La Guerre de Cent Ans (1° période)

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2° période: 1380 - 1413       3° période: 1413 - 1453

La Guerre de Cent Ans est un conflit qui a opposé deux grandes dynasties féodales, les Plantagenets et les Capétiens pendant plus d'un siècle (1330-1450). L'enjeu en est la possession du royaume de France.
 
Ces deux dynasties s'étaient déjà trouvées en conflit pendant un siècle entre 1150 et 1250. En effet dans les années 1150 se développe l'Empire Plantagenet qui couvre l'Angleterre et tout l'Ouest de la France.
 
Au début du XIIIème siècle le roi de France Philippe Auguste conquiert une large part du domaine Francais des Plantagenets. Ceux-ci ont donc toujours en tete la récupération de leur ancien patrimoine. L'origine de la Guerre de Cent Ans doit donc avant tout être resituée dans le contexte d'un conflit familial récurrent.
 
Plantagenets et Capétiens sont des dynasties d'origine Francaise et au départ de cette guerre la part du nationalisme Francais ou Anglais est relativement faible, il s'est cependant amplifié au fur et à mesure du déroulement du conflit. (Ce n'est qu'a posteriori et pour justifier des choix politiques qu'une perspective nationale a été donnée à ce conflit).
 
Les Capétiens vont sortir vainqueur de cette guerre et rester encore plus de quatre siècles sur le trône de France. Par contre en Angleterre la défaite entrainera la perte du trône Britannique pour les Plantagenets.

La Guerre de Cent Ans peut etre divisée en trois grandes périodes:
 
- la première va de 1330 à 1380, aprés des succés initiaux les Plantagenets sont quasiment chassés de France par le roi Charles V.
 
- la seconde va de 1380 à 1413, elle est plus calme en terme militaire. Chaque pays est est occupé à règler ses difficultés et conflits internes.
 
- la troisième va de 1413 à 1453, les Plantagenets-Lancastre s'installent dans le Nord de la France. Avec l'aide initiale de Jeanne d'Arc, le roi Charles VII finit par bouter les Anglais hors de France.

Voici une présentation générale de la dynastie Capétienne. Une autre partie raconte l'histoire et l'ascension des ancêtres des Capétiens, les Robertiens jusqu'à l'arrivée de Hugues Capet sur le trône de France puis l'histoire des Premiers Rois Capétiens. Vous trouverez aussi l'épopée étonnante d'une branche des Capétiens, la Maison des Capétiens-Anjou, issue du frère de Saint Louis, Charles d'Anjou. Elle a règné sur la Sicile puis Naples et enfin la Hongrie et la Pologne.
 
Les Capétiens-Valois se sont installés dans le Val de Loire du début du XVème jusqu'à la fin du XVIème siècle. Ce sont les rois de France en Val de Loire.

Sur un plan plus général voici un rappel synthétique de l'Histoire de France. Vous pouvez approfondir sur le Moyen-Age avec en particulier le Le Haut Moyen-Age (VIème - Xème siècles) et le Le Moyen Age (XIème - XVème siècles).
 
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Les Périodes de la Guerre de Cent Ans

Une description des origines de la Guerre de Cent Ans permet de la resituer dans son contexte.
 
La Guerre de Cent Ans peut etre divisée en trois grandes périodes:
 
- la première va de 1330 à 1380, aprés des succés initiaux les Plantagenets sont chassés de France par le Roi Charles V.
Elle se décompose en trois phases.
La première phase va de 1330 à 1350 avec les victoires Anglaises à Crécy, Calais.
La deuxième phase va de 1350 à 1364 avec le traumatisme créé par l'apparition de la Peste Noire. C'est ensuite la nouvelle défaite Francaise à Poitiers qui provoque le soulèvement des Bourgeois de Paris et enfin le Traité de Brétigny qui augmente notablement les domaines Plantagenets dans le Sud-Ouest de la France.
La troisième phase qui va de 1364 à 1380 est la reconquête des territoires perdus à Brétigny par le roi de France Charles V aidé de Bertrand du Guesclin.
 
- la seconde période va de 1380 à 1413, elle est plus calme en terme militaire. Chaque pays est est occupé à règler ses difficultés et conflits internes.
Elle se décompose en deux phases.
La première phase va de 1380 à 1389. Les deux royaumes sont gouvernés par des Conseils de Régence pendant la minorité des rois. Les deux pays sont toujours en état de guerre, mais celle-ci est de moins en moins active.
La deuxième phase va de 1389 à 1413. Elle se caractérise par la trève militaire entre les deux pays belligérants qui sont absorbés par leurs affaires intérieures. En Angleterre le roi Richard II est déposé et remplacé par Henri de Lancastre (Henri IV). La Guerre Civile s'installe en France entre les Armagnacs et les Bourguignons.
 
- la troisième va de 1413 à 1453, les Plantagenets-Lancastre s'installent dans le Nord de la France. Avec l'aide initiale de Jeanne d'Arc, le roi Charles VII finit par bouter les Anglais hors de France.
Elle se décompose en trois phases.
La première phase va de 1413 à 1422 avec la grande victoire Anglaise à Azincourt et le Traité de Troyes qui établit les Plantagenets sur le trone de France.
La deuxième phase va de 1422 à 1429, la France est de fait divisée en trois parties: le Nord et l'Aquitaine sous controle Anglais, le Centre et une partie sous le controle de Charles VII et l'Est qui est sous le pouvoir ou l'influence du duc de Bourgogne.
La troisième phase qui va de 1429 à 1453 commence par l'intervention déterminante de Jeanne d'Arc puis se poursuit par la reconquete de toute la France (sauf Calais) finalisée par la victoire de Castillon en 1453.






Origine de la Guerre de Cent Ans

Guerre de Succession
De 987 à 1328 les Capétiens ont règné de père en fils sur le royaume de France. A la mort de Charles IV le Bel en 1328 la ligne directe par les hommes est éteinte, deux candidats sont en ligne pour devenir roi de France: le roi Edouard III d'Angleterre qui est le petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère Isabelle et Philippe de Valois, fils de Charles de Valois frère de Philippe IV le Bel.
 
Les grands seigneurs Francais choisissent Philippe de Valois qui devient roi de France sous le nom de Philippe VI. La Loi Salique qui prétend que l'héritage doit être en ligne masculine n'est qu'un alibi fabriqué a posteriori.
 
Edouard III, fils d'Edouard II et d'Isabelle de France, est encore trés jeune et son pouvoir n'est pas encore assuré. Il ne peut pas défendre ses droits avec beaucoup de vigueur à ce moment. En 1329, Edouard III vient à Amiens rendre hommage au roi Philippe VI pour le duché de Guyenne et le comté de Ponthieu. Par contre à partir de 1337, conseillé par Robert d'Artois qui a été banni de la Cour du roi de France, il revendique explicitement le trône de France.

L'héritage Plantagenet
En 1150 le comte d'Anjou Henri II Plantagenet a fondé l'Empire Plantagenet qui s'étend de l'Ecosse aux Pyrénées. Le roi de France Philippe Auguste est parvenu à casser cet Empire au début du XIIIème siècle. Le Traité de Paris, signé en 1250 par Saint Louis et Henri III d'Angleterre, reconnait cependant la possession d'une partie du Sud-Ouest de la France aux Plantagenets qui sont en même temps rois d'Angleterre, en outre ce roi possède le Ponthieu autour d'Abbeville dans le Nord de la France. Les rois Plantagenets font régulèrement valoir leurs droits ancestraux sur tout l'Ouest de la France et au delà rêvent de se substituer à la dynastie Capétienne à la tête du royaume de France.

Les Royaumes de France et d'Angleterre

 
Le royaume de France en 1320
 
France
En effet à cette époque le royaume de France est un pays relativement riche et peuplé (plus de 15 millions d'habitants) par opposition à l'Angleterre qui en compte moins de 5 millions.
Pour autant l'économie est entrée en récession, les prix agricoles sont en baisse depuis quelques années, les activités industrielles et commerciales ont décliné. Les foires de Champagne ont perdu de leur activité au profit des villes de la vallée du Rhin.
 
Le pouvoir royal s'est notablement renforcé pendant le siècle précédent aussi le roi de France est en apparence le Prince le plus puissant d'Europe. L'administration royale est devenue efficace avec les légistes depuis le règne de Philippe IV le Bel, en conséquence la centralisation des décisions dans l'entourage du roi est en marche. Dans le domaine royal, les baillis et sénéchaux deviennent des gens considérables.
 
Par contre le système fiscal est devenu inadapté, il ne permet pas de répondre à l'accroissement de l'administration et aux besoins de l'armée. La perception des recettes est longue et laborieuse ce qui conduit le roi a faire des emprunts aux banquiers ou même à faire des emprunts forcés (Juifs, ...), des confiscations ou même des dévaluations de la monnaie.
 
                  Le royaume de France en 1320: en hachuré rose les domaines du roi d'Angleterre
 
Les grands personnages après le roi sont les pairs du royaume: les ducs de Bourgogne, d'Aquitaine, de Bretagne, de Bourbon, les comtes de Flandre, d'Artois, d'Alençon, d'Evreux. Plusieurs comtés et vicomtés fonctionnent de manière quasiment indépendante. Le roi Philippe VI, qui a été choisi par ces grands seigneurs, doit régulièrement acheter leur bonne volonté.
 
Ceci est accentué par la taille du pays qui rend les communications lentes et entretient les particularismes locaux qui restent solidement ancrés (culture, langue, institutions, etc).
 
La guerre est assurée de manière quasi exclusive par une partie de la noblesse, celle-ci est indisciplinée et privilègie prestige et gloire aux dépens de l'efficacité.
 
Angleterre
Suite à la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066 la plupart des seigneurs Anglais sont d'origine Francaise et quand le royaume de France est en situation de faiblesse il devient pour eux une proie tentante d'autant plus que les ancêtres de beaucoup d'entre eux y ont détenus des seigneuries.
Depuis 1264 le roi d'Angleterre dépend de la bonne volonté du Parlement qui lui alloue les ressources nécessaires à la conduite de sa politique.
 
L'armée Anglaise est issue d'une conscription auprés de toutes les composantes de la société Anglaise. Sa force provient de sa discipline, de son organisation et de la qualité de ses archers. Elle est sollicitée très souvent par les luttes récurrentes contre les Gallois et surtout les Ecossais.
 
La richesse de l'Angleterre provient de sa production de la laine, qui en fait le grand fournisseur de l'industrie textile des Flandres.
 
En janvier 1327, le roi Edouard II, considéré comme incompétent, est déposé puis assassiné. Son fils Edouard III devient roi, il a quatorze ans et est sous la tutelle de sa mère Isabelle, la fille de Philippe IV le Bel. En octobre 1330, Edouard III prend son autonomie entouré de jeunes nobles volontaires, il est marié à Philippa de Hainaut, la fille du comte de Hainaut.
 
Les Flandres
Au début du XIVème siècle les Flandres sont la région la plus riche d'Europe du Nord en particulier grace à l'industrie textile (production de draps, ...). Les Flandres importent la laine d'Angleterre aussi ces deux régions sont économiquement dépendantes l'une de l'autre.
 
Le comté de Flandre fait partie du royaume de France et ses rois tiennent à assurer leur pouvoir sur cette province qui est la plus riche du royaume et qui a en permanence des velléités d'autonomie. Les rois d'Angleterre soutiennent les aspirations à l'autonomie des marchands et artisans qui s'opposent aux nobles plutôt favorables à leur suzerain, le roi de France. Cette situation conflictuelle dégénère en une quasi guerre civile au début du XIVème siècle d'autant que des difficultés commerciales ont entrainé un ralentissement des affaires.
 
En même temps l'Angleterre et les Flandres ont besoin de sécuriser leur ligne de communication au travers de la Manche. Le controle de la Manche devient donc un point important dans le déroulement du conflit et le roi d'Angleterre veille à toujours disposer d'une flotte puissante.
 
En 1323, Bruges et d'autres villes se révoltent contre le comte de Flandre dont le domaine est quasiment en guerre civile, en 1328 il demande l'aide du roi de France Philippe VI. En août 1328, l'armée du roi écrase les insurgés à Cassel, ils sont durement châtiés.
 
L'Aquitaine
Le duché d'Aquitaine appartient aux Plantagenêts depuis le milieu du XIIème siècle mais ils restent vassaux du roi de France pour ce domaine bien que devenus rois d'Angleterre.
En 1259, le Traité de Paris a reconfiguré le statut et l'étendue du duché: le duc doit un hommage lige au roi de france (alors Saint Louis) mais le duc (alors Henry III Plantagenet) obtient des droits nouveaux sur les évêchés de Limoges, Périgueux, Cahors, Agen et même sur une partie de la Saintonge.
Ces droits sont mals définis et donnent très vite lieu à des contestations. En 1279, au Traité d'Amiens, l'Agenais est cédé au duc d'Aquitaine puis en 1286 le Sud de la Saintonge. Le Limousin reste au roi de France et la situation est confuse dans le Périgord et le Quercy où au final les seigneurs peuvent choisir leur suzerain, ce qui les conduit à poser leurs conditions et obtenir des avantages soit du roi de France soit du duc d'Aquitaine (qui est également roi d'Angleterre), un bon exemple de ce comportement est donné par celui des vicomtes de Turenne.
 
Pour assurer le contrôle de ces régions le roi d'Angleterre crée des bastides comme Monpazier, Sauveterre de Guyenne, Lalinde, etc. Elles sont peuplées par des immigrants qui sont fidèles aux rois Plantagenêts et ducs d'Aquitaine.
Du côté Français, les baillis et sénéchaux empiètent sur les droits du duc d'Aquitaine et de nombreux appels en justice se retrouvent devant le Parlement de Paris. Au moindre incident sérieux, et il y en a de nombreux, le roi de France peut intervenir militairement et sans délai dans le duché alors que cela est beaucoup plus difficile pour le roi d'Angleterre. Le sénéchal d'Aquitaine représente ce roi, il est installé à Bordeaux et n'a pas les moyens de répliquer aux initiatives françaises.
 
Tout ceci favorise l'indépendance des seigneurs locaux qui jouent sur les deux tableaux et prennent ainsi de plus en plus de distance vis à vis de leurs suzerains.
 



Le temps de la guerre de Cent Ans, 1328-1453
- de  Boris Bove - - -   ISBN : 2701133610

L'histoire de la France aux XIVe et XVe siècles est marquée par un conflit à rebondissements, qualifié par les historiens de « guerre de Cent Ans ». Le conflit a connu plusieurs phases, entrecoupées d'accalmies. La durée du conflit, de même que les souffrances de ceux qui l'ont animé ou en ont pâti, interdisent de le réduire à l'écume des événements c'est la raison du titre de cet ouvrage.
Ce livre s attachera donc moins à la narration circonstanciée des détails de ces guerres, qu'à les comprendre comme éléments d un contexte général. La trame du récit est ainsi subordonnée au développement chronologique des grands phénomènes qui marquent la période.
La fin du Moyen Âge est marquée par trois phénomènes majeurs, d'ampleur européenne et qui s inscrivent dans le temps long : une phase de forte croissance de l État aux XIIIe-XIVe siècles, une crise économique d'origine agraire après trois siècles de croissance et une crise démographique avec la réapparition de la peste en Occident après sept siècles d absence. Les deux premiers phénomènes sont l'effet du modèle de développement de la civilisation féodale du Moyen Âge central, mais le dernier paraît exogène; tous concourent cependant à précipiter le pays dans une des plus vastes dépressions de son histoire.



La guerre de Cent Ans : Naissance de deux nations
- de  Georges Minois - - -   ISBN : 2262032297

Le Prince Noir vainqueur de Jean II le Bon à Poitiers, Isabeau de Bavière imposant le honteux traité de Troyes, Armagnacs contre Bourguignons, Jeanne d'Arc délivrant Orléans et sanctifiée par le bûcher de Rouen, autant de noms et d'images qui composent la mémoire collective de la guerre de Cent Ans (1337-1453).
C'est que ce conflit extraordinaire par sa durée comme par ses enjeux a profondément marqué le destin de l'Europe et contribué à l'émergence des nations, France et Angleterre au premier chef. L'économie, la politique et l'idéologie ont pesé aussi lourd que les affrontements militaires et les négociations diplomatiques.
Les cultures et les mentalités, dans tous les milieux sociaux, sont sorties transformées de cet affrontement séculaire. C'est pourquoi, autant qu'un récit vivant et documenté, cet ouvrage sur la guerre de Cent Ans est un essai d'histoire totale.



Livres sur la Guerre de Cent Ans

 
La Guerre de Cent Ans, 1337-1453         La Guerre de Cent Ans Duc de Levis-Mirepoix
 
Guerre de Cent Ans: le temps des chaos P Ripert         La Guerre de Cent Ans Philippe Contamine, Que sais-je?
 




La Première Période : 1330 - 1380

Première phase: 1324-1350            Deuxième phase: 1350-1364            Troisième phase: 1364-1380


Première Phase (1324-1350)

Pendant cette première phase les situations conflictuelles se multiplient entre les rois de France et d'Angleterre. Chaque protagoniste cherche à les amplifier et se positionne de plus en plus en faveur de la guerre. Le conflit se déroule sur plusieurs théâtres d'opération simultanément et ils interagissent l'un sur l'autre d'où la difficulté d'en établir une description linéaire.
 
Les Anglais ont des chefs de guerre compétents qui affinent leurs méthodes militaires, leur armée est très opérationnelle avec en particulier l'efficacité de leurs archers. A contrario du côté Français où la stratégie militaire valorise bravoure et panache sans réelle reflexion préalable. Les résultats sur le terrain parleront d'eux-mêmes.
 
La Guerre de Saint Sardos -1324-
Saint Sardos est un village de l'Agenais qui, bien que faisant partie du domaine du duc de Guyenne et de Gascogne (le roi d'Angleterre Edouard II), avait pour seigneur l'Abbaye Saint Sacerdos de Sarlat qui est dans la mouvance du roi de France.
 
En 1323, Charles de Valois, oncle du roi Charles IV, envoie à Saint Sardos un sergent royal pour faire valoir les droits du roi de France. Le seigneur de Montpezat réplique et fait pendre ce sergent sans doute avec l'accord du sénéchal d'Aquitaine, représentant du roi d'Angleterre.
 
Suite à cet incident et sous le prétexte que Edouard II tarde à faire hommage au roi de France pour la Guyenne, Charles IV prononce la confiscation du duché d'Aquitaine. Charles de Valois pénétre avec une armée dans cette province, il s'empare d'Agen, brûle le château de Montpezat, fait capituler la ville de La Réole, puis le reste du duché est occupé sauf les villes de Bordeaux, Saintes, Bayonne et Saint Sever.
 
La reine Isabelle d'Angleterre (qui est la soeur du roi Charles IV) négocie un accord qui est signé en 1327 avec le nouveau roi d'Angleterre Edouard III. Le duché d'Aquitaine est réduit à une bande côtière d'environ 80 kilomètres de large avec Saintes, Bordeaux et Bayonne.

La succession du roi de France Charles IV le Bel - 1328 -
C'est dans ce contexte que Charles IV, le dernier Capétien direct, meurt en 1328. Deux candidats prétendent à sa succession. D'abord Philippe de Valois, fils de Charles de Valois (frère de Philippe IV le Bel), ensuite le roi d'Angleterre Edouard III, fils d'Isabelle, la fille de Philippe IV le Bel.
Les grands seigneurs francais préfèrent choisir un des leurs et portent leur choix sur Philippe de Valois qui devient le roi de France Philippe VI.
 
Edouard III prete hommage à Philippe VI pour la Guyenne
Le roi Edouard III d'Angleterre prête hommage au roi de France Philippe VI pour la Guyenne et le Ponthieu (extrait BNF)
 
Philippe VI menace de confisquer la Guyenne s'il ne recoit pas l'hommage d'Edouard III. Edouard n'est pas en situation d'engager un conflit, il vient faire hommage à Philippe VI le 6 juin 1329 à Amiens, cet hommage est fait avec de nombreuses réserves sources de conflits futurs.
En pratique jusqu'en 1334 les discussions entre Francais et Anglais se poursuivent mais échouent par la mauvaise foi des deux protagonistes. Ainsi à la fin de 1330, alors que l'Angleterre traverse une période difficile liée à la prise en main du pouvoir par Edouard III, le roi de France envoie son frère Charles d'Alençon prendre Saintes qui est pillée.
Les Anglais ne peuvent réagir car ils sont occupés par les évènements qui agitent le royaume d'Ecosse.

Les évènements d'Ecosse
En Ecosse les rois de France soutiennent toujours ceux qui résistent aux Anglais prenant ainsi les rois Plantagenets en tenaille.
Par le Traité de Northampton en 1328, Robert Bruce est devenu roi d'Ecosse, il meurt en 1329 et son fils David II n'a que 8 ans. Edward Baillol, fils de l'ancien roi en profite pour attaquer et vaincre le troupes royales en août 1329 à Dupplin Moor. Edward Baillol est finalement couronné roi d'Ecosse en août 1332, pour être rapidement renversé en décembre.
Edouard III se décide à intervenir aux côtés d'Edward Baillol qui redevient roi et prête hommage au roi d'Angleterre en juin 1334. Les chefs Ecossais vaincus se réfugient en France. Peu de temps après Edward Balliol est de nouveau chassé du trône d'Ecosse et Edouard III intervient à nouveau mais ne remporte pas de succés décisif. A la fin de 1335, les partisans de David Bruce gardent le contrôle de l'essentiel de l'Ecosse.
En 1336 le projet de Croisade où devaient participer les rois de France et d'Angleterre ayant échoué, le roi de France fait passer sa flotte de la Méditerranée à l'Atlantique, simultanément il discute avec David Bruce et les Barons Ecossais. Edouard III se sent menacé et se prépare à répondre à une éventuelle offensive Franco-Ecossaise.
Plus tard en octobre 1346, William de la Zouche, archevêque d'York, remporte une victoire complète sur David II à Nevilles's Cross, le roi d'Ecosse est fait prisonnier.

Le conflit avec les Flamands
Le conflit entre les rois de France et d'Angleterre s'amplifie avec les affaires de Flandres. Le comte de Flandres et les seigneurs sont favorables au roi de France. Les artisans et bourgeois Flamands ont besoin des laines de l'Angleterre pour leur activité de tissage et sont donc favorables au roi d'Angleterre. Le peuple Flamand s'est durement opposé au roi de France Philippe IV le Bel et plus récemment à Philippe VI lors de la bataille de Cassel en aout 1328.
En 1334 le conflit au sujet du comté d'Artois entre Philippe VI et Robert d'Artois dégénère et celui-ci part se réfugier à Londres. Robert pousse Edouard III à réclamer la couronne de France. L'année suivante Jacques Van Artevelde, au nom des principales villes Flamandes, signe un traité commercial avec Edouard III, Jacques pousse ce roi à faire valoir ses droits sur la France.
En août 1336 Edouard III bloque l'acheminement des laines Anglaises vers les Flandres. Les communes flamandes sont menacées de crise économique et s'agitent.
Au début de 1337 une coalition antifrançaise se forme entre le roi d'Angleterre, le comte de Hainaut qui est son beau-père, le comte de Gueldre, le comte de Namur, le margrave de Juliers, etc. Un ultimatum inacceptable est envoyé à Philippe VI qui lui-même se prépare à la guerre.
En juin 1337, une armée Française envahit l'Aquitaine anglaise, la conquête parait facile mais elle échoue par l'incompétence du chef militaire français, Raoul comte d'Eu. Pendant l'hiver qui suit c'est Gaston de Foix, allié aux Anglais qui déstabilise le Sud de l'Aquitaine française.
A la fin de 1337, les habitants de Gand se révoltent sous la conduite de Jacques Van Artevelde, ils sont suivis par d'autres villes flamandes et en 1338 ils reconnaissent Edouard III comme roi de France qui à partir de là va lui aussi bientôt revendiquer ce titre.
 
En juillet 1338 Edouard III débarque à Anvers avec son armée, il doit d'abord négocier avec ses alliés pour les rassembler. La première campagne militaire en France à partir de la Flandre commence en 1339, les armées françaises et anglaises s'esquivent et finissent par se retirer sans se battre.
Le 26 janvier 1340, pour la première fois, Edouard III s'intitule roi de France et d'Angleterre. Le roi de France prépare une nouvelle intervention dans les Flandres pour réaffirmer son pouvoir et celui du comte de Flandre. Les flottes Anglaises et Flamandes remportent alors la bataille navale de l'Ecluse sur la flotte Francaise près de Bruges.
Non seulement les Anglais ne risquent plus d'être envahis par les Francais mais en sens inverse ils peuvent lancer des attaques sur le sol Francais quand ils le veulent. Edouard d'Angleterre a désormais une bonne maitrise de la Manche.
 
En juillet 1340, Robert d'Artois conduit une armée Flamande, il est vaincu par les Français près de Saint Omer. L'armée Anglaise assiège Tournai mais sans succés. Les deux camps négocient la Trève d'Espléchin en septembre 1340: les combats doivent cesser pendant neuf mois. L'année se termine mal pour Edouard III qui est confronté à des difficultés avec ses alliés et ses banquiers.
 
Le nouveau comte de Flandre, Louis de Male, est fait prisonnier à Crécy en 1346 mais il réussit à s'évader en 1347. De retour dans son comté il parvient à reprendre le controle des villes Flamandes en 1349. A partir de cette date Edouard III ne peut plus compter sur des soutiens en Flandres.
Louis de Male a pour héritière une fille, Marguerite, qui épouse Philippe de Rouvre duc de Bourgogne, un Capétien.

En Guyenne et dans le Sud-Ouest
Chaque année la situation se dégrade. En 1334, une négociation pour définir les droits et territoires de chacun des deux rois échoue. En 1336 le seigneur de Navailles attaque Edouard III devant la justice du roi de France pour une dette non remboursée.
Devant la tournure des évènements et la politique de Philippe VI, Edouard III, influencé par Robert d'Artois qui a été banni de la Cour de France, finit par contester la position du roi de France et réclame pour lui-même le trône de ce royaume. En 1337 Philippe VI confisque le duché de Guyenne, la guerre est désormais ouverte.
 
A la fin de 1338 et au début de 1339, une importante armée est rassemblée pour attaquer la Guyenne, elle s'empare de plusieurs villes et la marine royale prend Bourg et Blaye. Au début de juillet 1339, l'armée française, commandée par le comte de Foix, engage le siège de Bordeaux mais confrontée à des difficultés d'approvisionnemet elle lève le siège le 19. L'offensive française s'arrête là et le sénéchal d'Aquitaine, Ingham, peut bientôt reprendre ses incursions en territoire français. Il obtient le ralliement de Bernard-Aiz d'Albret dont la seigneurie est dans la basse vallée de l'Adour et celui de Hugues de Genève, deux chefs militaires expérimentés, qui conduisent des incursions vers l'Est en territoire Français en 1340.
 
Au début des années 1340 les Anglais ont rassemblé une armée en Guyenne sous les ordres de Henri de Lancastre comte de Derby, elle incorpore de nombreux soldats Gascons. Pour sécuriser le trafic du port de Bordeaux, Derby reprend les places de Bourg et de Blaye. Pour se concilier les villes de son domaine, Edouard III élargit les privilèges des communes.
Derby fait un raid à travers l'Agenais et enlève Bergerac le 23 aout 1345. II poursuit en prenant Aiguillon, pénètre dans le Quercy et s'empare de Miribel et de Réalville et plus tard de La Réole au début de 1346, et ensuite de Langon et Sainte Bazeille. Impressionnés par ces succés, de nombreux seigneurs français se rallient au parti Anglais, comme par exemple les Durfort de Duras.
 
Jean de Normandie (futur Jean le Bon) réunit une armée pour s'opposer à Derby mais en août 1346 il échoue dans sa tentative pour reprendre Aiguillon, au confluent du Lot et de la Garonne. Quand Jean de Normandie remonte vers le Nord de la France, c'est le comte Jean d'Armagnac qui devient le Lieutenant Général du Roi de France et chef des armées.
Il n'est pas en mesure de s'opposer aux chevauchées de Derby, celui-ci part de La Réole en septembre 1346, il remonte vers le Nord et s'empare de Saint Jean d'Angély et continue sa route vers Poitiers qui est prise au début d'octobre. A la mi-octobre, Derby revient sur Bordeaux, en chemin il prend Tonnay-Boutonne, Rochefort, l'île d'Oléron et accumule les butins. Son allié Gaillard de Durfort effectue des raids sur le Quercy et s'empare de Tulle. Seigneurs et villes se rallient au parti Anglais comme Bazas en janvier 1347.
En fait, aprés Crécy les chevauchées anglaises rencontrent peu d'obstacles. Derby et ses alliés, le sire d'Albret et le Captal de Buch, accumulent les butins en Saintonge et même Poitou. Seul Jean d'Armagnac, Lieutenant Général du Roi, parvient à contenir les Anglais au début des années 1350.

Guerre de Succession de Bretagne 1341-1364
Le duc Jean III de Bretagne décède en 1341 sans héritier direct. Deux candidats se disputent la succession: Charles de Blois et Jean de Montfort.
Charles de Blois est l'époux de Jeanne de Penthièvre, la nièce de Jean III. Il a l'appui du roi de France Philippe VI qui est son oncle.
Jean de Montfort est le demi-frère de Jean III, il bénéficie du soutien de nombreux seigneurs Bretons (surtout dans la partie occidentale de la province) qui ne veulent pas de la tutelle Francaise et il a le soutien actif du roi d'Angleterre. La Guerre des Flandres n'a pas permis à Edouard III de pénétrer en France aussi il s'investit beaucoup dans la guerre pour la succession du duc de Bretagne qui lui donne une bonne opportunité.
Dès la mort de Jean III, le 30 avril 1341, Jean de Montfort s'intronise duc de Bretagne et s'assure des principales villes de la province. Puis, en juillet 1341 à Windsor, il rend hommage pour la Bretagne à celui qu'il considère comme le vrai roi de France, Edouard III d'Angleterre. Convoqué par le roi Philippe VI à Paris il se présente devant la Cour des Pairs. L'affaire étant mal engagée pour lui, il s'enfuit de Paris.
Le 7 septembre 1341 la Cour des Pairs de France désigne Charles de Blois comme duc de Bretagne, celui-ci prête hommage au roi Philippe VI. La Bretagne se retrouve ainsi avec deux ducs.
Jean Duc de Normandie (futur Jean le Bon) conduit une armée Francaise pour redonner la Bretagne à Charles de Blois. En novembre 1341 Nantes tombe et Jean de Montfort venu à Paris pour défendre sa cause est arrêté.
 
Sa femme Jeanne de Flandre, comtesse de Montfort, reprend la lutte pour le compte de son mari puis pour celui de leur fils, futur Jean IV. En 1342 Jeanne de Flandre appelle Edouard III à l'aide, qui fait intervenir son armée, le port de Brest est pris et l'armée Française se retire. Quand Edouard III arrive fin octobre, son armée s'empare de Redon, Malestroit et Ploërmel qui sont repris peu après par les Français. Une trève de trois ans est conclue à Malestroit le 19 janvier 1343, en effet Edouard III n'a plus les moyens de sa politique agressive.
Un important seigneur Breton qui a trahi le roi de France au milieu de 1343, Olivier de Clisson, est pendu au gibet de Montfaucon à Paris en août. Jeanne de Flandre et son fils se réfugient en Angleterre ainsi que le fils d'Olivier de Clisson (Olivier lui aussi, futur Connétable de France). Le parti des Montfort est désormais conduit par Jeanne de Belleville, la femme d'Olivier de Clisson.
En pratique en 1343 Charles de Blois ne tient que Nantes et Rennes, le reste du pays est controlé par les partisans des Montfort. Philippe VI libère alors Jean de Montfort qui renouvelle son hommage à Edouard III. Jean meurt en septembre 1345 et Jeanne de Flandre devient folle, c'est Edouard III qui prend alors directement la tutelle de l'enfant Jean IV de Bretagne.
 
Au début de 1345 l'influence Anglaise s'est réduite, ils contrôlent seulement Brest, Vannes, Hennebont et quelques places mineures. Par contre en juin 1346, ils vainquent Charles de Blois à Saint Pol de Léon puis s'emparent de la place de La Roche-Derrien. En juin 1347 Charles de Blois tente de reprendre cette cité, non seulement il est vaincu mais il est fait prisonnier et de nombreux seigneurs français sont tués: le vicomte de Rohan, les sires de Laval, Châteaubriand, Malestroit, etc. Sa femme Jeanne de Penthièvre poursuit néanmoins la lutte et Philippe VI nomme Amaury de Craon pour défendre la Bretagne. Le duché se retrouve livré aux exactions de bandes incontrolées.
La Guerre de Bretagne va encore durer prés de 20 ans. Charles de Blois est libéré en aout 1356, les négociations avec les partisans de Montfort échouent. Jean de Montfort débarque en Bretagne en 1362 accompagné d'une armée Anglaise sous les ordres de Jean Chandos et de Robert Knowles. Ils rencontrent et vainquent l'armée de Charles de Blois à Auray le 29 septembre 1364. Charles de Blois y est tué et Bertrand du Guesclin est fait prisonnier. Par la Paix de Guérande du 10 avril 1365 Charles V reconnait Jean IV de Montfort comme duc de Bretagne, celui-ci lui prête hommage.

Edouard III en France - Crécy août 1346 -
Le 12 juillet 1346 Edouard III débarque avec une armée considérable (environ 15000 hommes) à Saint Vaast la Hougue dans le Cotentin. Il répond à l'appel de Geoffroy d'Harcourt qui est en conflit avec le roi de France. Edouard III remonte à travers la Normandie en dévastant de nombreuses villes, il prend Saint Lô où la populetion est massacrée, puis Caen qui subit le même sort et s'approche jusqu'à Poissy prés de Paris. Il se dirige alors vers le Nord de la France. Le roi Philippe VI de France rassemble son armée qui va à la rencontre de l'armée Anglaise et la retrouve dans le Ponthieu.
La bataille a lieu à Crécy le 26 aout 1346 dans la soirée à près 17 heures. Les Anglais ont environ 10000 hommes, les Francais sont plus nombreux (environ 20000 hommes) mais ils sont mal commandés, leur seule tactique de combat est de foncer sur l'ennemi et ils engagent la bataille dans le désordre. Les Anglais sont mieux organisés et plus professionnels, ils remportent une victoire éclatante. Les archers Anglais s'avèrent trés efficaces contre les charges de cavalerie désordonnées des seigneurs Francais.
Crécy est une grande victoire pour les Anglais pourtant trés inférieurs en nombre, ils n'ont qu'une centaine de morts. Inversement, les morts sont nombreux (en milliers) coté Francais: Charles d'Alencon (frère de Philippe VI), Jean de Luxembourg roi de Boheme (bien qu'aveugle il a voulu combattre), Louis de Nevers comte de Flandres, Raoul de Lorraine, Louis de Blois, Jean IV d'Harcourt vicomte de Chatellerault, Jean d'Auxerre, Louis de Sancerre, ...
Edouard III a gâché sa victoire par les dévastations et pillages de son armée lors de sa remontée vers le Nord pour atteindre Calais.

La Capitulation de Calais - 1347
Edouard III engage le siège de Calais pour bénéficier d'une tête de pont en territoire français. L'armée française du Nord de la France est désorganisée et ne peut plus intervenir, mais le siège traine en longueur car la ville est bien fortifiée. Les Flamands ravitaillent l'armée d'Edouard III et empêchent l'arrivée de secours français par la terre, mais Calais reste approvisionné par mer.
Le roi de France Philippe VI est occupé à faire face aux Anglo-Gascons au Sud de la Loire et quand il tente de secourir Calais il échoue lamentablement.
Le roi d'Angleterre est parvenu à couper l'approvisionnement de la ville provoquant ainsi la famine, en même temps il a renforcé son armée dont les effectifs arrivent à 30000 hommes dont 20000 archers. Dans ces conditions Calais capitule le 4 aout 1347, avec le célèbre épisode des Six Bourgeois de Calais qui apportent les clés de la ville en chemise et la corde au cou. La reine d'Angleterre parvient a empêcher leur exécution.
La ville est vidée de ses habitants et repeuplée avec des Anglais et dotée d'une solide garnison. Elle devient la tête de pont des Anglais sur le continent, elle va rester en leur possession pendant plus de deux cent ans.
 
Les Bourgeois de Calais : Essai sur un mythe historique Jean-Marie Moeglin
 
Fin du règne de Philippe VI
Ces séries d'échecs ebranlent la crédibilité et la position de Philippe VI, les Etats Généraux de novembre 1347 font des reproches trés dur à l'entourage du roi et font écarter de nombreux Conseillers.
Les adversaires (Francais et Anglais) sont à cours de ressources financières et une médiation du Pape par ses légats aboutit à la conclusion de la Trêve de Calais entre Francais et Anglais le 28 septembre 1347, elle doit durer jusqu'en juillet 1348. Elle est prolongée à plusieurs reprises et à quelques conflits prés, elle tiendra jusqu'en 1355.
Le roi de France Philippe VI achète le Dauphiné au comte Humbert II en 1349, il devient le domaine du fils ainé du roi de France qui à partir de ce moment sera qualifié de Dauphin. Philippe VI meurt le 22 Aout 1350 et son fils Jean II le Bon lui succède. Le bilan du règne de Philippe VI est négatif, à son avènement la France était le pays le plus riche et le plus peuplé d'Europe, à sa mort la famine, l'anarchie, l'insécurité et la guerre font partie du quotidien des populations.
 


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Deuxième Phase (1350-1364)

Epidémies et Peste Noire
A partir de 1347 toute l'Europe et donc la France et l'Angleterre sont frappées par une terrible épidémie de Peste Noire.
Elle vient d'Asie et a été introduite en Italie par des navires marchands, sans doute Génois. Elle progresse rapidement, la vallée du Rhône est atteinte à la fin de 1347 puis l'épidémie s'étend partout en France, elle atteint son paroxysme pendant l'été 1348.
 
L'Angleterre est touchée avec environ un an de décalage c'est à dire pendant l'année 1349.
 
Dans les deux pays le nombre de victimes est énorme, sur quelques années plus du tiers de la population disparait car il n'y aucun remède. La seule solution consiste à se mettre à distance des foyers d'épidémie. En plus le peuple trouve des boucs-émissaires, en particulier les Juifs sont certains se retrouvent sur le bûcher ou sont massacrés.
 
Même si la noblesse est moins touchée relativement, de nombreux grands seigneurs sont emportés comme le duc de Bourgogne ou la duchesse de Normandie.
 
Pendant plus de cinquante ans les épidémies de Peste seront récurrentes, il s'en produit de 1357 à 1362 puis de 1369 à 1372, en 1379 et 1380 et enfin de 1399 à 1402.
 
Bien sur ce fléau ait eu des conséquences importantes sur la vie de tous les gens. Les conséquences économiques sont dures, la production devient insuffisante ce qui entraine des famines qui accentuent la mortalité.
 
Jusqu'en 1355 la désorganisation administrative et financière des deux royaumes est telle qu'elle entraine une nette atténuation de la Guerre Franco-Anglaise.
 





Jean II le Bon Roi de France

Règne de Jean II le Bon (1350-1364)

Les années 1350 ont été une des pires périodes de l'Histoire de France
 
Début du règne
Jean II le Bon a été dépassé par sa tâche de roi, sa vision se limitait à vouloir etre un champion de l'honneur chevaleresque (son surnom de Bon signifie en fait Bravoure). Le meilleur exemple en est la bataille de Poitiers où il préfère se faire capturer plutot que de s'enfuir, méconnaissant ainsi ce qu'il représente pour la France. D'autre part c'est un piètre chef militaire, il n'a pas su tirer les conséquences appropriées de la défaite de Crécy et la défaite de Poitiers est encore plus désastreuse, si celà est possible.
 
Bien que la Peste Noire contribue à calmer les ardeurs guerrières les combats se poursuivent néanmoins sur plusieurs fronts: en Bretagne, dans l'Ouest, en Languedoc et dans le Nord où les Anglais s'emparent de Guines.
 
Les rois qui ont fait la France : Les Valois, Jean II le Bon Georges Bordonove
 
Dès son arrivée au pouvoir, Jean le Bon fait exécuter le Connétable de France, Raoul de Brienne comte d'Eu, qui revenait en France pour rassembler la rançon à payer aux Anglais. Le titre de Connétable est alors attribué à un favori du roi, Charles de La Cerda (ou de Castille), ce qui indigne de nombreux seigneurs.
 
En outre, le roi, qui dépense sans compter, se retrouve rapidement sans ressources financières, aussi il convoque les Etats Généraux de 1351 sans résultat concret. Surtout il se retrouve en conflit avec Charles d'Evreux, roi de Navarre.
 
Entre 1351 et 1355 -
En Aquitaine les actions agressives n'ont guère cessé entre 1351 et 1355, côté Français elles sont commandées par Amaury de Craon puis par Jean d'Armagnac, côté Anglo-Gascons par Stafford, le sire d'Albret et le Captal de Buch qui prennent bien souvent l'avantage.
 
Dans la même période en Bretagne, les Anglais, qui appuient le parti de Montfort prennent aussi le dessus avec en particulier une victoire à Malestroit en août 1351 à Malestroit. Puis, par un traité signé en mars 1353 à Westminster, Charles de Blois, qui est toujours prisonnier, s'allie à Edouard III, en contrepartie le roi le reconnait comme duc de Bretagne, mais ce traité est rapidement dénoncé.
 
Au début de 1353 une négociation entre Français et Anglais est engagée à Guines sous l'égide du Pape, elle n'aboutit pas et Jean II le Bon relance la guerre à l'été. Jean d'Armagnac s'empare de Saint Antonin, Louis d'Harcourt de Surgères, et dans le Limousin, Comborn, dans le Périgord, Nontron, sont pris par Arnoul d'Audrehem pour le roi de France.
 
A la fin de 1354, après l'échec d'une conférence à Avignon, il est patent que les deux partis vont reprendre la guerre sur tous les fronts. Pour les Anglais une armée conduite par Henri de Lancastre se prépare à intervenir en Normandie et une autre conduite par le Prince de Galles en Aquitaine, tous deux sont d'excellents chefs militaires.
 
 
Charles le Mauvais roi de Navarre
Charles (dit le Mauvais par les Français) est le fils de Philippe d'Evreux (un Capétien) et de Jeanne, la fille du roi de France Louis X le Hutin, Jeanne a été écartée de la succession de son père au profit de Philippe V, frère de Louis X.
 
Charles est donc au coeur des problèmes de succession qui opposent rois de France et d'Angleterre. Il est roi de Navarre par sa mère et détient en plus les comtés d'Evreux et de Mortain et plusieurs seigneuries et domaines en Normandie. Sans la Loi Salique il aurait été le plus fort prétendant à la Couronne de France. Mal traité par Philippe VI en terme d'héritage, il est choqué quand Jean II le Bon attribue le comté d'Angoulême (qui lui avait été promis) à Charles de Castille Connétable de France.
 
Charles le Mauvais fait assassiner Charles de Castille le 8 janvier 1354. Le roi Jean II veut le faire condamner, c'est pourquoi Charles le Mauvais fait appel à Edouard III d'Angleterre et à son Lieutenant en France, Henry de Lancastre (Derby), pour intervenir sur le territoire Francais. Devant cette menace Jean II recule et Charles le Mauvais signe avec le roi un traité à Mantes en février 1354, il obtient le comté de Beaumont le Roger et une bonne partie du Cotentin.
 
Il constitue un parti autour de lui qui va interférer en permanence dans les luttes entre Francais et Anglais pendant une vingtaine d'années. En avril 1356, Charles le Mauvais discute à Rouen avec le Dauphin Charles (futur Charles V) en présence de quelques seigneurs, dont Jean V d'Harcourt. Le roi Jean II, qui craint un complot, surgit par surprise et fait prisonnier Charles le Mauvais et ceux qui l'accompagnent. Le 5 avril Jean V d'Harcourt et deux autres seigneurs sont décapités à Rouen. Le frère de Charles le Mauvais, Philippe d'Evreux, et toute sa famille fait alors appel à Henri de Lancastre qui effectue une expédition lui permettant de s'emparer de Verneuil, Pont Audemer et Argentan.
 
Jean II le Bon s'est quant à lui emparé d'Evreux, c'est à ce moment qu'il apprend que le Prince Noir et son armée Anglaise et Gasconne est parti de Bordeaux et remonte vers la Loire. Il part à leur rencontre, épisode qui se termine par l'humiliante défaite de Poitiers.
 
Charles le Mauvais est délivré par un coup de main en novembre 1357, il rentre à Paris acclamé par la foule. Le Dauphin Charles lui rend alors tous ses domaines.
 
Charles le Mauvais s'allie ensuite avec Etienne Marcel et la révolte de Paris, il subit le contrecoup de l'échec de celle-ci en juillet 1358.
 
 
Le Prince Noir - Poitiers 1356 -
En 1355, les Anglais recommencent des incursions plus soutenues en France, Edouard III revient par Calais et devaste l'Artois.
 
En septembre, Edouard de Woodstock Prince de Galles (dit le Prince Noir), fils d'Edouard III, débarque à Bordeaux avec une petite armée. Il renforce son armée avec des Gascons et passe la fin de l'année 1355 à désoler le Languedoc entre Bordeaux et Narbonne, en particulier le comté d'Armagnac.
 
En avril 1356 il part de Bordeaux, il rassemble une importante armée à La Réole. Au début août il est à Bergerac et remonte avec son armée vers le Nord de la France. Il pille le Limousin, l'Auvergne, le Berry.
Le roi Jean II quitte la Normandie et part avec son armée à sa rencontre, il arrive à Meung sur Loire puis descend vers Tours.
 
L'armée du Prince Noir est à Vierzon et se dirige aussi vers Tours. En même temps Lancastre remonte la Loire avec sa propre armée pour faire sa jonction avec celle du Prince Noir.
 
Le Prince Noir se positionne d'abord à Montbazon puis, au Sud, à La Haye (Descartes) sur la Creuse, son armée compte environs 6000 hommes.
 
Le 15 septembre l'armée du roi de France est Chauvigny avec un peu plus de 10000 hommes. Les deux armées se retrouvent face à face à Maupertuis près de Poitiers le 19 Septembre. A nouveau l'armée Anglaise remporte une victoire totale sur les Francais qui ont conduit le combat en dépit du bon sens. C'est un véritable désastre puisque le roi Jean II le Bon y est fait prisonnier, emmené en captivité en Angleterre et mis à rancon. On compte près de 2500 morts coté Francais dont le duc Pierre de Bourbon, le Connétable Walter de Brienne, Pierre de Vendome, Jean Ier de Rochechouart, etc.
 
Les Anglais font près de 3000 prisonniers qu'ils mettent à rancon: outre le roi Jean II et son fils Philippe, le comte Jean VI de Vendome, Jean de Bourbon comte de la Marche, André de Chauvigny et Châteauroux, Arnoul d'Audrehem, Jean d'Artois, l'archevêque de Sens, le comte de Ventadour, etc .... Début octobre, le Prince Noir fait un retour triomphal à Bordeaux.
 
Le fils ainé du roi Jean, le Dauphin Charles, qui n'a que 18 ans, devient Lieutenant-Général du Royaume. Il convoque rapidement les Etats Géneraux pour la mi-octobre. Par sécurité, car Paris s'agite, il s'installe au Louvre, il est assisté par le duc d'Orléans, le comte d'Alençon, le comte de Saint Pol et le Connétable Moreau de Fiennes.

Les Bourgeois de Paris et Etienne Marcel - 1358 -
Les résultats militaires désastreux ont des conséquences à l'intérieur de la France. Le peuple et en particulier les Bourgeois de Paris sont mécontents de la tournure prise par les évènements d'autant que c'est eux qui ont payé les frais de la guerre. Ils accusent l'entourage royal et plus généralement les nobles d'incompétence politique et militaire.
 
Les Etats Généraux de Languedoïl se réunissent à Paris en octobre 1356. Les Bourgeois de Paris sont conduits par le Prévot des Marchands, Etienne Marcel, ils veulent réformer le gouvernement du Royaume, le contrôler et introduire leurs représentants dans le Conseil Royal.
 
La mort d'Etienne Marcel en juillet 1358 Début novembre, le Dauphin Charles refuse leurs demandes et demande aux Etats de se disperser. Il procède à une dévaluation monétaire pour se procurer de l'argent. En décembre Etienne Marcel appuyé par une foule menaçante demande le retrait de cette dévaluation. Charles est absent et représenté par son frère Louis d'Anjou qui finit par céder.
 
En février 1357 les Etats Généraux sont réunis à nouveau et présentent leur demande de réforme, le Dauphin Charles (futur Charles V), qui est en position de faiblesse cède, mais il est désavoué par son père Jean II le Bon (qui est en captivité à Bordeaux). Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour être libéré et demande que l'argent des impôts ne soit destiné qu'à payer sa rançon. En avril 1357, le roi Jean II est transféré à Londres, en Angleterre où il passe un traité très désavantageux avec le roi d'Angleterre.
 
La Municipalité, l'Université et les Etats Généraux de Languedoïl réunis une nouvelle fois en février 1358 refusent ce traité. Les Bourgeois de Paris provoquent une insurrection le 22 février 1358, les Maréchaux de Champagne et de Normandie sont assassinés devant le Dauphin Charles. La vie du Dauphin est même menacée, celui-ci quitte la ville. En mai, il réunit à Compiègne de nouveaux Etats Généraux de Languedoil (sans délégués Parisiens) qui lui apportent leur appui, il est aussi soutenu par les nobles.
 
C'est à ce moment que se développent des Jacqueries de Paysans qui sont dirigées essentiellement contre les nobles, elles vont durer de mai à août 1358. Les nobles font taire leurs différends et s'unissent contre ces révoltes paysannes, elle sont durement matées à partir du mois de juin.
 
Le Dauphin Charles a rassemblé une armée de près de 10000 hommes et se présente avec elle devant Paris. Etienne Marcel s'allie alors au roi de Navarre et tente d'introduire des soldats de celui-ci dans Paris, le peuple Parisien réagit négativement et Etienne Marcel, qui est contesté par son propre parti, finit par être assassiné le 31 juillet 1358 (cf gravure ci-contre). La Révolution Parisienne a échoué et deux jours plus tard le Dauphin fait son entrée dans Paris et une terrible répression des meneurs parisiens commence.
 
Le roi de Navarre va s'abriter à Mantes et se rallie aux Anglais. Il organise le blocage des voies fluviales desservant Paris pour empêcher son ravitaillement.
 
Le Meurtre d'Etienne Marcel 31 juillet 1358 Jacques Avout
 
 
Charles le Mauvais mate la Jacquerie paysanne à Meaux en juin 1358 Les Jacqueries
Des soulèvements de paysans se produisent à partir de mai 1358 en Beauvaisis puis dans le nord de l'Ile de France, en Picardie et en Champagne. Les paysans de Saint Leu en Beauvaisis remportent une victoire sur des gens de guerre, ce qui les met en confiance. Ils s'en prennent alors aux chevaliers et aux nobles.
Effrayées par leurs débordements les villes leur ferment les portes. Etienne Marcel et les Bourgeois de Paris ne les soutiennent pas vraiment. Les paysans sont définitivement vaincus, par Charles le Mauvais à Meaux en juin 1358 et la répression contre eux est trés dure.
 
La gravure ci-contre illustre la dureté de la répression contre les soulèvements paysans. Ceux-ci sont massacrés sur le pont de Meaux et jetés dans la rivière.

Les Grandes Compagnies
Pour ajouter à tout cela, les mercenaires des guerres Franco-Anglaises deviennent sans emploi et ils s'occupent en s'installant dans une place forte d'où ils pillent régulièrement les campagnes avoisinantes. Au delà par agrégation ils constituent des armées redoutables (les Grandes Compagnies) qui sont alors utilisées pour les guerres entre Princes. En 1365 du Guesclin les conduit en Castille pour soutenir l'allié du roi de France, Henri de Trastamare.

L'agrandissement des domaines du roi d'Angleterre suite au Traité de Brétigny Traité de Brétigny - 1360 -
Jean II le Bon négocie la paix avec Edouard III à Londres, il fait des concessions considérables. Le Dauphin Charles réunit les Etats Généraux le 13 mai 1359, ils jugent le projet de Traité inacceptable et préconisent une reprise de la lutte.
 
Le Dauphin Charles est confronté aux agissements du roi de Navarre et de ses fidèles qui tiennent de nombreuses places y compris en Ile de France, en Touraine et en Anjou. Dans ces conditions il lui est difficile de recevoir les impôts et de constituer une armée.
 
Devant les difficultés auxquelles doit faire face le Dauphin, Edouard III envahit à nouveau la France a la tête d'une armée de 10000 hommes, il débarque à Calais le 28 octobre. Il se dirige d'abord vers Reims dans l'espoir de s'y faire couronner, il y arrive en décembre 1359 mais la ville, sous le commandement de Gaucher de Châtillon, s'est mise en état de défense et Edouard ne peut la prendre, il lève le siège le 11 janvier.
Après un crochet vers la Bourgogne il revient par le Nivernais et la Beauce vers Paris. Edouard III et son armée se trouvent alors dans le Sud de l'Ile de France dans une situation qui peut devenir difficile. Le 1er mai 1360 il engage des discussions pour faire la paix à Brétigny (entre Chartres et Paris) elles aboutissent en une semaine (le 8 mai), le traité final est ratifié à Calais le 24 octobre.
 
Edouard III renonce à la Couronne de France mais obtient en compensation de grands territoires en toute autonomie, il n'est plus vassal du roi de France. Ce sont dans le Sud-Ouest (cf carte ci-contre) les Provinces de Gascogne, de Poitou, du Limousin, du Périgord, du Quercy et du Rouergue, qui se rajoutent à la Guyenne, la Saintonge déjà en sa possession, dans le Nord, outre le Ponthieu qu'il possède déjà, il obtient la Picardie et la confirmation de Calais.
 
Le roi Jean II est libéré en décembre 1360, le duc Louis d'Anjou et de grands seigneurs comme Guy II de Blois le remplacent à Londres jusqu'à la fin du paiement de la rançon. Pendant une dizaine d'années il y aura peu de combats entre Francais et Anglais. Par contre les Grandes Compagnies (composées de soldats mercenaires sans emploi) ravagent les campagnes Francaises. Elles vainquent l'armée du roi, commandée par Jacques de Bourbon, à Brignais le 6 Avril 1362.
 
En septembre 1363 le duc d'Anjou s'enfuit de Calais, où il était détenu comme otage, avant le paiement complet de la rancon due par la France. Le roi Jean II retourne en janvier 1364 à Londres (il y décède peu de temps aprés le 8 avril 1364). A sa mort les régions de la France sont dans un état général lamentable.
 

La succession de Bourgogne
Le duc de Bourgogne Philippe de Rouvre décède le 21 novembre 1361 sans laisser d'héritier direct. Ses cousins les plus proches sont le roi Jean II le Bon et Charles le Mauvais. Evidemment le roi tranche en faveur de lui-même et attribue ensuite le duché à son fils Philippe le Hardi.
En 1369 Philippe épouse la veuve de Philippe de Rouvre, Marguerite de Flandre (héritière des comtés de Nevers et des Flandres), ce qui garantit à terme ces comtés au nouveau duc de Bourgogne. Une nouvelle puissance se constitue à l'Est et au Nord de la France.
 
Charles le Mauvais n'accepte pas les arrangements qui lui sont proposés pour le dédommager de son éviction de l'héritage de Bourgogne et un nouveau conflit s'engage. Le Dauphin Charles confie l'armée Royale à un chevalier Breton qui s'est fait remarquer: Bertrand du Guesclin. Avec Boucicaut, du Guesclin s'empare des places de Meulan et de Mantes et se rend maitre du cours de la Seine.
 
Du Guesclin vainc le 16 mai 1364 à Cocherel, prés de Vernon, l'armée de Charles le Mauvais qui était commandée par Jacques de Grailly Captal de Buch et plusieurs chefs routiers renommés. Dans la foulée, Du Guesclin s'empare de plusieurs places Normandes: Valognes, Barfleur et du Cotentin. La paix est signée avec Charles le Mauvais en mars 1365, celui-ci cède les places fortes qu'il possède sur la Seine en aval de Paris.
 







Troisième Phase (1364-1380): Charles V et la reconquète de l'Aquitaine

Charles V et du Guesclin
Charles V est surnommé le Sage, la signification réelle de ce mot est Savant en effet il consacre beaucoup de temps à la lecture des manuscrits. Il gouverne le royaume avec clairvoyance et prudence à l'inverse de ses père et grand-père. Il s'appuie sur un Conseil composé d'hommes compétents tels Guillaume de Dormans, évêque de Beauvais et Chancelier de France, Miles de Dormans son frère, Pierre d'Orgemont, Jean de la Grange, Bureau de la Rivière, Savoisi, ....
 
Charles V organise et améliore la gestion des finances du royaume, il crée de nouveaux impôts et met en place des fonctionnaires pour gérer les finances publiques. Ceci lui permet d'avoir des ressources financières conséquentes et régulières. A partir de là il recrute une armée permanent dont il confie le commandement à un grand homme de guerre: Bertrand du Guesclin.
 
Charles V et les premiers Valois, 1328-1392 Thierry Pecout
 
On a vu ci dessus comment, suite à la succession de Bourgogne, Bertrand du Guesclin remporte en mai 1364 la bataille de Cocherel et oblige Charles le Mauvais à se soumettre au roi Charles V.
 
Plus tard du Guesclin est envoyé au secours de Charles de Blois qui est assiégé dans Auray par Jean de Montfort. L'armée Anglaise, commandée par Jean Chandos, remporte la bataille d'Auray, le 29 septembre 1364, sur une armée Française manquant de cohésion. Cette défaite Francaise met fin à la guerre de succession de Bretagne. Charles de Blois est mort dans la bataille ainsi que de nombreux nobles bretons et français.
D'autres sont faits prisonniers et mis à rançon. C'est le cas de Du Guesclin, qui ne commandait que l'aile droite, il est fait prisonnier par Jean Chandos, Charles V paie la rançon pour obtenir sa libération.
Jean IV de Montfort est reconnu duc de Bretagne par Charles V et Jean prête hommage au roi mais reste pour autant sensible à l'influence des Anglais.
 

Routiers et Grandes Compagnies
A partir de la bataille de Poitiers en 1356, et encore plus après la Paix de Brétigny de nombreux soldats mercenaires devenus sans emploi se regroupent et forment des bandes qui pillent le pays.
 
Les routiers
En effet les combattants des armées ont des profils différents de ceux des périodes antérieures. Il est de plus en plus fait appel à des troupes de professionnels qui vivent de leur solde et des butins. Quand une trêve ou une paix est signée, ces mercenaires se retrouvent sans activité, ils se regroupent alors en bandes errantes (routiers) qui vivent sur le pays en le pillant et en le mettant à rançon.
Dans la France de la seconde partie du XIVème siècle, c'est eux qui forment les armées, il est donc difficile d'en constituer une qui puisse s'opposer à eux. Essayer de les faire se battre en eux trouve rapidement des limites car les bandes s'associent entre elles pour en former de plus grandes qui à ce stade deviennent quasiment incontrôlables et ravagent les provinces au fur et à mesure de leurs besoins.
 
Le Sud de la France reste capable de se défendre, les communes sont protégées par des remparts et constituent des milices efficaces. Les bandes de routiers préfèrent donc remonter vers le Nord et investissent dans un premier le Massif Central (Auvergne, ....).
Initialement, les chefs de ces routiers sont principalement Anglais et Gascons, les premiers sont venus dans les armées d'Edouard III et les seconds ont été recrutés dans le cadre de ces mêmes armées. Par la suite s'y ajoutent des Castillans et Navarrais venus avec les troupes de Charles le Mauvais, roi de Navarre. Certains se vendent au plus offrant et peuvent donc changer de camp en fonction de la rémunération qui leur est accordée. Plusieurs de ces chefs sont issus de Gascogne, comme les membres de la famille d'Albret, et aussi le plus marquant qui est Arnaud de Cervole, d'abord agissant pour les Français puis à son compte avec une troupe de 2000 hommes aguerris. Côté Anglais on peut citer Robert Knowles.
Ces routiers améliorent progressivement leurs pratiques, ainsi quand ils prennent une ville ils ne s'embarassent plus d'un butin lourd et encombrant mais ils réclament une rançon aux habitants de cette ville. Ceci acquis, ils partent alors rançonner une nouvelle ville.
Ainsi, en juillet 1357, Arnaud de Cervole est attiré par Avignon où réside le Pape Innocent VI qui dispose de grandes richesses. Celui-ci parvient une première fois à acheter leur départ. Ils reviennent en 1362 et ils remportent à Brignais, prés de Lyon, une bataille sur les soldats du comte de Tancarville et de Jean de Bourbon comte de la Marche.
Robert Knowles agit plus au Nord, le long de la Loire et s'empare de Châteauneuf sur Loire en octobre 1358, il menace alors le Nivernais et l'Orléanais. Le Dauphin et la mère du comte de Nevers recrutent alors (contre paiement) Arnaud de Cervole pour s'opposer à Robert Knolles, mais au final il semble bien que les deux routiers se soient entendus et rien ne se passe. Robert Knowles continue ses actions et s'empare d'Auxerre en mars 1359. En mai il se dirige vers le Sud et avec d'autres routiers ravage l'Auvergne.
 
 
Les Grandes Compagnies
Ces bandes de routiers prennent encore plus d'ampleur après le Traité de Brétigny en 1360. Des places fortes changent de tutelle entre Français et Anglais. Les routiers qui en controlent de nombreuses ne l'entendent pas ainsi, ils ne se sentent pas liés par ce traité. Les Français en particulier sont obligés de leur racheter ces places car ils n'ont pas les moyens de les reprendre en force.
En même temps quand ces bandes quittent leur repaire leur seul souci est de trouver de nouveaux lieux à piller et alors c'est à nouveau l'Auvergne et la Bretagne ainsi que les régions voisines, Anjou, Maine et Normandie qui deviennent leur objectif. Ainsi Robert Knowles investit le Maine dès l'été 1360.
 
Le Pape Innocent VI paie alors les routiers implantés autour d'Avignon et dans ses environs pour aller piller l'Italie. Le Marquis de Montferrat conduit les routiers se battre contre les Visconti en Lombardie.
D'autres routiers, principalement issus d'Auvergne, battent l'armée Française en avril 1362 à Brignais, au Sud-Ouest de Lyon. En 1363 c'est surtout le Languedoc et l'Auvergne qui sont victimes de leurs agissements.
 
En 1365, difficilement, Charles V est parvenu à endiguer les conflits internes à son royaume. Par contre les compagnies et bandes de routiers se retrouvent sans emploi et elles continuent à piller les provinces.
 
La Pape Urbain V a alors l'idée de les envoyer à la Croisade pour aide l'Empereur de Byzance à combattre les Turcs. Il promet aux routiers sa bénédiction et l'absoltuion pour tous leur méfaits, ce qui ne les satisfait guère, ils réclament beaucoup d'argent ce qui est difficile à trouver, et finalement ils se retirent du projet de Croisade. L'autre idée est de les utiliser pour combattre en Espagne, en particulier dans le conflit qui oppose le royaume de Castille et celui d'Aragon.
 
Dans cette optique, Bertrand du Guesclin parvient à constituer une armée avec les nombreux routiers (les Grandes Compagnies) qui pillent le royaume de France et il les conduit en Castille où ils combattent pour le candidat au trône qui est soutenu par le roi de France, Henri de Transtamare.
 
Son adversaire est Pierre le Cruel, roi de Castille, qui lui est soutenu par une armée Anglaise conduite par le Prince Noir. Henri est vaincu à la bataille de Najera le 3 Avril 1367, et Bertrand du Guesclin est à nouveau fait prisonnier par les Anglais.
 
Charles V doit payer une forte rancon pour obtenir sa libération. Par la suite les Anglais retirent leur aide à Pierre le Cruel qui est alors vaincu par Henri de Transtamare et du Guesclin à la bataille de Montiel le 14 mars 1369. En remerciement Henri, nouveau roi de Castille, met à disposition du roi de France la flotte de Castille pour l'aider dans sa lutte contre les Anglais.

Confiscation de l'Aquitaine Anglaise
Une fois les provinces conquises lors de la Paix de Brétigny transférées sous son controle, Edouard III les organise en une principauté, l'Aquitaine, dont il confie en juillet 1362 le gouvernement à son fils ainé Edouard Prince de Galles, plus connu sous le nom de Prince Noir. Celui-ci arrive à La Rochelle un an plus tard, en juillet 1363, et dans les mois qui suivent il recoit l'hommage de ses nombreux nouveaux vassaux. Une certaine résistance des populations se fait pourtant sentir, par contre Bordeaux manifeste un attachement sans faille au roi d'Angleterre.
 
Le Prince Noir est sollicité par la guerre de Castille où il conduit une armée Anglaise qui soutient le roi de Castille Pierre le Cruel. Pour subvenir aux besoins de cette armée il taxe lourdement les Aquitains, ce qui provoque des réactions. La première contestation émane du comte d'Armagnac qui en appelle d'abord à Edouard III puis au roi de France Charles V. Comme les transferts de suzeraineté prévus dans les Traités de Brétigny et Calais ne sont pas encore réglés, Charles V se sent fondé à prendre en compte l'appel du comte d'Armagnac le 30 juin 1368. A son tour le sire d'Albret en appelle à Charles V le 8 septembre 1368. En janvier 1369 Charles V convoque le Prince Noir à paraitre devant lui, le nombre d'appels que les seigneurs Aquitains adressent au roi de France deviennent trés nombreux. Le Prince Noir ne se présente pas et au terme de la procèdure, le 30 novembre 1369, le roi de France prononce la confiscation de l'Aquitaine.

Conduite de la lutte contre les Anglais
Charles V a préparé son armée pour reprendre la lutte contre les Anglais. Il la place sous la direction d'hommes de guerre expérimentés: Olivier de Clisson (qui a rejoint le parti Français), Jean le Meingre dit Boucicault, Amaury de Craon, Louis de Sancerre, Mouton de Blainville, l'Amiral Jean de Vienne. Il s'appuie également sur ses frères le duc de Berry, Louis duc d'Anjou qui gouverne le Languedoc, et Philippe duc de Bourgogne.
 
Le 2 Octobre 1370 Charles V nomme du Guesclin (qui est revenu de Castille), Connétable de France, celui-ci et Olivier de Clisson mettent en déroute l'armée Anglaise à Pontvallain, prés du Mans.
 
Du Guesclin et les chefs de l'armée Francaise évitent les batailles rangées où les Anglais sont toujours supérieurs en particulier grace à leurs archers. Ils pratiquent plutôt des coups de main, des escarmouches et des attaques de nuit. Ils harcèlent en permanence les forces Anglaises. Cette technique de guerre s'avère efficace et leur permet de reconquerir ainsi un à un châteaux et villes.

Reprise des opérations militaires contre les Anglais
Louis d'Anjou gouverne le Languedoc depuis 1364, il est le premier à entrer en action dès 1369, à la fin de l'année il a repris le Rouergue et le Quercy, il est également positionné en Agenais et en Périgord.
En 1370 la ville de Limoges se range du coté du roi de France, le Prince Noir la reprend le 19 septembre 1370 et la châtie durement. Cette même année l'Anglais Robert Knowles effectue, avec son armée, la traditionnelle traversée de la France à partir de Calais: il passe prés de Reims, Troyes, Paris puis rejoint la Bretagne. En même temps du Guesclin remporte les victoires de Pontvallain (prés du Mans) et de Bressuire sur les Anglais.
 
Le Prince Noir, atteint d'une maladie incurable, retourne en Angleterre en 1371, son frère Jean de Gand, duc de Lancastre, le remplace à la tête de l'Aquitaine.
 
En juin 1372 la flotte du roi de Castille détruit la flotte Anglaise prés de La Rochelle, elle apportait des renforts en provenance d'Angleterre. Ceci permet à l'armée Francaise conduite par du Guesclin de reprendre Poitiers, La Rochelle, Saintes et Angoulême et d'engager la reconquête du reste du Poitou, de la Saintonge et de l'Angoumois. Du Guesclin prend même plusieurs villes de Guyenne.
 
Le duc Jean IV de Bretagne s'allie à nouveau avec Edouard III en juillet 1372. La réplique Francaise, toujours conduite par du Guesclin, est forte, à la fin de 1373 l'essentiel du territoire Breton est occupé, le duc est obligé de s'enfuir. Les tentatives que met en oeuvre Edouard III en 1375 pour se repositionner en Bretagne n'aboutissent pas.
 
Toujours en 1373, Henri de Lancastre, le second fils d'Edouard III, entreprend une chevauchée à partir de Calais: il désole les provinces du Nord, la Bourgogne et termine avec une armée épuisée à Bordeaux. Ces grands raids n'étaient pas toujours trés efficaces.
Les deux rois Edouard III et Charles V s'accordent alors sur un trève de deux ans qui doit permettre de mener à bien des négociations de paix. Le Prince Noir meurt au début de 1377 et le roi Edouard III décède à son tour le 21 juin, son petit-fils (fils du Prince Noir) Richard II devient roi d'Angleterre, il n'a que onze ans.
 
Toujours en 1377 l'amiral Jean de Vienne effectue des raids sur les cotes Anglaises et le 1er septembre l'armée Francaise vainc l'armée Anglo-Gasconne à Eymet.
 
En mars 1378 Charles le Mauvais est convaincu d'avoir voulu empoisonner Charles V. L'armée Francaise, sous la conduite du duc de Bourgogne, s'empare de ses domaines sauf Cherbourg qui passe sous le controle des Anglais.
 
Le 18 décembre 1378 Charles V confisque le duché de Bretagne sur Jean IV de Montfort qui s'est réfugié en Angleterre. Jean IV revient en Bretagne en aout 1379 et parvient à conserver la partie Ouest de la Bretagne. Un nouveau traité est signé à Guérande entre les Francais et le duc Jean IV le 4 avril 1381.
 
En juillet 1380 le comte de Buckingham accomplit la traditionnelle chevauchée de l'armée Anglaise à travers la France. Partant de Calais, il passe au Sud de Paris puis traverse le Val de Loire avant d'aller faire le siège de Nantes qu'il n'arrive pas à prendre. Il n'empêche qu'aucune armée Francaise n'est encore en mesure de s'opposer à ces chevauchées.
 
Du Guesclin est mort le 13 Juillet et Charles V décède à son tour le 16 Septembre. Charles VI devient roi de France, il n'a que onze ans.
 
A la fin de l'année 1380, les Anglais conservent Calais et Cherbourg sur les cotes de la Manche, Brest, Bordeaux et Bayonne sur les cotes de l'Atlantique. Ils sont toujours installés dans de nombreuses forteresses du sud de l'Aquitaine. Pour autant les effets du Traité de Brétigny ont été quasiment annulés.
 


Suite de la Guerre de Cent Ans


Guerre de Cent Ans 2° période: 1380 - 1413       Guerre de Cent Ans 3° période: 1413 - 1453

Le Siège d'Orléans pendant la Guerre de Cent Ans




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