Vendôme est une ville ancienne qui a eu une certaine importance au Moyen Age. Elle comptait près de sept mille habitants au début du XVIème siècle. Elle était entourée alors de fortifications d'origine médiévale dont certains éléments restent bien visibles.
La première protection de la ville était le château féodal. Son origine est très ancienne et remonte sans aucun doute à l'époque Gauloise où un Oppidum permettait de protèger les habitants d'une petite cité. Il s'est ensuite développé progressivement à l'époque Gallo-Romaine puis pendant le Moyen Age.
Son emprise actuelle est d'environ 1,5 ha. Côté nord et ouest, il surplombe la ville et le Loir. Des douves assez bien préservées ont été creusées côté est et sud pour facliter sa protection.
Les premières constructions de pierre (les tours coté est) remontent sans doute à la fin du Xème siècle, à l'époque de Bouchard le Vénérable, comte de Vendôme.
La Tour de Poitiers (photo à droite) est la tour la plus remarquable, elle doit son nom à Guillaume le Gros, comte de Poitiers, qui y a été emprisonné en 1034 par Geoffroy Martel alors comte de Vendôme.
Le chateau a été agrandi et remanié dans le courant du Moyen Age en particulier à l'époque de la Guerre de Cent Ans. En 1458, le Roi Charles VII tient une Chambre de Justice dans la grande salle du chateau pour juger le duc d'Alencon, coupable de trahison au profit des Anglais. Jeanne d'Albret, reine de Navarre mais aussi duchesse de Vendôme a résidé frequemment au chateau. Il a été endommagé par son fils Henri IV lors du siège de Vendome en 1589. Il réussit à récuperer sa ville qui était tenue par les Ligueurs.
Le duc César de Vendôme fait ensuite réaménager le château en résidence au XVIIème siècle. Son allure est donnée par la gravure ci contre. Ses descendants ne l'habitèrent plus et il se dégrade alors progressivement.
Déclaré Bien National à la Révolution Française, il est découpé en lots et vendu aux enchères . La ville en a récupéré l'essentiel par des rachats et des dons durant ces deux derniers siècles. Pour autant sa dégradation s'est poursuivie de manière inexorable.
Château de Vendôme au XVIIème siècle
La Collègiale Saint Georges
Dans l'enceinte du chateau se trouvait la Collègiale Saint Georges, une église (dont on apercoit le clocher sur la gravure).
Elle a été détruite en 1794, au Moyen Age, elle avait possédé des biens considérables.
C'est dans cette église qu'étaient enterrés les comtes de Vendôme et en particulier les Bourbon-Vendome, ancêtres des rois de France depuis Henri IV. Certaines plaques funéraires sont déposées au Musée de la ville.
Gravure du château de Vendôme au milieu du XIXème siècle
En 2002, faute d'entretien, une partie de la muraille Sud du château s'est effondrée. Les mesures pour préserver le reste sont toujours en discussion ....
La Porte de la rue Ferme et la Poterne
L'enceinte du château descendait jusqu'au Loir et englobait la rue Ferme et les maisons de part et d'autre de cette rue. Dans cette partie se trouvaient la Porte de la rue Ferme et la Poterne.
La Porte de la rue Ferme est visible sur la gravure représentant le chateau au XVIIème siècle (cf ci-dessus), physiquement on en devine des éléments sur la maison à l'entrée est de la rue Ferme. Cette porte se situe à la position 3 du Plan.
Un peu plus loin se situe la Poterne, qui permettait d'accéder à la ville par le Pont Neuf, elle existe toujours. Le Pont Neuf débouchait sur les Halles actuelles (Marché Couvert).
La Poterne était le point de passage privilégié entre la ville et le château. La gravure ci contre donne une vue de cette porte, coté intérieur (chateau).
Le siège et la prise de Vendôme par Henri IV (19 novembre 1589)
En 1589, Henri IV continue à faire la guerre pour reconquérir son royaume. Les Ligueurs lui font face lors de cette dernière phase des Guerres de Religion. Il les bat à Arques (en septembre 1589).
Vendôme, qui fait partie de son domaine, est alors tenu par les partisans de la Ligue. Ceux-ci, sous le commandement du Gouverneur Maillé de Bénéhart, refusent de lui remettre la ville. Henri IV doit donc en faire le siège pour la reprendre. Il s'installe au château de Meslay le 16 novembre 1589. Le Maréchal de Biron commande ses troupes, elles commencent l'attaque du château le 19 novembre par la face sud, les boulets endommagent les tours et les assaillants finissent par ouvrir une brèche par où ils s'engouffrent. Le château tombe rapidement, le repli en désordre des milices bourgeoise vers la ville permet aux protestants d'y pénétrer à leur suite par la Poterne et le Pont Neuf.. Celle-ci est immédiatement mise au pillage et le Gouverneur Maillé de Bénéhart est capturé puis exécuté.
Aprés cet épisode et pendant l'hiver Henri IV s'installe à Tours qui est alors le siège de son gouvernement.
Les Remparts ont été construits du XI au XVIème siècle en fonction des situations historiques vécues par la ville. Deux périodes ont été particulièrement significatives. La première est la lutte entre les rois de France et les Plantagenets. La seconde est la période de la Guerre de Cent Ans.
Jusqu'à la fin du XIIème siècle, la ville était seulement protègée par la défense naturelle constituée par les différents bras du Loir. A la fin du XIIème siècle et au début du XIIIème siècle, le comté de Vendôme (sous tutelle des Plantagenets) est une zone frontière et un théâtre important de la lutte entre le roi de France Philippe Auguste et les Plantagenets ( Henri II et ses fils Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre ). La ville a été investie et pillée à plusieurs reprises.
En 1227, le comté de Vendôme passe sous la tutelle des rois de France, la régente Blanche de Castille et son fils le Roi Louis IX (Saint Louis) se réfugient à Vendôme pour se protèger des grands féodaux révoltés. Un Traité est signé le 16 mars entre la régente et ses opposants, le comte de la Marche et celui de Bretagne. A l'issue de cet épisode, qui a montré les points faibles de la place de Vendôme, est engagée la construction des premiers remparts de la ville. Le comte Jean V, en accord avec le bailli et les échevins, établit un impôt pour en financer la construction. Celle-ci s'étale dans le temps mais reste incomplète quand débute la Guerre de Cent Ans au milieu du XIVème siècle.
En 1346, la situation politique devient confuse suite à la victoire des Anglais à Crécy. Le comte Jean VI décide de complèter et renforcer l'enceinte, elle entoure la ville de manière continue et s'appuye sur plusieurs tours. Cela n'empêche pas la ville et le château d'être pris et pillés en 1362 par les troupes Anglo-Gasconnes du capitaine Robert Marcault.
En 1367, la comtesse de Vendôme, Jeanne de Ponthieu, fait renforcer les murailles du château, y compris celles de la rue Ferme. En 1421, alors que le Dauphin Charles (futur Charles VII) est présent, la ville est investie et prise par les Anglais. Le Dauphin peut néanmoins s'échapper.
En résumé, le système défensif de la ville: portes et remparts datent des XIII et XIVèmes siècles, les adjonctions ultérieures ont eu un but essentiellement décoratif.
L'essentiel de ces murailles appartenait à l'origine au comte de Vendôme. Leur entretien était une charge très lourde surtout à cause des crues et inondations régulières du Loir. Il y avait quasiment toujours au moins un pont (ils étaient en bois) à refaire. Le comte cherche donc à se débarrasser du coût de ces travaux, il y parvient en 1467 en concèdant la propriété des murailles aux habitants.
Au XVIIIème siécle les habitants de Vendôme ont utilisés les pierres des remparts comme une carrière pour construire leurs maisons, ce qui explique que, la plupart du temps, seule subsiste la base de ces remparts le long du Loir.
La Porte Saint Bié
Près de la Porte de la rue Ferme, sur l'emplacement en avant de l'actuel Pont de la rue Saint Bié se situait autrefois la Porte Saint Bié, qui laissait le Faubourg Saint Bienheuré à l'extérieur de l'enceinte de la ville. La Porte Saint Bié comportait deux Tours, elle a été démolie au début du XIXème siècle.
Toute la partie sud-est dépendait de l'Abbaye de La Trinité, une muraille dotée de plusieurs Tours carrées protègeait cette partie de la ville jusqu'à la Porte Parisienne et la Porte d'Eau.
Côté ouest , la muraille était parrallèle au Loir jusqu'à la Porte Saint Georges, une seule ouverture donnait accès au Pont Neuf (près du Marché Couvert actuel). Cette muraille a disparu morceau par morceau au XVIIIème siècle, détruite par les habitants des rues voisines qui souhaitaient avoir un accès direct au Loir.
La Porte Saint Georges
La Porte Saint Georges est un des monuments les plus remarquables de la ville et la seule subsistant des quatre portes qui protègeaient la ville. Elle a été reconstruite au début du XVIème siècle par la comtesse de Vendôme Marie de Luxembourg et depuis 1467 jusqu'à récemment, ce batiment était l'Hôtel de Ville.
Vers l'ouest, la muraille se dirigeait vers une tour d'angle, la Tour au Chéreaux (qui a complètement disparu). Ensuite le rempart se dirigeait vers le nord, rencontrant l'Arche de Saint Pierre de la Motte, près de la chapelle du même nom, puis Arche aux Bourreaux.
La Porte Saint Georges se situe à la position 2 du Plan.
L'Arche aux Bourreaux, coté Ouest
A l'ouest, dans l'emprise de l'Hôpital de Vendome, à une centaine de mètres du Pont Saint Michel, subsiste l' Arche aux Bourreaux sur un bras du Loir, le ruisseau de la Chevrie, qui passe aussi au pied de l'Hotel du Saillant. Cette arche possèdait une herse pour protèger l'accès par la rivière (cf photo ci contre).
En poursuivant vers le nord, le rempart rejoignait la Porte Méresse, qui se situait près du Pont Saint Michel actuel.
La Porte Méresse (ou encore Porte Saint Michel) comportait deux Tours, elle a servi de prison au XVème siècle. Elle a été démolie en 1807 lors de la construction du Pont.
Les Remparts Nord: le Mail et la Porte Chartraine
En continuant vers l'est, les remparts, à l'abri derrière le Loir, longeaient le Mail (jadis les Fossés du Mail) jusqu'à la la Porte Chartraine qui se situait près du Pont de la rue du Change actuel. Les Fossés du Mail sont une réalisation artificielle: le bras Nord du Loir, appelé jadis rivière Saint Denis, a été agrandi au XIVème siècle pour servir de fossés autour de l'enceinte de la ville (d'où aussi le nom de Fossés du Mail).
Les Fossés du Mail étaient garnis de plusieurs tours.
Cette partie des remparts était très vulnérable aux débordements du Loir. En 1650-51, par exemple, le Loir a emporté les ponts Chartrain et Saint-Michel ainsi que les tours situées entre les deux. En 1665, le pont Saint-Michel, juste reconstruit, est emporté à nouveau.
La photo ci dessus a été prise du Pont Saint Michel, le Loir longe le Mail qui est planté d'arbres. Au fond le Pont de la rue du Change.
Le Mail se situe à la position 6 du Plan.
Emplacement de l'ancienne Porte Chartraine et entrée de la rue du Change
Le Pont de la rue du Change s'appelait jadis le Pont Chartrain, il précèdait la Porte Chartraine: deux tours et un pont Levis jouxtaient la Porte Chartraine qui gardait l'entrée nord de la ville. Cette Porte avait été construite au début du XIIIème siècle. Le pont et une bonne partie de la porte ont été emportés par une crue du Loir en 1651. Le reste de la porte a été démoli en 1736. Des maisons ont été construites sur cet emplacement.
La Tour de l'Islette
La Tour de l'Islette est à 50 mètres à l'est de la Pont de la rue du Change, elle a été construite au XIIème siècle et restaurée dans les années 1980. Elle gardait le coté nord de la ville. La muraille se poursuivait en direction de la Porte d'Eau, près de laquelle un déversoir avait été aménagé afin de préserver l'alimentation en eau des moulins situés à l'intérieur de la ville.
La Tour de l'Islette se situe à la position 5 du Plan.
La Porte d'Eau
La Porte d'eau (on l'appelait aussi Arche des Grands-Près) défendait le coté est de la ville avec deux tours et une herse protègeant l'accès par un bras du Loir. Construite au XIIème siècle, c'est un bel exemple d'architecture de cette époque. Le déversoir, près de la Porte d'Eau, a été construit au XIVème siècle afin d'alimenter en eau le Moulin Perrin en centre ville.
La Tour, coté nord de la Porte d'Eau, appelée Tour des Cordeliers, s'est écroulée lors de la crue du Loir de 1665 et avait complètement disparu en 1785.
La Tour coté sud, Tour Parisienne dont la base est toujours debout, jouxtait la Porte Parisienne qui donnait accès à la rue du même nom. C'était l'entrée nord et est de la ville avant la construction de la Porte Chartraine au nord.
Au delà de la Porte Parisienne, qui donnait accès à la rue du même nom, la muraille se dirigeait vers le sud, elle relevait de la compétence de l'Abbaye de la Trinité, les tours n'étaient plus rondes mais carrées. Cette muraille entourait et protègeait tous les domaines de l'abbaye et se reconnectait aux murailles de la ville au niveau de la Porte Saint Bié.