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Histoire de la Grèce Antique 1° partie

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L'Histoire de la Grèce Antique est traité sur plusieurs pages, celle-ci s'étend des Origines jusqu'à la Guerre du Péloponnèse qui commence en 431 av J-C.

L'Histoire de la Grèce antique est particulièrement riche. Elle commence prés de 3000 ans avant J-C, puis viennent la civilisation Minoenne (2700-1500 av J-C) et la civilisation Mycénienne (1500-1000 av J-C). La période suivante, du X au VIIIème siècle av J-C, manque de sources, cette période est qualifiée de Siècles Obscurs. A partir de 800 avant J-C, pendant la période archaïque, les Cités se constituent et pour certaines établissent un régime politique évolué: la démocratie. Du VIIIème au VIème siècle avant J-C, les Grecs parcourent la Méditerranée et constituent un Empire avec la la colonisation de régions entières comme l'Italie du sud et la Sicile (surnommée la Grande Grèce). De nombreuses villes sont créées, par exemple Marseille (Massilia) en Gaule.
La Grèce dans l'Antiquité
Au début du Vème siècle avant J-C les Grecs rentrent en conflit avec le Roi des Perses, Darius I d'une part et les Carthaginois d'autre part. La lutte de Sparte, d'Athènes et des autres cités contre les Perses a laissé de nombreux souvenirs: Marathon, les Thermopyles, Salamine. A l'issue de ces guerres Médiques, Athènes domine les autres cités Grecques et étend son influence sur la partie Ouest de l'Asie Mineure.
Athènes est dirigée par de grands hommes, comme Périclès, dans le cadre d'une vraie démocratie. celui-ci fait construire l'Acropole, au dessus de la ville, avec le concours du sculpteur Phidias. Bientot les dissensions s'installent entre les cités Grecques qui rentrent en lutte les unes contre les autres. La Guerre du Péloponnèse commence en 431 av J-C, Sparte vainc Athènes. (Fin de la première partie)

Dans les parties suivantes nous verrons que les conflits entre cités conduisent à leur déclin que met à profit le roi Philippe II de Macédoine, qui conquiert une bonne partie des cités Grecques à la suite de sa victoire de Chéronée en 338 avant J-C. Le fils de Philippe est Alexandre le Grand qui conquiert en quelques années un immense Empire en Asie. Cet empire contribue à élargir l'influence de la Civilisation Grecque.
Au début du IIIème siècle avant J-C, la Macédoine et la Grèce rentrent en Guerre contre les Romains. Ceux-ci sont vainqueurs à Cynocéphales puis à Pydna. Macédoine et Grèce deviennent, en 146 av J-C, des Provinces de l'Empire Romain.
En 330 aprés J-C l'Empereur Constantin transfère la capitale de l'Empire romain à Constantinople. Plus tard l'Empire se scinde entre occident et orient, l'Empire romain d'Orient (également appelé Empire Byzantin) survit jusqu'en 1453, date de la chute de Constantinople devant les Turcs.
 

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Les premières civilisations (5000-900 avant J-C)

C'est pendant le IIème millénaire av J-C que le monde grec se manifeste, pour la première fois, dans l'Orient méditérranéen. Des centres de pouvoirs royaux, localisés dans de grands Palais, apparaissent, en Crète et dans les Balkans, prés de mille ans aprés ceux du Moyen-Orient et de l'Egypte.

Le Néolithique
Des outils en obsidienne, vieux 13000 ans, ont été retrouvés dans le Péloponnèse (en Argolide), ils provenaient de l'île de Milos, dans les Cyclades. Ils montrent que dès cette époque des relations existent entre les îles et le continent. On a retrouvé des traces d'habitat remontant au Vème millénaire av J-C.
En Grèce, le Néolithique dure jusqu'au début du IIIème millénaire av J-C. Les populations indigènes portent le nom de Pélasges.


L'âge du Bronze
A partir de 5000 av J-C, une civilisation se forme dans certaines des îles des Cyclades, son apogée se situe entre 3000 et 2000 av J-C. On en a retrouvé des traces archéologiques sous forme de vases, objets en verre et statuettes. Le Musée d'Art Cycladique d'Athènes est consacré à cette civilisation.

Antérieurement à 3000 av J-C, d'aprés l'historien antique Hérodote, les premiers habitants de la Grèce étaient les Pélasges. Vers 2700 av J-C, des migrations venant d'Asie Mineure se mélangent avec eux, ils sont ainsi poussés à évoluer, c'est le commencement de l'âge du bronze. Le bronze implique des échanges avec l'extérieur du continent grec, puisque celui-ci n'a pas les matières premières nécessaires à sa réalisation (cuivre et étain).
Alors que sur le continent des successions d'invasions ralentissent la structuration de la société, en Crète, protégée par son insularité, se développe, dans le courant du IIIème millénaire av J-C, la civilisation Minoénne.

Ile de Crète: Palais de Cnossos
 
La civilisation Minoenne
Dans la haute Antiquité, la civilisation Minoenne s'est développée en Grèce et sutout dans l'île de Crète, elle a été découverte à la fin du XIXème siècle par un archéologue anglais, Arthur Evans.
 
A l'âge du bronze, se développe la civilisation du Minoen ancien (2700-2000 av J-C). Autour de l'an 2000 av J-C, alors que la Grèce est submergée par des envahisseurs, la Crète est épargnée et la civilisation rentre dans la période du Minoen moyen (2000-1500 av J-C). L'histoire de cette phase de la civilisation s'appuie sur des Palais: Cnossos (cf photo ci-dessus du palais du roi Minos), Phaistos, Mellia et Zakros (qui n'a été découvert qu'en 1962). Ces palais sont des ensembles de bâtiments organisés autour d'une cour centrale permettant de rassembler la population. On trouve des entrepôts, des ateliers et des bureaux. Les palais concentrent la richesse et le pouvoir. Le Palais de Cnossos est détruit autour de 1700 av J-C, vraisemblablement par des séismes (tremblements de terre et éruption du volcan Santorin, ....). Les autres palais sont détruits à la même période, sans doute par des troubles internes.
 
Palais de Cnossos, quelques kilomètres à l'est d'Héraklion
 
Tous ces palais son reconstruits en plus grands, la civilisation Minoenne atteint son apogée autour de 1500 av J-C, elle est alors une puissance maritime qui rayonne dans la mer Egée (Iles Ioniennes et Cythère, Santorin, Milos et son obsidienne, Rhodes, ...) et parvient à en éliminer les pirates. Les vestiges de cette seconde génération de palais ont été dégagés et ils sont spectaculaires. Des villes, de tailles variables, regroupent la population, les plus grandes, celles autour des palais, peuvent atteindre 10000 habitants.
 
La dernière phase de cette civilisation est le Minoen récent (1500-1100 av J-C). A partir de 1450 av J-C commence une nouvelle période de destruction, aprés 1400 av J-C, seul Cnossos subsiste. En fait à cette époque, les Mycéniens (Achéens), un peuple guerrier venu de Grèce, envahit l'île et fait péricliter la civilisation Minoenne qui est complètement éteinte autour de 1100 av J-C.

Reconstitution du Palais de Cnossos
 
Aux environs de 1100 av J-C, les Doriens, qui ont déjà investi la Grèce, envahissent l'île de Crète qui rentre alors complètement dans l'histoire du monde grec. Les nouveaux arrivants dotent l'île de leur législation et de leur système social. Cependant, quelques habitants se réfugient dans les montagnes où ils prolongent la civilisation minoénne, ce sont les Etérocrétois.

NB: il existe d'autres classifications des périodes de la civilisation Minoenne, elles sont basées sur la vie des Palais.

Mycènes: la Porte des Lions
 
La civilisation Mycénienne
La civilisation Mycénienne a été révélée à la fin du XIXème siècle par les fouilles de l'archéologue allemand Heinrich Schliemann à Troie, Mycènes et Tirynthe, ces découvertes corroborent en partie les récits d'Homère dans l'Iliade. Dans celui-ci, on a un exemple de roi de Mycénes, Agamemnon, il conduit avec succés l'attaque de la ville de Troie en Asie Mineure.
Vers 2300 av J-C des tribus indo-européennes s'établissent d'abord dans les Balkans puis dans la péninsule grecque. On les désigne par les noms de Achéens et Ioniens, ils repoussent les Pélasges dans les montagnes du centre de l'Arcadie. Les Achéens progressent dans les îles de la Méditérranée et de la mer Egée. Ce n'est que vers 1700 av J-C qu'apparaissent des centres de pouvoir organisés. Ils constituent une nouvelle forme de société, la civilisation Mycénienne. Des dynasties guerrières détiennent le pouvoir, on a retrouvé des sépultures contenant des trésors importants, les plus anciennes datent de 1650 av J-C. Ces tribus envahissent la Crète et influencent puis submergent la civilisation Minoenne.
 
La Porte des Lions à Mycènes: les blocs de pierre sont énormes
 
Aprés 1500 av J-C, la population s'accroit, en cas de danger, elle est accueillie dans les Palais et des forteresses. Le Palais est le siège d'une royauté, on en a identifié trois dans le Péloponnèse: Mycènes et Tirynthe en Argolide, Pylos en Messénie, il y en avait sans doute d'autres à Thèbes, à Athènes, .... Le royaume de Mycènes semblent avoir été le plus important et en a peut-être dominé certains autres.
Le Palais est un centre de pouvoir et de commandement important, entre 2000 et 4000 personnes pouvaient y vivre. C'est là que s'effectue le contrôle des terres et il récupère une part importante de leur production. Le rôle des Palais est avant tout militaire, ce sont, le plus souvent, des citadelles bâties sur des acropoles (en hauteur) avec des murailles impressionnantes. La vie se déroule dans un contexte de violence, une classe de guerriers domine la vie sociale, la plupart des guerres sont internes et de proximité. L'autorité du roi reste limitée, sa fonction est, sans doute, religieuse. Des groupes d'habitants se situent en dehors de l'autorité royale.
Des villes comme Mycènes, Argos, Tirynthe, Pylos, sont en pleine prospérité autour de 1300 av J-C. L'architecture des palais et un premier d'écriture (linéaire A) montrent que la civilisation mycénienne a atteint un certain niveau.
Les Mycéniens sont des guerriers mais aussi des marins, ils conduisent des razzias dans les îles et en Asie Mineure, ils en ramenent des esclaves, la Guerre de Troie en est une illustration. On a identifié des palais mycéniens en dehors de la Grèce continentale, ainsi en Crète à Cnossos et à La Canée, dans la mer Egée à Phylacopi et à Milos dans les Cyclades. Pendant l'époque Mycènienne (1600-1200 av J-C), l'île de Délos connaît son premier apogée, son port se développe entouré d'une agglomération, il y avait aussi un comptoir à Kéos. A Rhodes on a également retrouvé un comptoir à Ialysos. Outre leurs actions guerrière, les Mycéniens ont aussi des relations commerciales avec des régions assez lointaines: Asie Mineure à l'est, Sardaigne à l'ouest, Egypte au sud, .... La diffusion de la céramique mycénienne couvre assez largement l'espace méditerranéen, on en a retrouvé à Chypre, à Milet en Asie Mineure, en Sicile et en Italie du sud.

Les Siècles Obscurs (1100-800 av J-C)
Cette période est mal connue car les sources manquent, d'où ce nom de Siècles obscurs. En fait, des découvertes archéologiques récentes permettent de mieux appréhender cette période de l'Histoire Grecque.
Les Palais mycéniens se dissolvent jusqu'à disparaitre à partir du XIIème siècle av J-C, de même l'écriture disparait ainsi que toute l'organisation administrative préexistante. L'Attique et les Cyclades sont les seules régions qui semblent avoir surnagé. Au XIème siècle av J-C, on constate une diminution de la population et l'abandon de nombreux sites d'habitation. Même en Attique la population se désagrège et se disperse dans les campagnes et dans les sites faciles à protèger (sur les acropoles). Cette régression a probablement pour origine la faillite de la société mycénienne et des guerres intestines.
C'est dans ce contexte que se développent, dès le XIIème siècle av J-C, des migrations significatives: celles des Doriens qui se répandent en Grèce et en Asie Mineure à partir des Balkans et celles des Peuples de la mer dans l'orient méditerranéen, leur origine reste difficile à cerner. Elles entrainent la disparition de l'Empire Hittite et ébranlent le pouvoir des Pharaons d'Egypte.

Les Doriens
L'infiltration des Doriens a sans doute été peu violente (contrairement à ce que l'on croyait jadis). Vers 1100 av J-C, ils s'installent dans le Péloponnèse et transforment la civilisation Mycénienne. Ils s'établissent surtout en Argolide, en Corinthie, en Messénie et en Laconie et ensuite atteignent l'île de Crèteet le Dodécanèse et la Doride en Asie Mineure. Ils poussent devant eux les populations de la Grèce continentale, les Ioniens envahissent les îles et la côte orientale de la mer Egée (Ionie en Asie Mineure).
C'est au XIème siècle av J-C que s'effectue, par l'acquisition de techniques plus évoluées, le passage de l'âge du bronze à l'âge du fer. Celui-ci apparait d'abord en Eubée et en Attique, sans doute suite à l'arrivée de populations venant d'Asie Mineure qui apportent leur savoir-faire.
Vers l'an 1000 av J-C apparaissent des céramiques de bonne facture, elles évoluent et, vers 900 av J-C, peuvent être qualifiées de Géométriques, car leur décor est organisé en bandes régulières. La population redevient sédentaire et développe des cultures, les conditions de vie s'améliorent. A partir de 950 av J-C, les campagnes se repeuplent et des sites peu ou pas protégés sont réoccupés. Depuis le début du Xème siècle av J-C, l'organisation sociale des communautés grecques est de type aristocratique.
Certains Grecs de l'Attique et de l'Eubée (Ioniens) ont traversé la mer Egée et se sont installés en Asie Mineure et dans les îles (Cyclades, ...). C'est à ce moment qu'apparait le culte d'Apollon à Délos, les îles de Lesbos, Chios, Samos, Rhodes sont réoccupées. Milet était le seul établissement de l'époque Mycénienne, cette fois les Ioniens se répandent sur toutes la côte anatolienne et en particulier dans la région qui prend leur nom, la Ionie avec Smyrne, Ephèse, Milet, et dans la Carie avec Halicarnasse et Cnide. Smyrne a été fondée autour de l'an 1000 av J-C, c'est une ville fortifiée dès la fin du IXème siècle av J-C alors qu'au même moment Athènes et Corinthe ne sont que des villages.
L'organisation politique des Siècles Obscurs correspond à celle d'une société primitive pastorale (vivant de l'élevage), il est issu d'une règle simple: le pouvoir est au plus fort et il est en permanence remis en cause. Cette organisation peut être induites des poèmes d'Homère qui vivait au VIIIème siècle avant J-C mais donne des histoires sur les siècles antérieurs. Il raconte d'abord l'Iliade qui est le récit de la prise de Troie par les Grecs avec la ruse d'Ulysse pour prendre la ville : le Cheval de Troie. Homère raconte ensuite l'Odyssée d'Ulysse qui met dix ans à revenir auprés de sa femme, Pénélope. Les rois sont nombreux et indépendants, ils sont entourés de compagnons qui forment la classe dominante, ce sont des royautés aristocratiques. Pour autant le roi ne prend les grandes décisions qu'aprés avoir entendu les opinions contradictoires exprimées par le peuple sur l'Agora. Rois et aristocrates sont dans un système compétitif basé sur des conflits et des razzias qui rapportent du butin. La puissance se mesure à la richesse évaluée en têtes de bétail et le pouvoir ne s'exerce que sur une étendue géographique restreinte.




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La Grèce Archaïque (800-500 avant J-C)

Une cadre politique spécifique se construit dans le monde Grec à partir du VIIIème siècle av J-C: la Cité qui est un petit état. Le pouvoir n'est pas détenu par un individu mais issu d'une représentation de la communauté des citoyens. Ce modèle n'est pas le seul, il correspond à celui que l'on retrouve surtout dans la partie sud et ouest de la Grèce. Ce sont les cités maritimes qui se sont répandues outre-mer et y ont constitué le monde Grec. Elles y ont transporté ce modèle qui a fini par devenir la référence du Grec par rapport au non-Grec.

Les habitants du nord du Péloponnèse, de la Grèce centrale, de l'Epire, de l'Etolie et a fortiori de la Thessalie et de la Macédoine adoptent une structure politique plus adaptée à leur mode de vie, ce sont des éleveurs qui se déplacent dans des espaces plus vastes. Le concept de peuple (ethnos) se dégage en fonction des caractèristiques humaines et géographiques et se matérialise par l'existence d'une religion et d'un culte commun. Le peuple est gouverné par un roi entouré de ses compagnons qui forment la classe des guerriers.
Même si cette derniere organisation est plus habituelle pour cette époque, il n'empêche que que la Grèce s'engage dans une vie politique et sociale trés différente de celle des états voisins de l'Orient: Assyrie, Lydie d'Asie Mineure et Egypte qui sont gouvernés par des rois absolus et des pharaons.

La Cité
Aprés les Siècles Obscurs où les populations se sont éparpillées et déstructurées, on assiste au VIIIème siècle av J-C, en fonction des contraintes géographiques de la Grèce, au processus de constitution de la Cité en tant qu'entité politique et centre de pouvoir s'exerçant sur un territoire. La communauté des habitants d'un territoire homogène prend l'habitude de se réunir et de discuter des affaires communes, elle se choisit ses représentants et attribue les responsabilités, c'est la genèse de la politique et du pouvoir collectif. Par la suite apparait la ville qui est le centre de la Cité et finit par la symboliser. Cette évolution s'effectue en parallèlle avec celle de la religion où le sanctuaire est un lieu public, accesssible à tous. La construction des premiers temples s'effectue au VIIIème siècle av J-C: à Erétrie en Eubée, Sparte et Argos dans le Péloponnèse. Dans presque toutes les Cités c'est le roi qui assure la fonction de chef religieux. Au départ, le gouvernement représentatif est une oligarchie dont l'élement principal est le Conseil (la Boulé), l'appartenance à la communauté est matérialisée par un statut, celui de Citoyen, qui élargit le cadre de la famille et de la tribu.
La guerre entre les Cités est endémique, elles se disputent les zones proches de leurs frontières. Les Grecs de l'époque archaïques ne connaissent pas la paix, au mieux il n'y a que des trêves entre des guerres de représailles qui se nourrissent les unes par les autres.
Au début du VIIème siècle av J-C, on constate une évolution de la Cité. Sa constitution comme état à part entière, avec un territoire à défendre, explique le développement de la fonction guerrière et l'évolution des méthodes de combat. Celui-ci devient plus collectif avec la Phalange hoplitique. Elle est composée de fantassins, serrés sur plusieurs rangs, qui effectuent des attaques frontales et peuvent résister aux assauts adverses. En même temps, la phalange créée une solidarité et un sentiment d'identité entre ses membres. Le butin est partagé entre tous et les citoyens se sentent semblables (homoioi). Ceci se traduit par plus d'égalité, ce qui est concrétisée par les lois de Solon à Athènes et de Lycurgue à Sparte. Mais la phalange découvre aussi sa force et permet des coups de force militaires comme celui de Polycrate à Samos.
C'est aussi au VIIème siècle av J-C que le développement des échanges conduit à l'invention de la monnaie. Son utilisation est progressive, elle est généralisée au milieu du VIème siècle av J-C. Elle facilite le prélèvement fiscal et ainsi contribue à la modernisation du fonctionnement de la Cité. Il n'empêche que sa vie reste rythmée par des conflits entre pauvres et riches, les paysans deviennent de plus en plus dépendants des grands propriétaires et contestent violemment cet état de fait. Ceci explique plusieurs développements, d'abord celui de la Colonisation et du mercenariat, mais aussi de la transformation du système politique avec l'apparition d'institutions démocratiques. Le concept de Loi émerge, elle devient écrite et commune pour tous. Les plus anciennes lois écrites remontent à la seconde partie du VIIème siècle av J-C.
Mais la démocratie a des débuts difficiles et elle doit bien souvent laisser la place à des Tyrans. Ceux-ci sont bien souvent contre l'aristocratie, ils mettent en oeuvre des grands travaux pour occuper les citoyens, qui ont été obligés de quitter la terre, et les détourner des affaires publiques. Ils modernisent la gestion de l'Etat, instituent des impôts qui leur donne des moyens d'action et leur permettent de financer les grands travaux. La plupart du temps la tyrannie est renversée par les aristocrates.

Athènes
Athènes et l'Attique dans l'AntiquitéAthènes est, initialement, construite sur un rocher (acropole au milieu d'une petite plaine. Le pays alentour, l'Attique, est relativement montagneux, mais il est également ouvert sur la mer.
A partir du milieu du VIIIème siècle, Athènes déborde de l'Acropole, la ville se développe dans la plaine avec le Prytanée où siègent les magistrats, le Boukoléion qui est la résidence du roi et le Basiléion, lieu de réunion des chefs des tribus. Le roi est progressivement dépouillé de ses fonctions militaires, qui sont confiées au Polénarque, puis de ses fonctions politiques, confiées aux Archontes qui représentent le peuple. Au final le roi ne conserve que son rôle religieux. Le pouvoir exécutif est détenu par l'Aéropage dont la composition est aristocratique. Le Citoyen est membre de plein droit de la communauté, les conditions pour être citoyen sont strictes.
L'Attique est conquise par Athènes aprés plusieurs guerres. Au début du VIIème siècle av J-C, la plaine au nord-ouest de l'Attique et Eleusis sont annexés. Autour de 600, un conflit oppose Athènes à Mégare pour la possession de l'île de Salamine.
Au début du VIème siècle av J-C, à l'initiative de Solon, le pouvoir politique est transformé. Athènes est alors divisée en deux factions, les Grands, c'est à dire, le plus souvent, les riches propriétaires et le Peuple qui réclame une redistribution des terres. Ces deux camps s'affrontent, le tyran Dracon (624-621) parvient un temps à réduire les grandes familles mais aucune solution ne s'avère durable. Solon fait évoluer les rapports sociaux en s'appuyant sur le principe de parité. Le pouvoir passe de l'aéropage à un Conseil de quatre cent membres, parmi les plus riches, représentatif des quatre tribus à l'origine de la cité. Il établit l'Assemblée du peuple et l'Héliée qui choisissent ceux qui gouvernent (les archontes) et rendent la justice. Il établit un état de droit, les lois qui sont votées s'appliquent à tous, elles sont gravées sur des stèles du Portique royal de l'agora. La cité d'Athènes fait ainsi ses premiers pas vers la démocratie. Solon améliore le sort du Peuple par diverses mesures: allègement de charges, remise des dettes, ... , il lui fait une place dans le gouvernement de la cité.
Ce nouveau régime politique ne s'avère pas stable, en 561 av J-C, Pisistrate s'empare du pouvoir par la force, il devient un Tyran et limite la démocratie. Pisistrate est expulsé en 556 av J-C, il revient en 549 av J-C pour être à nouveau expulsé en 546 av J-C par les grandes familles. Il constitue une marine de guerre, il développe l'activité économique d'Athènes et l'embellit en y faisant construire de nombreux monuments. Aprés sa chute, la vie politique d'Athènes est agitée, les cités de Thèbes et le roi Cléomène de Sparte interviennent dans les affaires athéniennes. Les fils de Pisistrate, Hipparque et Hippias deviennent à leur tour des Tyrans, ce dernier est chassé en 510 av J-C et se réfugie chez les Perses.
En 510 av J-C, Clisthène rétablit la démocratie, il répartit les citoyens en dix nouvelles tribus et créée une nouvelle entité territoriale, le Dème, qui devient la base du fonctionnement de la cité. Il promeut le patriotisme pour motiver les citoyens à s'occuper des affaires publiques. Clisthène remplace l'ancien conseil par le Conseil des Cinq-cents (la Boulé) qui répresente mieux les citoyens de la cité. La Boulé aide l'assemblée du peuple à faire les lois, elle fait aussi office d'administration centrale. Il met en place l'ostracisme: l'assemblée du peuple a le droit de bannir pour dix ans un citoyen suspect de vouloir devenir un tyran. Le pouvoir exécutif est attribué, pour une durée limitée, aux Stratèges qui sont élus par l'assemblée du peuple. Au seuil du Vème siècle av J-C, Athènes a acquis un poids et un prestige certain, ainsi elle possède des colonies sur la côte Thrace et dans des îles du nord de la mer Egée.

Sparte
Sparte se situe au sud du Péloponnèse, dans la vallée de l'Eurotas qui forme la Laconie. Un noyau de Doriens établit sa domination sur cette région et sur les populations indigènes (les Hilotes). La cité de Sparte se constitue par le regroupement de quatre villages au cours du IXème siècle av J-C. Les Spartiates sont des guerriers professionnels qui se font entretenir par les Hilotes qui cultivent les terres pour le compte des premiers. Un autre groupe social, les Périèques (habitants des villages libres proches de Sparte), est également contrôlé par les Spartiates.
Les chefs de la cité sont pris dans un groupe de familles restreint, l'aristocratie. Les chefs de guerre sont les deux rois qui commandent à tour de rôle. En période de paix, la cité est gouvernée par le Conseil des Anciens de trente membres (la Gérousia) et par des magistrats élus, les Ephores, dont la mission est de surveiller tout le monde et de sanctionner les fautes.
Les Spartiates mettent au point des méthodes de combat rigoureuses et efficaces. Ils sont casqués et cuirassés avec épée et lance, ils opérent en une formation compacte, la Phalange, dont le choc est difficile à soutenir.
Au VIIIème siècle les Spartiates cherchent à étendre leur territoire, ils engagent la première guerre de Messénie qui est une riche plaine agricole du sud-ouest du Péloponnèse. Ce n'est qu'au milieu du VIIème siècle av J-C qu'ils parviennent à vaincre et réduire en dépendance les Messéniens, ils deviennent des Hîlotes. Le premier conflit entre Sparte et Argos remonte à 669 av J-C. Au VIème siècle, Sparte devient la cité la plus forte du Péloponnèse. Plus tard Sparte parvient à placer sous son contrôle l'ensemble de la Laconie en plus de la Messénie.
A partir du VIIème siècle av J-C, Sparte se caractérise par souci de l'ordre et du droit. Les terres sont partagées de manière égalitaire, mais restent un bien commun, les citoyens en ont la jouissance et non la propriété, elles restent exploités par des hilotes attachés à la terre et qui ne peuvent donc être vendus. Les citoyens atteignent ainsi une sorte d'égalité, ils sont des Pairs et des institutions uniformisent la vie sociale: éducation collective de type militaire, repas en commun obligatoires, ... En même temps, les guerres quasi permanentes font que l'Etat devient militaire et policier.
Au VIème siècle av J-C, Sparte conduit une politique d'alliance avec les autres cités du Péloponnèse, elle forme une symmachie, la Ligue du Péloponnèse dont elle est l'hégémôn (elle la dirige). Elle acquiert ainsi la prééminence dans le Péloponnèse. A partir de 520 av J-C, la Ligue intervient contre les Tyrannies, c'est ainsi que le roi Cléomène intervient dans les affaires d'Athènes à plusieurs reprises, d'abord pour renverser les Pisistratides puis pour rétablir au pouvoir l'oligarchie de la cité. A la fin du VIème siècle, Sparte est la principale force militaire de la Grèce.



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Le développement monde Grec (800-500 av J-C)

La Grèce d'Europe et la Grèce d'Asie A partir du VIIIème siècle av J-C, les Grecs se construisent un nouveau cadre politique et social: la Cité. La Cité est une communauté autonome qui vit sur un territoire. A la même époque, les échanges entre les Grecs deviennent significatifs. L'accroissement de population est tellement sensible à partir de 750 av J-C que l'on perçoit une pression sur les terres qui favorise l'émigration (exclusion des bâtards, ....) et les mouvements de population. Les cités grecques maritimes pratiquent une politique d'expansion et se répandent dans le monde méditerranéen, cette émigration est organisée.

La Cité désigne un groupe de 100 à 200 Hoplites pour aller fonder une ville lointaine, ils prêtent serment. Il n'y a que des hommes qui doivent trouver leurs femmes sur place, la plupart du temps ce sont des Hoplites (citoyens-soldats). La fondation d'une nouvelle cité est un acte politique et religieux. Le responsable (l'Oikiste) organise l'attribution des terres et l'aménagement de la ville. L'espace public (temple, agora, ...) est défini dès le départ. Les premiers colons forment une aristocratie qui confie l'exploitation des terres à des indigènes qui sont mis en situation de dépendance. Les nouvelles cités sont politiquement relativement autonomes par rapport à leur métropole qui continue cependant à fournir les nouveaux colons. Le monde Grec se compose alors d'une multitude de cités, distinctes et indépendantes, réparties dans la mer Méditerranée.

Les échanges commerciaux débouchent sur la création d'établissements permanents qui se trouvent en concurrence avec ceux des Phéniciens qui ont déjà investi l'espace méditerranéen. Les Phéniciens sont alors dans une période de forte expansion et il est probable que leur civilisation a beaucoup influencé celle des Grecs. Ainsi la redécouverte de l'écriture (Linéaire B) avec un alphabet comprenant des voyelles est issue des Phéniciens, de même pour le système politique que les Grecs adoptent. C'est aussi à ce moment que la religion polythéiste prend forme, elle s'appuie sur des références issues du IIème millénaire av J-C.

La Grèce d'Asie
On a vu précedemment comment s'était déroulée l'occupation des îles de la mer Egée et de l'Asie Mineure (la Grèce d'Asie), du VIIIème au VIème siècles av J-C, ces régions sont les plus prospères et les plus civilisées du monde Grec. Par exemple, la cité de Milet étend son influence sur les rives de la mer Noire avec la fondation d'une colonie à l'embouchure du Don. Les Grecs d'Asie fondent des colonies dont une est appelée à un grand avenir: Byzance, fondée en 660 av J-C sur le détoit du Bosphore, mais aussi Naucratis à l'embouchure du Nil qui est fondée par Milet. Dès le VIIème siècle av J-C, les rois de Lydie (capitale Sardes) étendent leur domination sur les cités des côtes de l'Asie Mineure. Ils sont favorables aux Grecs desquels ils cherchent à se rapprocher aussi leur tutelle n'est pas pesante.

La Grande Grèce
Dans la partie occidentale de la Méditerranée, les Grecs élargissent leur champ d'action du côté de la mer Adriatique et même vers la péninsule Ibérique. Dès le VIIIème siècle av J-C les peuples du Péloponnèse rivalisent avec les Ioniens d'Asie mineure pour la colonisation de l'Italie du sud et de la Sicile.
La première vague d'expansion concerne l'Italie du sud, la Campanie et la côte est de la Sicile, ces régions sont désignées sous le nom de Grande Grèce. Ils y exploitent des terres qui sont mises en valeur par l'irrigation. Les première cités d'Italie du sud sont fondées autour de 780 av J-C, comme Ischia, puis suivent Cumes (750 av J-C), Tarente (fondée par des bâtards expulsés de Sparte), Sybaris et Crotone, autour de 700 av J-C, puis Naples (Neapolis: nouvelle ville). Le détroit de Messine est contrôlé par les Grecs vers 730 av J-C (fondation de Rhégion). En Sicile, Syracuse est fondée en 734 av J-C par des émigrants de Corinthe, et presque en même temps Naxos et Catane puis Agrigente et Himère.

Le Monde Grec Antique
Le Monde Grec Antique

La création de colonies en Méditerranée modifie l'appréhension de l'espace et la conception de l'économie, créant de nouvelles aspiratios. Le VIIème siècle est une période de dynamisme. La seconde vague d'expansion a lieu vers 600 av J-C, elle permet d'atteindre la Gaule et la péninsule Ibérique. Marseille a été fondée vers 600 av J-C par des habitants de Phocée, une cité d'Asie Mineure qui commence à subir la pression des Perses, il en est de même d'Alalia (Aléria) en Corse et d'Ampurias en Catalogne. En 545 av J-C, la destruction de Phocée par les Perses accentue l'émigration, une bonne partie des habitants de cette ville s'installent à Alalia. Marseille établit des comptoirs à Nice et Antibes (Antipolis). Le littoral de la Provence fait alors partie du monde Grec, il est est de même de certaines parties de la Corse et de la côte méditerranéenne de la péninsule Ibérique, des habitants de Santorin (Théra) s'installent même en Afrique du nord, à Cyrène. Mais l'expansion grecque va bientôt se heuter à celle des Carthaginois. Ceux-ci, alliés aux Etrusques, remportent une victoire à Alalia sur les Grecs Phocéens vers 535 av J-C.

L'identité Grecque
Cette grande communauté des Grecs (ou Héllènes) a réussi à préserver son identité. Le Panhéllènisme se constitue en synthèse des spécificités de chaque cité. L'unité n'est pas politique ou militaire mais linguistique, culturelle et religieuse avec en outre le même système politique représentatif. Les premières manifestations du panhéllènisme remontent au VIIIème siècle av J-C.
Toutes les cités vénèrent les mêmes dieux (Zeus, Hera, ....) et pratiquent les mêmes offrandes et cérémonies. Souvent, la colonie est placée sous le patronage du sanctuaire de Delphes. Les sanctuaires deviennent des lieux de rassemblement (panégyrie) du monde grec, ils sont indépendants des cités mais symbolisent leur unité. Pour les gérer, des Amphictionies se constituent, celle de Délos regroupe les îles Cyclades.Tous ce sanctuaires reçoivent de nombreuses offrandes.
Le plus grand sanctuaire est celui de Delphes au pied du mont Parnasse. Le sanctuaire de Délos est également significatif, surtout pour la partie orientale du monde Grec. Vers 700 av J-C, Homère signale que Délos est un grand centre religieux des Ioniens, ceux-ci y tiennent leur panégyrie, qui est une manifestation religieuse. Prés d'Athènes on peut citer le sanctuaire d'Eleusis. Un autre sanctuaire trés important est celui d'Olympie où les cultes ont commencé vers l'an 1000 av J-C avec un concours sportif. Celui-ci se développe en une grande manifestation sportive qui se tient tous les quatre ans : les Jeux Olympiques. A partir de 776 av J-C, les Olympiades servent de référence pour la datation, ce système restera en vigueur bien au delà de l'intègration du monde grec à l'Empire Romain.



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Les Guerres du début du Vème siècle (500-480 avant J-C)

Les vingt premières années du Vème siècle av J-C ont profondément marqué les populations du monde grec. Pour la première fois celui-ci se trouve confronté à des ennemis extérieurs, des Barbares, qui plus est de grande envergure. Ce sont d'une part, les Perses avec les Guerres Médiques qui touchent la Grèce d'Europe et la Grèce d'Asie, d'autre part les Carthaginois pour la Grande Grèce.

Les Perses et les Guerres Médiques
Le Grand-Roi de Perse, Darius I, entreprend la conquête de le Grèce d'Europe. La lutte parait disproportionnée entre l'immense Empire Perse et les Cités grecques que tout oppose. Ce sont deux formes de sociétés qui rentrent en conflit.

L'Empire Perse
De grandes transformations ont lieu en Orient dans la seconde partie du VIème siècle av J-C. Les Perses (issus de l'Iran actuel), conduits par Cyrus, se construisent un vaste Empire. Cyrus vainc les Mèdes en 550 et devient le chef commun des deux peuples, il vainc ensuite le roi de Lydie, Crésus, et s'empare de toute l'Asie Mineure. La Grèce d'Asie est soumise à partir de 546 av J-C, la conquête est violente et dévastatrice. Smyrne est détruite ainsi que Phocée dont les habitants s'enfuient en Méditerranée occidentale, à Alalia (Aléria) en Corse et sur la côte de la Gaule à Marseille. Les Cités grecques d'Ionie se retrouvent sous la tutelle d'un pouvoir oriental, le tribut qu'elles payent n'est pas dépensé sur place, il va alimenter les trésors et monuments d'Iran.
Le fils de Cyrus, Cambyse, lui succède en 529, il ajoute à l'Empire l'Egypte en 525. Darius I (521-485) organise l'Empire Perse en y créant une organisation administrative et militaire, avec des inspecteurs qui parcourent le pays pour transmettre ses ordres et lui remonter les informations sur la situation des régions. Il établit des provinces, les Satrapies, qu'il contrôle étroitement: le gouverneur de la province est le Satrape, il lève les impôts, il est surveillé par un général qui commande les soldats perses et les auxiliaires recrutés dans le pays. Avec ce dispositif, Darius I devient trés puissant, il se fait appeler le Grand Roi et ses sujets se prosternent devant lui. Les satrapes de l'Asie Mineure sont Perses ou Mèdes, ainsi que les nombreux colons qui viennent s'y installer. Les Grecs d'Asie se sentent colonisés.

La guerre entre Perses et Grecs
La première phase de la lutte entre Perses et Grecs est la révolte des Cités d'Ionie contre la domination Perse. En 513 av J-C, Darius lance une expédition contre les Scythes qui l'amène à pénétrer en Thrace, elle n'aboutit qu'à peu de résultats mais alerte les Athéniens et en particulier Miltiade qui a des possessions en Chersonèse de Thrace. En 499 av J-C, Milet se soulève contre les Perses et demande l'assistance des cités grecques d'Europe. Athènes et Erétrie, en Eubée, y repondent positivement. Une petite armée grecque débarque à Ephèse et renforce celle des Ioniens, en 498, tous remontent jusqu'à Sardes dont ils s'emparent et qu'ils pillent. Les Perses réagissent, ils vainquent une première fois les Ioniens prés d'Ephèse et Athènes se retire du conflit. En 496, les Perses entreprennent alors le siège de Milet. La guerre s'élargit dans la région des Détroits (Dardanelles, Bosphore), en Carie et même à Chypre. L'épisode final a lieu prés de Milet, la flotte Ionienne est écrasée au Cap Mycale et la ville de Milet est prise en 494 av J-C. Les Perses prennent conscience que pour protèger les côtes de l'Asie Mineure contre les incursions des Grecs d'Europe, il leur faut contrôler les îles de la mer Egée et même s'implanter en Europe. En 492 av J-C, Mardonios, à la tête d'une armée perse franchit à nouveau les Détroits (Bosphore et Dardanelles qui séparent l'Europe de l'Asie) et occupe une partie de la Thrace et de l'arrière-pays Macédonien. L'année suivante Darius I demande aux cités grecques de se soumettre à son autorité. Même si certaines obtempèrent, les deux principales, Athènes et Sparte refusent. En 490 av J-C, le Grand-Roi conduit une flotte dans la mer Egée, il s'empare de Naxos et d'Erétrie (en Eubée), il établit sa tutelle sur les îles Cyclades. Il poursuit vers l'Attique et débarque à Marathon. L'Athénien Miltiade, à la tête d'une armée de 10000 hommes oblige les Perses à se rembarquer sur leurs navires. Cette victoire de Marathon a pris valeur de symbole dans l'Histoire Grecque, elle accroit l'audace d'Athènes.
Au même moment la vie politique athénienne évolue dans le sens de la démocratie. L'ostracisme est mis en oeuvre contre ceux qui sont soupçonnés de collusion avec les Perses: Pisistratides et même Alcméonides. L'armée se développe et se modernise, les citoyens pauvres (qui ne peuvent se payer un armement) sont employés comme rameurs sur les navires. De nombreuses trières sont mises en chantier à l'initiative de Thémistocle. Les Liturgies sont mises en place, elles permettent aux citoyens les plus riches de financer les charges de la cité et l'armement des trières.
Xerxès, le fils et successeur de Darius I, se préoccupe, dès son avènement en 486, de conduire une nouvelle invasion de la Grèce d'Europe. En octobre 481, il rassemble son armée à Sardes. Pour faire face, de nombreuses cités grecques forment une alliance (symmachie), dont Athènes, Sparte et Thèbes, Sparte en devient l'hégémon, car c'est elle qui possède les meilleures phalanges. L'armée grecque tente d'arrêter les Perses au défilé des Thermopyles, mais elle est vaincue en dépit de la résistance héroïque du roi spartiate Léonidas. Thémistocle fait évacuer Athènes par ses habitants, peu aprés la ville est prise et détruite par l'armée de Xerxès le 27 septembre 480 av J-C, même l'acropole est incendiée. Thémistocle parvient à retourner la situation, le 29 septembre il maneuvre contre la flotte perse et remporte la victoire navale de Salamine. Pourtant rien n'est terminé, en 479 av J-C, Mardonios et l'armée perse envahissent la Béotie, ils s'emparent d'Athènes qu'ils dévastent à nouveau. L'armée de la Ligue du Péloponnèse, conduite par le spartiate Pausanias, va à la rencontre des Perses et les vainc à Platées en Béotie. Les Perses sont obligés de se replier vers les détroits. En même temps la flotte grecque libère des îles proches de la côte anatolienne: Chois, Samos et Lesbos, elle remporte une victoire au Cap Mycale (prés de Milet) et libère Abydos dans la région des Détroits. Pausanias détruit le pont de bateau que les Perses ont installés sur l'Héllespont. Mais, à ce point, Sparte veut se désengager du conflit, la cité rappelle Pausanias et la flotte du Péloponnèse. En dépit de la situation dangereuse pour l'indépendance des cités, celles-ci ne parviennent pas à maintenir l'union. Suite à la défection de Sparte, Athènes constitue, en 478 av J-C, la Ligue de Délos. A la même époque, Thémistocle reconstruit la ville d'Athènes et le port du Pirée et les fait protèger par une enceinte, les longs murs, en 478 av J-C.

La Grande Grèce, les Carthaginois et les Etruques
En Méditerranée occidentale, la Grande Grèce doit, elle, faire face aux Carthaginois et aux Etrusques. Les cités grecques de Sicile et d'Italie du Sud sont, pour la plupart, gouvernées par des Tyrans qui ont des volontés expansionnistes. Un exemple caractèristique est la cité de Gela qui est dominée par la famille des Déinomènides, ceux-ci parviennet à s'installer également à Syracuse en 485 av J-C. Ils nouent aussi une alliance matrimoniale avec le tyran Theron d'Agrigente. Les tyrans guerroyent fréquemment les uns contre les autres.
Theron d'Agrigente s'en prend à Terillos d'Himère en 483 av J-C, ce dernier fait alors appel à l'aide de Carthage. Le chef carthaginois Hamilcar débarque à Palerme avec une armée importante qui rencontre celle de Gélon de Syracuse devant Himère. Ce dernier l'emporte et impose un traité à Carthage et ses alliés: Himère, Sélinonte et Rhegion passent sous son influence. A partir de 478 av J-C, Hiéron de Syracuse (frère et successeur de Gélon) élargit son contrôle sur la Sicile et intervient en Italie du Sud. En 474 av J-C, il aide la cité de Cumes, en Campanie, ensemble ils vainquent la flotte étruque dans la baie de Naples. Hiéron refonde la ville de Parthenopé qui prend le nom de Néapolis (Naples: ville neuve). La Sicile connait une période brillante de 485 à 465 av J-C sous l'égide de Syracuse, à cette époque, cette cité est la plus grande puissance militaire d'occident. La tyrannie des Déinomènides chute en 465 av J-C, elle entraine avec elle celle des tyrans de Géla, Himère et Agrigente, ... Des démocraties s'installent partout, mais elles restent instables. Les Sicules (population autoctone) se soulèvent et ajoutent à la confusion.




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L'apogée d'Athènes (478-430 avant J-C)

La constitution de la Ligue de Délos permet à Athènes de dominer la méditerranée orientale, d'autant qu'elle est gouvernée par un homme d'exception: Périclès. Athènes atteint son apogée.

La Ligue de Délos
En 478 av J-C, les forces navales grecques se rassemblent devant Byzance et interdisent aux Perses l'accés aux Détroits. La flotte des alliés grecs est commandée par les stratèges athéniens Xanthippe et Cimon. Pausanias a été rappelé par sa cité, Sparte, Athènes prend alors la tête de la ligue panhéllènique qui prend une nouvelle configuration, elle est beaucoup plus structurée que la ligue antérieure et a pour objectif de mener la contre-attaque contre les Perses. La capitale de l'alliance est le sanctuaire de Délos dans les îles Cyclades, d'où son nom: la Ligue de Délos. C'est là que se réunit le Conseil de la ligue et qu'est déposé son trésor.
Le monde grec oriental se retrouve donc divisé en deux blocs: d'un côté, la Ligue de Délos, sous l'influence d'Athènes et la Ligue du Péloponnèse, dirigée par Sparte.
En 477 et 476 av J-C, la Ligue de Délos chasse les dernières troupes Perses qui se maintenaient en Europe et libère la Grèce d'Asie, la Ligue s'étend alors des Détroits jusqu'à Chypre. Le fils de Miltiade, l'athénien Cimon, dirige l'action militaire, il intervient pour mettre au pas les alliés récalcitrants comme Naxos. Athènes affirme de plus en plus son contrôle sur la Ligue de Délos.
De nouveaux acteurs de la vie politique apparaissent à Athènes autour de 460 av J-C: le chef militaire Cimon, Ephialte et surtout Périclès de la famille des Alcméonides (celle de Clisthène en particulier). Ils s'opposent les uns aux autres à coup d'ostracismes, en 461 av J-C, Ephialte parvient à mettre Cimon et l'aéropage à l'écart, mais il est rapidement assassiné. Dans le nouveau dispositif, Périclès s'occupe des affaires intérieures tandis que Cimon s'occupe de la guerre et des affaires extérieures.

La première Guerre du Péloponnèse
De 459 à 454 av J-C, la Ligue de Délos s'engage aux côtés de l'Egypte qui s'est révoltée contre les Perses, sans obtenir de résultat positif. Surtout la Ligue de Délos entre en conflit avec la Ligue du Péloponnèse. Les cités d'Argos et de Mégare rejoignent la Ligue de Délos, ce qui donne des positions à celle-ci dans le nord du Péloponnèse. Sparte a pour alliés la Béotie et la Phocidie en Grèce centrale, ils remportent la bataille de Tanagra en 457 av J-C. Athènes compense par la prise de l'île d'Egine et la prise de contrôle de la Béotie en 456 av J-C. Périclès prend même position dans le golfe de Corinthe, au final, une trêve de cinq ans est conclue en 451 av J-C. C'est la fin de la première guerre du Péloponnèse.

Périclès (451 - 429 av J-C)
A partir de 461 av J-C, sous la pression des hoplites qui ont assuré les victoires de Marathon et de Salamine, la démocratie prend plus de poids à Athènes, elle réduit le monopole poltique des aristocrates et le contrôle exercé sur les gouvernants s'accentue. A partir de 451 av J-C, Périclès s'impose sur la scène politique. Son éloquence lui permet de faire évoluer la démocratie qui devient plus directe: Périclès propose et l'assemblée vote. En 450 av J-C, il fait reconstruire l'Acropole et le Parthénon qui avaient été incendiés par les Perses en 480 av J-C.
Périclès est réélu stratège sans interruption de 443 à 429 av J-C, de fait il finit par diriger, seul, le gouvernement d'Athènes. Il renove la vie politique en s'appuyant sur des groupes sociaux variés. Il fait rémunérer les Héliastes (certains magistrats) pour leur participation à l'Assemblée du peuple (ecclesia) ou au tribunal.
Pour embellir la ville, Périclès lance des grands travaux dans Athènes, il fait construire de nombreux monuments, par exemple le Temple de Déméter à Eleusis. Il n'hésite pas à financer ces travaux avec le trésor des Alliés de la Ligue de Délos.
Au plan culturel, les arts et les lettres sont encouragés, le théatre favorisé par la distribution gratuite de billets aux citoyens.
De nombreux noms illustres suffisent pour rappeler cette époque: le philosophe Socrate, les historiens Hérodote et Thucydide, le médecin Hippocrate, les dramaturges Sophocle, Euripide, Eschyle et Aristophane, le sculpteur Phidias.
Au plan extérieur, Périclès poursuit une politique de paix et il fait d'Athènes une puissance internationale en utilisant la force de la flotte et la diplomatie. Il négocie avec les Perses leur retrait des côtes de la mer Egée.
En 454 av J-C, Athènes a transféré le trésor de la Ligue de Délos à l'Acropole et la cité augmente la contribution de ses alliés. Ceux-ci ressentent trés mal cette mesure, en outre ils reprochent à Athènes de s'ingérer dans les affaires locales des autres cités (Milet en 450, Chalcis en 446 av J-C, ...). En 443 av J-C, cinq circonscriptions fiscales sont créées pour faciliter la perception des tributs. Entre 441 et 439 av J-C, deux cités alliées d'Athènes, Milet et Samos s'opposent. Périclès s'engage pour Milet et soumet durement Samos. La cité installe des clérouquies dans les villes peu sures. Dans les années 420 av J-C est réalisée l'unification des poids et mesures. Tout ceci illustre l'impérialisme athénien vis à vis de ses alliés pendant cette période. La Ligue de Délos recouvre alors l'ensemble de la mer Egée et de la région des Détroits. En outre Athènes conclut plusieurs traités bilatéraux avec des cités de Grande Grèce, ce qui lui donne une assise en Méditerranée occidentale.
En 448 av J-C, un conflit s'élève avec Sparte sur le contrôle du sanctuaire de Delphes, Athènes est vaincue à la bataille de Coronée en 447 av J-C. La menace que fait peser sur elle Sparte est bien réelle, Périclès réussit à conclure une paix de trente ans avec Sparte et la Ligue du Péloponnèse. Celle-ci reprend le contrôle de l'isthme de Corinthe. Même si la paix est établie, la guerre n'est jamais bien loin.



La Guerre du Péloponnèse (431 - 404 av J-C)

Dans les années 430 av J-C, Athènes et Sparte sont les deux cités les plus puissantes de la Grèce, chacune dirige une Ligue composée de ses alliés. Dans le monde grec, Athènes a la sympathie des démocraties, Sparte a la faveur des aristocraties. Cette rivalité va déboucher sur sur une guerre interne aux cités grecques dont les effets seront dévastateurs.
En 431 av J-C éclate la Guerre du Péloponnèse, elle va durer 27 ans, jusqu'en 404 av J-C. Cette guerre civile entre les cités grecques se termine mal pour Athènes, vaincue, la ville doit subir les conditions de son ennemie: lui remettre sa flotte et démanteler ses murailles. La démocratie est remplacée par une tyrannie dirigée par le Conseil des Trente.

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