Institut Catholique.
Les Provinces du Rhin et du Danube
Empire Romain: Provinces du Rhin et du Danube au IIIème siècle
Caracalla (211-217)
Caracalla est né en 188 à Lugdunum (Lyon), son surnom de Caracalla est issu du manteau gaulois qu'il avait l'habitude de porter.
Il est le fils de Septime-Sévère. Il devient co-Empereur avec son frère Géta qu'il fait rapidement assassiner (en 212) en même temps que d'ancien hauts personnages du règne de son père (Papinien, ...). Il reste influencé par sa mère Julia Domna.
Pendant la plus grande partie de son règne Caracalla effectue des déplacements militaires, il ne séjourne que temporairement à Rome.
La Constitution Antonine de 212
En 212 il publie une Constitution qui généralise le statut de Citoyen Romain à tous les hommes libres de l'Empire. De nombreux habitants de l'Empire Romain bénéficient alors de la même situation juridique (droits et devoirs) que les Citoyens Romains, c'est une marque forte de la volonté d'intégration des habitants des différentes parties de l'Empire.
En pratique cette politique égalitaire répond à une évolution des mentalités et à la situation politique et économique de l'Empire. Les nouvelles doctrines religieuses propagent des idées s'appuyant sur l'égalité des hommes ce qui se concrétise par le déclin de l'esclavage.
Le recrutement de plus en plus provincial des armées et le rôle de moins en moins important des Romains et des Italiens entraine la suppression de leurs privilèges.
La nécessité d'établir une cohérence et une égalité fiscale entre tous les hommes libres rendent indispensable cette actualisation des statuts pour faire face aux dépenses militaires.
En 213 Caracalla se rend en Germanie pour faire face à la menace d'une invasion des Alamans sur la frontière du Rhin et du Danube. C'est à ce moment qu'est construit le Mur Rhétique sur la rive gauche du Danube entre Lorsch et Abusina.
En 214 l'Empereur se rend en Pannonie, il en profite pour constituer sa garde avec des Scythes, une peuplade Barbare. Ensuite il se rend en Asie jusqu'à Antioche pour affronter le roi des Parthes qui se dérobe. C'est alors qu'il est assassiné le 8 avril 217 à Carrhae en Mésopotamie à l'instigation du Préfet du Prétoire Macrin qui craignait lui-même pour sa vie.
Caracalla a laissé une réputation d'Empereur implacable et cruel, mais il était apprécié par de nombreux soldats. De manière analogue à son père il administre l'Empire à partir des capitales Provinciales où il séjourne (Nicomédie, Antioche, ...).
Quand Macrin (M. Opillius Macrinus) devient Empereur, c'est la première qu'un membre des Chevaliers (Ordre Equestre) arrive à cette dignité, ceci lui attira l'hostilité des Sénateurs Romains. Il était originaire de Cherchel en Maurétanie Césarienne avec un profil de financier. Il devient Préfet du Prétoire en 212 à la mort de Papinien.
Son avènement est le moment choisi par les Parthes pour reprendre la guerre avec les Romains, l'affaire se termina par un compromis préservant l'essentiel des positions des deux adversaires. Il adopte le même comportement avec les Daces.
Macrin a vécu à Antioche et n'est pas revenu à Rome. Il a été assassiné en 218 par des soldats de l'armée qui s'étaient soulevés en faveur du neveu de Caracalla, Héliogabale.
Héliogabale (218-222)
Héliogabale (Hélio en raison du culte qu'il vouait au soleil, il était Grand Prêtre du Baal solaire d'Emèse, actuellement Homs) est le petit-neveu de Septime-Sévère (fils de sa nièce Julia Soemias: cf généalogie ci-dessus) et est proclamé Empereur par les soldats en mai 218, il a alors quatorze ans. On l'appelle aussi Elegabale.
Il séjourne d'abord à Nicomédie avant de se rendre à Rome où il arrive le 29 septembre 219.
Il y introduit un mode de vie oriental qui surprend, étonne puis indigne les Romains. L'autorité est en fait assurée par la grand-mère de l'Empereur, Julia Moesa (belle-soeur de Septime-Sévère: cf généalogie ci-dessus) et Comazon Eutychianus, Préfet du Prétoire, puis Prefet de la Ville de Rome et Consul.
Ces derniers mettent en avant un cousin de Héliogabale, Sévère-Alexandre, pour limiter l'impact négatif des comportements de celui-ci. Ceci ne suffit pas et l'Empereur est assassiné par la Garde Prétorienne en mars 222.
Héliogabale de Christian Robert -- Albin Michel -- ISBN 222602316X
Le règne éphémère d'un empereur-prêtre qui alimenta la chronique scandaleuse de l'historiographie romaine. Un descendant de Bédouins fixés à Emèse, en Syrie, passe pour le fils adultérin d'un empereur assassiné.
Il sert passionnément le culte d'un aérolithe qui passe pour figurer le soleil : Elagabal. Il continuerait volontiers à danser devant l'idole si une grand-mère avide de régner sous son nom ne le faisait proclamer empereur. Loin de renoncer à sa vocation sacerdotale, l'empereur-prêtre, qu'on surnommera Héliogabale, prétend imposer à Rome et aux Romains, à la barbe de Jupiter Capitolin, l'adoration de la pierre noire, ramenée des confins du désert.
Rome réagit mal à cette volonté. L'exotisme d'une liturgie barbare choque son sens de la dignité. De surcroît, l'adolescent joue de son pouvoir pour jouir et régner autrement que ses prédécesseurs. Les gamineries, les farces cruelles, la gourmandise inventive, la sexualité frustrée ou pseudo-érotique de ce prince immature ont alimenté la chronique scandaleuse de l'historiographie romaine, qui fait paradoxalement d'Héliogabale un précurseur du premier empereur chrétien. Ce règne éphémère ressemble aux Saturnales d'une révolution manquée, le tout sur fond de complot familial, avec une aïeule inquiète de perdre sa position à la cour et une tante soucieuse de pousser son fils Sévère-Alexandre sur l'échiquier du pouvoir.
Le cadavre de l'empereur-prêtre sera jeté dans le Tibre, en pâture aux poissons qu'il aimait naguère servir à table.
Sévère-Alexandre (222-235)
Sévère-Alexandre (aussi nommé Alexandre-Sévère) est né en 205, c'est un cousin de Héliogabale (cf généalogie ci-dessus), comme il est déjà associé au pouvoir il lui succède naturellement aprés l'assassinat de celui-ci.
Il est le promoteur de nombreuses réformes avec l'assistance d'un grand juriste, Ulpien, qui devient Préfet du Prétoire. Mais celui-ci est supprimé par des membres de la Garde Prétorienne au printemps de 223.
L'Empereur se fait alors conseiller par des Sénateurs expérimentés et Rome redevient le siège principal de l'exercice du pouvoir Impérial. Les guerres sont conduites par des Légats de l'Empereur.
Mais à partir des années 226 les évènements extérieurs remettent les problèmes de guerre et de défense au premier plan et obligent l'Empereur à s'y impliquer.
A partir de 229 et jusqu'en 232 Sévère-Alexandre s'occupe de la lutte contre une nouvelle dynastie, les Perses Sassanides qui s'est subsituée à celle règnant sur les Parthes. En 231, en prélevant sur les Légions Occidentales il constitue une grande armée qui se dirige vers la Syrie et la Mésopotamie. Il s'établit a Antioche où il prépare la campagne militaire qui est lancée en 232. Elle n'aboutit pas à un résultat décisif mais stabilise les frontières Orientales.
Sévère-Alexandre est de retour à Rome en 233 car il lui faut alors intervenir contre les Alamans qui ont effectués des incursions dans l'Empire, en effet les frontières du Rhin et du Danube ont été dégarnies d'une partie de leurs Légions pour la guerre en Perse. Les Barbares en ont profité pour pénétrer en profondeur dans les territoires de l'Empire, le mur de Caracalla est abandonné et les Champs Décumates sont déstabilisés, en 234 Strasbourg est attaquée.
Une partie des armées revient d'Orient pour affronter les Barbares Germaniques et Sévère-Alexandre établit son quartier général à Mogontiacum (Mayence). Il lance une attaque en 234 mais fait ensuite des propositions de paix aux Alamans. Cette politique mécontente une partie de l'armée qui est désireuse d'en découdre avec les Alamans et d'obtenir un butin. A la suite d'une mutinerie Sévère-Alexandre et sa mère sont assassinés à Mogontiacum (Mayence) en mars 235.
Les Perses font prisonnier l'Empereur Valérien et l'exécutent.
Le risque d'une implosion et d'un démembrement plane à plusieurs reprises sur l'Empire. Le pouvoir ne s'exerce plus simplement à Rome, les Empereurs séjournent en effet prés des zones difficiles, d'où l'émergence de villes comme Cologne sur le Rhin, Milan, Siscia et Sirmium pour l'Illyrie, Antioche pour l'Orient.
L'armée et ses chefs prennent un role prédominant, ce sont eux qui font ou défont les Empereurs, le Sénat n'est là que pour valider et certains mauvais choix lui ont couté cher.
Trajan arrive à Rome en 99 et par son affabilité se concilie le Sénat. Il se montre également généreux avec les habitants de la ville de Rome. Il diminue les impots et crée un service d'assistance pour les enfants pauvres des cités Italiennes.
